A r t i c l e IV.
Quelques! cara ctères tirés du reste du squelette'.
Je ne puis,, comme on le croit bien,,entrer ici dans tous les détails
qu'exigerait une osteologie comparée un peu complète, et qui
me conduiraient trop loin pour mon objet. Quelques traits saillans,
propres à faire distinguer les grands carnassiers que le géologiste rencontre
le plus communément, suffiront pour la préparation que
j’essaie de donner à mes lecteurs.
L ’omoplate des carnassiers .se distingue aisérqent de Gelles de
l’homme, des singes, des chéiroptères, parce qu’au lieu d’un bec cot-
racoïde recourbé elle n’a qu’un simple tubercule.
Sa fosse antérieure plus large,, sôn bord antérieur arrondi,,sou
angle spinal postérieur beaucoup moins aigu , son épine prolongée en
un grand acromion, la distinguent de celles de tous les grands herbivores.
Quelques rongeurs pourroient seuls donner lieu à l’équivoque;
mais encore la fosse postérieure y est-elle généralement plus large
que l’antérieure.
Il n’est ensuite pas un genre qui n’ait une circonscription, caractéristique
pour son ensemble, pour son acromion, pour sa> facette articulaire.
Ainsi dans les ours le bord antérieur a sa plus grande convexité
vers le col, et va ensuite en se rapprochant de l’épine, où il fait un
angle vers le bord spinal; celui-ci. s’arrondit en arrière jusque vers
le milieu de la longueur de l’os, où commence le bord postérieur
qui est en courbe concave. Le col est très-large et la facette articulaire
en ovale étroit surtout dans le haut. L’acromion va en s’élargissant
et se termine par un bord arrondi.
©ans \e$jfélis le 'bord antérieur a une courbure à peu près uniforme
, saillant davantage au milieu. Le bord postérieur est presque
rectiligne, et'fait un angle prononcé avec le spinal ; la facette articulaire
est en ovale large, -échanorë obliquement au droit de l’épine ;
l’acromion a une large échancrure à son bord inférieur, en-sorte qu’il
envoie une pointe vers'le bas; on y voit un-commencement de bec
coraeoïde recourbé, etc.
Dans les eanis la forme générale diffère peu des félis, et est seulement
un peu-plus 'étroite; la facette articulaire a-son bord externe
légèrement concave, mais l’acromion n’est pas échancré, et il n’y a
qu’un simple tubercule coracoïde.
Lès hyènes tiennent une sorte de -milieu entre les chiens et les
ours; les eiaettes entre les ours et les f é lis , ayant -le contour des
premiers et l’échancrure à l’acromion des seconds. Les martes ont
cette échancrure-aussi, mais leur bord antérieur au lieu d’une courbure
uniforme fait presque un angle saillant, surtout dans la loutre,
etc.
Dans les phoques la concavité du bord postérieur fait ressembler
l'ensemble de l’os'à un croissant ou à une large faux; il n’y a point
d’acromion proéminent; encore moins de bec coracoïde. La facette
articulaire est en ellipse étroite.
L ’humerus des carnassiers est moins droit et moins grêle que celui
de l’homme et d’aucun singe.
La tête supérieure n’est pas ronde, mais a son diamètre antéropostérieur
plus grand.
L’articulation inférieure a bien une partie conique en dedans pour
le cubitus, une partie bombée en dehors pour le radius, et quelquefois
une légère côte convexe entre deux, ce qui la fait-ressembler h
l’homme et aux singes;,mais on la distingue de suite dans les uns,
comme ours élis, martes, blaireaux, mangoustes, par la hauteur
et la saillie de la crête qui s’élève sur le condyle externe; dans les
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