à collier ( coluber n a trix , Lin. ); mais on sent bien que, dans un
genre où 1 ostéologie des espèces a tant de ressemblance, ce n’est
pas dans des vertèbres isolées que l’on peut trouver les> caractères
spécifiques. jÉ
Voilà les genres dont j ai pu découvrir les ossemens dans les nombreux
moi ceaux de la brecbe des filous inferieurs que m’a procurés
M. Deccmdolle.
J ai dit plus haut qu il se trouve aussi des os de ruminans à Cette j
et c’est à feu M. Gouan que j’en ai dû la connoissance. On m’avoit
dit qu il possedoit dans son cabinet un fémur humain, tiré des
carrières de Cette-, je m’empressai de lui écrire pour être informé
plus au juste d’un phénomène aussi rare parmi lesi fossiles ; il eut
sur-le-champ la complaisance de m’adresser un dessin colorié de
grandeur naturelle, et fait de sa main, de l’os déposé dans son cabinet,
et de la pierre qui le contient. J’ai vu, depuis, ce morceau de
mes propres yeux, en passant à Montpellier, et j’en ai dessiné la tête
inférieure. Le lecteur peut voir une réduction des deux dessins au
tiers de la grandeur, pi. X IV , fig. 22 et a3. La longueur de l’os et la
proportion de ses têtes peuvent s’y juger ; mais une partie de la tête
inférieure étant emportée, l’on ne peut bien en rétablir la forme. Cependant
la brièveté du col, la hauteur du grand trochanter, la grandeur
du diamètre antero-postérieur de la tête inférieure, et enfin les
dimensions absolues démontrent, au premier coup-d’oeil, que c’est
ici le fémur d un ruminant qui avoit à peu près la taille du daim.
Ce fémur, dont 1 intérieur est rempli de cristaux spathiques, avoit
été tiré, il y a vingt-cinq ans, du bas de la montagne, avec des os et
des mâchoires de lapin qui avoient passé dans le cabinet de madame
de M arnézia, et dont feu M. Adrien Lezai-M am ézia, mort préfet
du Bas-Rhin, avoit bien voulu me procurer un dessin. Je n’y ‘ai rien
trouvé de différent des autres os de lapins de cette montagne.
Plus récemment j’ai trouvé dans le cabinet de feu M. Faujas mx
autre fémur de C ette, également rempli de -stalactite. Il est dans
une brèche d un roux-blanchatre, contenant beaucoup de fragmens
de calcaire compacte et sans grain, et quelques parcelles de spath.
BRÈCHE-S OSSEUSES.' 181
La tète supérieure et une moitié longitudinale sont enlevées;
D’après ce qui reste on peut juger qu’il égaloit au moins! le daim.
Il n’y a point de raison pour croire que cette espèce diffère de
celle dont nous avons déjà observé les débris à Gibraltar.
Il ne me reste plus qu’à parler des coquilles pour avoir terminé
tout ce. qui regarde Cette.
J’y en ai trouvé de trois sortes, toutes les trois terrestres1; savoir;
deux h é lix et un pupa.
Je n’ai pu y découvrir la moindre trace de coquille de mer ni
d’aucun autre animal marin; et lorsque feu M. Fauja s dit {A n n .
du Muséum, t. X , p. 410) (( qu’à Cette des ossemens de quadru-
n: pèdes terrestres sont confondus avec ceux d’animaux marins, » j’ai
lieu de croire que son assertion est erronée.
A r t i c l e III.
D es brèches osseuses d ’Antibes.
La ville à’A n tibes, département du Var, est placée vis-à-vis de
celle de Nice (1), dont elle est séparée par une baie de quatre lieues
de largeur, dans le fond de laquelle se jettent quelques torrens dont
le Var est le principal.
A une demi-lieue au sud-ouest, vers le cap Gros, est un rocher nu
de 60 à 80 mètres de hauteur; et, à peu de distance d’une chapelle
construite à son sommet, s’observent des fentes d’un à deux pieds
de large, remplies dé ces concrétions rougeâtres, lardées d’ossemens,
dont nous traitons dans ce chapitre.
M. Brongniart, qui a visité les lieux il y a peu d’années, m’en a
communiqué le plan et le profil. La montagne est d’un calcaire du
Jura, un peu lamelleux, dont les couches sont fort obliques.
K'i) ' C’est l’origine du nom ( Antipolis) qui lui fut donné à cause de sa position vis-à-vis
de Nice par les Phocéens de Marseille., fondateurs de-l’une et de l’autre.