les Mémoires d ’ime, S ocié té jqarticylièreffle JBofiême, tome V I ,
pi. III, p. 260, est. de cette espèce,, comme'il me je'paroît’par sa
courbure et par les formes de la portion de crâné à laquelle il adhère
, il surpasserait encore celui d’Amérique. Ce rnôrcèau avoit été
déterré non loin du confluent de YE ge r dans Y E lb e , entre Liboch
e tM elnïk.
Pallas, dans ce premier mémoire sur les os* fossiles quë luiihSpfra
en 1768, la vue de tous ceux que l’on avoit rassemblés à PétersboUTg,
traite en particulier de certaines têtes* de boeufs , qu’il jugeoit différentes
de celle de Y aurochs, et qu’il crut devoir rapporter; a l’êspëçe
du buffle, mais en les appelant des têtes àèbi/ffles gigantesques (1).
■ Cette seconde proposition .étoit certainement erronée ', êt’prOj-
venoit sans doute de ce que ce célèbre naturaliste n’àyoit point "Alors
de crâne de vrai buffle sous les yeux.
Il auroit remarqué que le buffle a le, prâne mpins largë5sürtout
entre les orbites; que ses cornes se portent en arrièrçj dècôté et
enhaut sans revenir sensiblement enavant,tandis que celles des crânes
fossiles vontd’ abord obliquement enhaut et de côté, et que leurpomte
revient en avant ; enfin, il auroit vu que eeseornes.soht comprimê’és
et ont sur toute leur longueur, vers leur bord inférieur, un angle
saillant qui ne se trouve pas dans les fossiles..
On peut «’-assurer, de ces différences, en comparant lé Crâne dp
buffle (pl. IX , fig. x i et 12) avec le crâne fossile (pl. XII,' fig.'. 4
et 5 ).
Aussi le grand éloge que donne feu M. Faujas (2) à cetïe idée de
P a lla s , tient-ihîau malheur qui semble*avoir poursuivi le premier
de ces géologistes, et lui avoir presque toujours fait dire sur les os
fossiles, précisément le contraire de ce que la plus simple attention
:1 ui auroit montré être la vérité..
Pa lla s lui-même a reconnu implicitement (3) que ces têtes fossilès
^ï) Novi Comment. Petrop., XIII, p. 460 et suiv,
,(2).Essais.de^Q.éqlogie, I , p. 35o.
(3) Neue nordische Beyircege, YI, 25o.
ne viennent pas du bu ffle , car il les a rapportées ensuite à une prétendue
espèce de très-grands buffles, nommée am i, que l’on disoit
nouvellement découverte dans les montagnes de l’Indostan, et dont
le docteur Anderson venoit de donner une notice (i). Il assure que
les dessins du crâne et des cornes envoyés par ce docteur ressemblent
entièrement à ceux qu’il a publiés autrefois (dans les N oui c om .,
XIII).
Il y avoit encore ici quelque méprise, car les notions obtenues
sur Y am i depuis cette époque font voir qu’il ne se rapproche pas
plus que le buffle vulgaire de l’espèce fossile, et même que ce n’est
autre chose , comme nous l’avons dit ci-dessus , qu’une race de
buffle à grandes cornes moins couchées, dont on n auroit pas dû
faire une espèce particulière. ' . ’
Ces grandes cornes, seul caractère distinctif de l’am i, ne «observent
même point dans les crânes fossiles. a;>; «
Quant à l’autre proposition de Pallas, celle que ses crânes fossiles
ne viennent pas de Y aurochs, il cherche à la prouver par une comparaison
qu’il établit entre eux et le crâne de ce squelette de vieux
mâle aurochs qui est k Pétersbourg, et dont nous avons déjà parle.
Il trouvoit au fossile le front plus grand, plus large, les bords des
orbites plus proéminens; les os de la mâchoire supérieure plus larges;
les cornes enfin plus transverses et plus recourbées vers le bas. 11
ajoutoit que leur étui corné est anguleux et extrêmement ridé.
-Ces différences, excepté l’angle de l’étui corné, dont je ne vois
aucune trace dans les figures , sont réelles.tant que l’on ne compare
ces têtes qu’à celle de l’individu d’aurochs que Pallas avoit sous les
yeux, et même à celle de notre premier squelette d’aurochs; aussi,
n’ayant point d’autre échantillon de l’espèce vivante lors de ma première
édition, j’y avois adopté l’idée de Pallas en ce sens que j avois
regardé les têtes fossiles comme une espece particulière.
Mais aujourd’hui que la tête du vieux squelette d’aurochs de
Schoenbrunn, et celle du vieux bison d’Amérique m apprennent à
p) Dans le journal intitule l’Abeille { the B e e ) , dec. 17911
ï. IV.