conservées ; l’intérieur est rempli d’offrandes,
sabres, fusils, argent même, auquel personne ne
touche. Les Abkhases ont encore cette église en
grande vénération; ils y viennent célébrer la
fête de Pâques, et amènent, suivant l’usage, une
vache qu’ils dépècent; ils apportent aussi des.
oeufs rouges. Le serment fait près de cette église
est inviolable, A côté de l’église jaillit une source
superbe. Les mahomélans jurent par un grand
chaudron en bronze qui est à quelque distance
de là.
La Goumista, en entrant dans la mer près de
1 extrémité du cap Soukoum, baignait les murs du
Vieux-Soukoum, bati le long de la plage, siir la.
rive gauche. Il ne reste plus de cette ancienne
ville, qui était peut-etre une colonie grecque,
que quelques pans de murailles recouverts de
broussailles,
Ge vieux Soukoum est celui dont il est fait
mention dans Abuîféda, qui vivait dans le trei-.
zieme siecle : il l’appelle Sctchum et le place au
bord de la mer chez les Abchas,
Soukoum-Kalé.
Enfin à la hauteur du cap, nous entrevîmes dans
tout son plein la vaste baie de Soukoum-Kalé (i),
de quinze verst d’ouverture depuis le cap Sou-
0 ) Soghiirm, Soghum-Ka/à ou Dorclup, Reineggs, II, 7,
koumau cap Kodor et de 7 verstde profondeur.
Après celle de Ghelindjik, c est la plus belle
baie de toute la côte depuis Anapa jusquà Ba-
toum. L’ancrage, quoique bon, n est pas si commode,
parce que le fond de la baie est tres incliné.
Par un vent de terre un peu violent, les
ancres labourent le sol, si l’on n’a pas la précaution
d’assujétir le vaisseau par une seconde ancre
jetée dans la direction du rivage. Le fond de
la baie, qui est vaseux, n’est pas uniforme non
plus ; et c’est un travail qu’on a de plus pour se
chercher un bon ancrage.
Nous jetâmes l’ancre à 3oo sagènes du rivage
par 12 sagènes de profondeur, en face de la
forteressebâtie au fond de la baie, dans le delta de
l’embouchure de la Baslata, C’est une construction
turque du règne d’Amurath vers l’an 1578 ;
comme àJPoti, toutes les fortifications consistent
en une grosse muraille en carré, de 100 toises a
peu près de face, munie de quatre bastions terrassés
avec des canons. Le parapet est bordé de cré-
Sokhoumis-Tsikhe, Khatof ; Sogum, carte mss. Stéven,
Le Sfrghoum primitif était à l’embouchure de la Goumista ;
cette rivière, appelée indistinctement Goumista ouTzk/iomi,
tirait son nom du château fortifié de Goume, Gouma ou
Tzkhomi, bâti sur ses rives dans l’intérieur du pays. Le
nom de Soghoum serait-il en rapport avec ces noms-la !
Dour-doup , selon Klaproth, est traduit par Montagne des
Perles. I, p. 479» èd. ail.