de beaucoup sur les carnassières. En effet, on le nourrit sans peine
de substances végétales.
§ 9 . Des Chiens. ( C anis , L. )
PI. X V III, fig. V.
Nous n’avons point interrompu la série des systèmes de dentition
caractérisés par une seule molaire tuberculeuse à chaque mâchoire,
parce qu’ils nous ont présenté d’une manière sensible la marche de
la nature pour modifier graduellement les formes et changer les facultés,
tout en conservant les caractères principaux des formes primitives.
En effet, en plaçant les putois à la tète Je cette série, nous
sommes arrivés, par le développement successif de la-tuberculeuse
supérieure, de la partie interne de la carnassière qui la précède et de
la partie postérieure de la carnassière d’en bas, nous sommes arrivés,
dis-je, sans intervalle considérable, jusqu’aux blaireaux, en passant
par les zorilles, les martes, les grisons, les gloutons, les moufettes et
les loutres; c’est-à-dire, que d’animaux presque aussi carnassiers
que les chats, nous sommes parvenus insensiblement à des animaux
qui le sont presque aussi peu que des ours.
Il est arrivé de là que les chiens se trouvent fort loin du rang qu’ils
doivent occuper comme animaux carnassiers, quoiqu’ils aient deux
tuberculeuses supérieures et deux inférieures ; car leurs carnassières
ont tous les caractères de celles des martes ; et l’on-a vu que la qualité
de se nourrir de viande s’affoiblit, non-seulement à mesure que
le nombre des tuberculeuses augmente, mais encore à mesure que
les carnassières, en prenant de l’épaisseur, perdent de léur qualité
tranchante. Ainsi les chiens, comme animaux carnivores, me parois-
sent se placer entre les gloutons et les moufettes, mais en se rapprochant
beaucoup plus des premiers que des seconds. C’est ce que nous
allons voir par les détails.
A la mâchoire supérieure les incisives des chiens sont, quant au
nombre, à la proportion et à la situation respective, les mêmes que
celles des martes; mais elles ont dans leurs formes des caractères qui
leur sont propres : elles sont trilobées, c’est-à-dire quelles présentent
un lobe moyen principal et deux autres plus petits sur ses côtés.
Leur face interne n’est point partagée par un sillon transversal, mais,
elle est bordée d’une crête qui naît de chaque côté sur les bords des
deux petits lobes et qui forme un angle plus ou moins aigu à la naissance
de la racine. Les canines ressemblent encore à celles de la famille
des martes, et il en est de même des fausses molaires ; seulement
un intervalle vide les sépare de la canine et les deux dernières ont
leur partie postérieure prolongée en un talon très-sensible, formé d’un
lobe particulier séparé du lobe principal par une échancrure. Là
carnassière atout-à-fait la forme que nous avons vue à la dent analogue
des martes ; elle est divisée en deux lobes dans sa partie principale:
un antérieur qui est plus grand, plus pointu, et un postérieur
qui est plus tranchant et plus obtus, et sa face interne ne présente
antérieurement qu’un très-petit tubercule plus ou moins
mousse ou arrondi suivant les espèces. La première tuberculeuse
est très-grande, sa partie externe est plus large que sa partie
interne, ce qui la distingue de celle de la famille des martes ; sur sa
face externe elle présente deux tubercules pointus, bordés extérieurement
d’une crête. Dans son milieu se voient deux petites éminences
qui semblent liées à la crête extérieure et elles laissent entre
elles etles tubercules delà face externe un creux large et profond ; enfin
sa face interne, qui est arrondie, se compose d’une crête qui en fait
le contour et qui se termine postérieurement par une échancrure qui
le sépare des éminences dont nous venons de parler; entre ces éminences
et cette dernière crête se trouve un second creux très-marqué,
La seconde tuberculeuse ressemble en tout point à celle que nous venons
de décrire, si ce n’est qu’elle est de plus d’un tiers plus petite.
A la mâchoire inférieure les incisives, semblables pour le nombre
à celles des autres carnassiers, ne sont que bilobées et le lobe le plus
voisin de la canine est de moitié plus petit que l’autre. La canine ne
diffère point de celle des martes. Après un intervalle vide viennent
les fausses molaires au nombre de quatre ; la première n’est que rudimentaire
, et les trois autres qui ont tous les caractères normaux