qui continue cette arcade en arrière, m’apprettôiènt què l’espèce et
même le genre m’étoient inconnus.
Je me rappelai cependant les figures données par Pa lla s (g lir e s,
pl. IV , A .) des crânes des petits lièvres sans queue de Sibérie
( auxquels j’ai, appliqué le nom.de lagomys)-, j’y recourus, et je fus
frappé de leur ressemblance ; enfin mon savant ami M. Geoffroy
ayant rapporté de Lisbonne une peau de lagomys ogotonna, qui
avoit encore son crâne, et ayant permis qu’on l’en retirât, je ne
conservai plus aucun doute.
Pour n’en pas laisser davantage à mes lecteurs, j’ai fait graver par
deux faces, fig. i et 2 , ce crâne mutilé dlùgtitOTShà',' rapporté par
M. G eoffroy, et j’ai fait copier au simple trait, fig. 3 , celui du la -
gornys alpinus, d’après le dessin de -M: Pallas.
On voit que cès deux animaux ont le même aplatissement de crâne,
la même direction d’orbiteS; et particulièrement lès mêmes deux
apophyses que notre fossile; mais on voit aussi que c’est \e lagomys
alpinus qui lui ressemble lé plus par les proportions des pârties'aussi
bien que par la grandeur absôluê.
Cette ressemblance est même telle, qué j’âi cru d’abord à fifre
identité parfaite ; mais j’ai trouvé ensuite que le crâne foSsile est un
peu plus grand, et différé encore à quelques autres égards.
Voici d’abord les dimensions exactes du crâne fossile.
Longueur totale... . . . ................................................................................. .. 0,06
Largeur du c r â n ç . . . . . . . . • • • —. . . . . . . . . . . . . . . . 9 * . . . . . . s .............. o,oa5
~ totalfederrière les orbites................................................................... o,o33
— d e v a n t le s o rB i t é s . ................................... ....... ...................................................... .. ©$027
Saillie du petit crochet................ ....................................... .. 0,097
— de le pointe zygomatique.................................................................. ••••.. °>OIÎ
Largeur de l'occiput.-.. ? *..................................... ........................... 0,02 a
Distance des deux cdhdÿlës ën dëdàns. . . . .‘ . . . . ; '..'. v . . . . . . . . . . . J î . 0,008
Longueur d ê l'o rbite.. . . . . . . . . . . . . . . . '•.’. ...................................................... o ,o ï 5
Largeur . . . . . . . . . . . . . . . . jgyg. • > . . . . . . . . . .v. . « ^0,01 a
Or , M. Pa lla s nous donné lés dimensions d’un jeune individu et
d’une petite variété , dont voici quélquës-tines réduites en parties de
mètres.
Longueur du crân e. ......... .. • • • • ; Æ • *,*.* * V•* * . 0,°^5
Largeur devant les tympans.......................• • •• • ••••• î •••• * * o,0i
— totale avec les arcades................n ™ % . . . v t . i¥ * 9 . w • • • .......................... 0,02 .
Saillie de là proéminence zygomatique en arrière...>>-v. • >......... .. P|007
•Longueur ,de l’orbite.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ...| ......... ..........g • g|............ • • • ? >°p9
Diamètre du trou occipital..................\ - °»°^®
.. .Ce savant: naturalis te ajoute que les plus grands crânes, des individus
de l’Altaï,.ont o,o56 de longueur. Us n’égalent doncpàs encore
le nôtre. .
On voit aussi, par la comparaison des mesures, ainsi que par
celle des.figures, que l’orbite du fossile est plus grand, et le crochet
de la base, antérieure de l’arçade zygomatique plus saillant que
dans le vivant. , ,
Il n’en est pas moins vrai que la ressemblance de ces deux êtres
est frappante, et telle que l’on auroit peine h en faire deux
espèces, s’il, y avoit un peu plus de proximité entre les lieux qui les
produisent.
Le lagomys alpinus n’habite que les montagnes les plus apres,
les rochers les plus escarpés de la Sibérie , immédiatement au-dessdus
des neiges perpétuelles, et ne commence,à se faire voir que siir la
chaîne de l'Altaï, dans la province de Roliwan, d’où il s’étend jusqu ®
l’extrémité dé l’Asie la plus voisine de l’Amérique 5 mais il n’y eri a
point dans la chaîne de l’Oural, qui sépare l’Asie, de y
en avoit, on nepourroit l’ignorer; car l’instinct qu’à cet animal de
ie-faire des tas d’herbes séchées pour l’hiver, lefiait remarquer de
tous les peuples de Sibérie, pour qui ces- amas du foin le plus pur
sont souvent une ressource précieuse pour nourrir leurs chevaux,
quand ils s’écartent en chassant les zibelines.
Le lagomys ogotonna se rapproche encore moins de nous, puisqu’on
ne le rencontre qu’au-delà du lac Baïcal.
A la vérité, le midi des monts Ourals nourrit une espèce, voisine,
le lagomys p usillu s, qui descend au midi presque autant que le
Volga; mais outre qu’il est. encore .plus petit que les deux autres,
la forme de sa tête ne permet pas de la cpnfondre avec notre crâne
fossile.
T. IV.