de la cote, et qui est sensible jusqu'à Anapa (1).
La Kotoche (2) est le principal écouloir des
eaux qui descendent des pentes S.E. de l’Oche-
tène ; elles se réunissent d’abord dans la haute
vallée de Bsoubbé et débouchent dans la plaine
par le colossal portail de Bsoubbé', l’un des plus
pittoresques de l’Abkhasie (3).
Les bords de la rivière deviennent très marécageux
dans la plaine. C’est là dans ces roseaux
qu en i 832 , un détachement de Russes,
venu de Bambor et de Pitzounda pour faire une
expédition contre les Abkhases de la Kotoche,
s embourba si bien qu’il eut toutes les peines du
monde à en sortir.
Le prince Nartchouk, l ’un, des principaux
seigneurs de l’Abkhasie, a son établissement près
de 1 embouchure de .la Kotoche. Sa fille a épousé
Hassan-Bey, l’oncle du prince régnant d’Ab—
khasie.: „ || 'i,'
On assure qu’il s’est établi dans la vallée supérieure
de la Bsoubbé une colonie de Russes
fugitifs, qui sont parvenus à conserver leur in(
1) Taitbout de Marigny, dans sa description de la
Circassie, éd. Klaproth, dans le Voyage de Jean Potocki,
I , p. 260.
(2) Bsibbé, carte de l’ét.-maj.1 1834; Capel, carte d’Alex.,
roi d’Iméreth, 1738; Kapêtki- Tskali, carte Khatof et
Güldenstâdt ; Kotoche, carte Gautier.
(3) Voyez Atlas, 2e série, pl. 2.
dépendance et à se faire respecter de leurs voisins
qui craignent leur courage et admirent leur
industrie. Ceci est plus que possible, mais ce qui
ne l’est pas, c ’est que ce petit état se monte déjà
à six mille ames.
Un groupe de collines basses^ en partie sablonneuses,
sépare le bassin de la Kotoche de celui
de la Mitchistché. Le village de Bsoubbé qui
donne son nom à la rivière , à la vallée et à une
tribu des Abkhases , la plus occidentale, est au
bord d’un ruisseau au milieu de ces collines.
Pitzounda.,.
Pour en revenir à ma première navigation, le
calme de la nuit du 19 au 20 juin nous avait surpris
occupés à doubler le cap de Pitzounda;
nous avions fait derechef cinq à six fois plus de
chemin pendant le jour que pendant la nuit. Le
20 juin de grand matin nous avions doublé le
cap, derrière lequel se dessine la vaste baie ou
plutôt anse de Pitzounda assez bien défendue
contre les vents du N., mais largement ouverte
à ceux du S. et du S. E. (1).
(1) La baie de Pitzounda est très bien placée dans la
grande carte de l’état-major de Tiflis, i 834- Reineggs, qui
l’appelle Besonta, Besonti et Bitschuinda, la confond avec
celle de Ghélindjik, II, 3. Chardin, I, 49» la nomme
Pigivihas.