1 acharnement des Russes qui furent repoussés,
même du temps du maréchal. Quand il quitta le
Caucase, à peine remarquait-on quelque avance
dans ce projet gigantesque.
Le général Emanuel qui vint après lui, ne fut
pas plus heureux ; d’ailleurs il ne garda que trop
peu de temps le commandement pour obtenir
de brillants résultats ; il ne fil que la conquête
de l’Elbrous, résultat d’une expédition moitié
de reconnaissance, moitié scientifique qui a apporté
de très beaux résultats pour la connaissance
du pays.
Après le général Emanuel, le baron de Rosen,
commandant le corps détaché du Caucase, fut
appelé a l’est de cette chaîne de montagnes par
une guerre aussi difficile que celle des Tcherkesses
, mais qui eut de glorieux résultats ; il
s’agissait de réduire l’implacable Kazi-Moullah
dans ses repaires de la vallée de Gamri.
En 1834 * le général Wiliaminof, sous les ordres
du baron de Rosen, fut mis à la tête du corps
qui devait agir contre les Tcherkesses.
Dès-lors un plan spécial fut arrêté. Ce plan
dont on avait en partie commencé l’exécution
les années précédentes, consiste à prendre pied
petit à petit sur le territoire des Tcherkesses, à
les isoler par des lignes militaires qui traverseront
leur pays, et à leur couper toutes les ressources
du côté de la Turquie et des autres puissances
qui voudraient bien s’intéresser à leur
sort.
La première expédition a eu lieu en septembre
i 834, commandée par le général Wiliaminof lui-
même ; elle eut pour but spécial de prendre une
idée du pays qui s’étend entre le Kouban et
Ghélindjik, et de voir quelle serait la voie de
communication la plus sure, la plus commode
et la plus facile à ouvrir entre cette forteresse et
la ligne du Caucase.
Ghélindjik n’avait de communication que par
mer ; les approvisionnements étaient pénibles et
dépendaient des saisons ; on était des temps infinis
sans avoir des nouvelles de ce qui se passait
dans cette forteresse, qui était comme une petite
île perdue dans l’océan.
Deux passages se présentaient pour arriver
de Oghinskaïa sur le Kouban à Ghélindjik; l’un
débouchait en remontant l’Atakoum par le défilé
d’Aderbey, qui a 15 verst de long, puis par le
village même de ce nom et enfin par Mézippé.
L’autre passait par Dobé ; c’est celui qui paraissait
le plus praticable ; sur cette distance de
8o verst on n’aurait eu à faire qu’un pont sur
une eau stagnante.
Le premier présentait des difficultés insurmontables
; trois cents chariots d’approvisionnements
devaient suivre l’armée, et il était
indubitable qu’attaqué dans ce long défilé d’Ader