A rticle X I I I .
Des concrétions osseuses du Féronais.
Je range ces brèches à la fin du chapitre, parce que j’ai quelque
doute sur leur identité de nature avec toutes celles dont j’ai parlé ;
la pâte n’en est pas tout-à-fait la même et cependant elles offrent des
analogies qu’il est impossible de ne pas remarquer.
Le rameau des Alpes du Tyrol qui borde à gauche la vallée de
VAdige, prend au-dessous de Roveredo une direction transversale,
et il s’eü détache un grand nombre de collines qui descendent presque
parallèlement les unes aux autres vèrs’le midi, eh interceptant de
longues vallées plus ou moins étroites dont tout es les eaux. se rendent
directement ou indirectement dans l’Adige, TJn peu plus loin à l’est,
lés' vallées se détournent vers le sud-est et versent leurs eaux dans^le
Bacciglione'l qui lés* porte à la B ren ta ,• douve, dont le lntssjn tJ>t
séparé plus bas de celui de 'l’Adige par le» monts -Be7’zgmer et les,
monts Kuganéehs.
Cette série de dépressions et d’élévations, déjà, si remarquable
par les successions alternatives et répétées du basalte et du r.al-
caire (i) , est' encore un des éantons de l’Italie les plus intéressans,
par l’abondance des fossiles - de tous les ordres qu’il a fournis ;
c’est dans le haut d’une des plus orientales, de ces vallees, au pied
du'mont Bolôatyqne se trouve cette fameuse, carrière d’un schiste
calcaire rempli de squelettes de.poissons, annoncé, dès 1321 par
Rotari (2), et dont les productions ont été décrites-et grayéqS; ayec
magnificence ' dans 1’ltlio lito log ia -T ' 1zronese. One- autre qui est
plus rapprochée de l’Adige, celle de Pantena, a fourni a Spuda les
nombreux coquillages doiit il a. donné le catalogue. Dans la partie
septentrionale, au territoire dit des Sept Communes, ont ete decou-
(») E M , Structure (fat Alpes r t. II, p. a f c ; eViForlif, G,col;. du y ic en lin , dansées _
Méita/sür lâ-Géôîh'de rilalie-, ttflt
(?) Valisnieri de’ corpi marini\ e tc . p . i .
verts des restes de crocodiles dont nous parlerons ailleurs; enfin i^
y a dans ces vallées plusieurs dépôts d'osSemens qui vont faire l’ objet
du présent article.
Dès 1717 M etcd ti (1) annonçoit que l’on venoit de trouver des
bois de cerfs près deYérone.
En 1789 une caverne des mêmes environs , riche en ossemens
pareils, fut décrite par P ic co li (2). , ?
'La même année, Jean Jacques Spada dans le catalogue des pétrifications
du territoire deYérone qu’il possédoit (3), rapporte quel on
découvrit en un lieu du val de Pa ntena , nommé Valmenara di
G iezza n a , datas un petit antre d’un rocher, toutes les parties du squelette
d’un Cerf, rapprochées confusément, et que 1 on ne put retirer
que par morceaux à Cause de la dureté de la pierre qui les conte-
noit, mais que l’on y reconnut aisément les bois, le crâne, les mâchoires
, les dents, les omoplates, les vertèbres et les os des cuisses,
des jambes et des pieds. Cette relation est d’autant plus digne de foi
que Spada étoit archiprêtre de G rezza n a , et quelle est dédiée
aux frèrescomtès A llég r i, principaux propriétaires de de canton.
Dans la même vallée de P a ntena, mais de 1 autre-côté du ruisseau,
presque vis-'a-vis de Grezzana ; est le village de Romagnatio,
près duquel est une des maisons de campagne de M. le comte Gazola.
Au-desSüs de ce village à l’ est est la collinecalcaire du Serbaro, qui
le sépare de la,vallée suivante dite du Squaranto, et C est sur le
revers de cette colline, vis-à-vis du hameau de C an cella, que se
trouva un autre dépôt rempli d’ossemens grands et petits, parmi
lesquels il y èn avoït plusieurs d’éléphans dont nous avons parlé dans
notre’ premier volume, p. 95.
F or iis qui a décrit ce dépôt avec soin (4); dit que la surface du * 2 4
(i:) Melalgt}ie$,Valici* ,p g g 'p . ,■ j-,■ >i >i > t: !* ? a " i>
(2) Piccoli, Bngguaÿio di una grotta ove- sono moite ossa di belue diluyiaae net monti
Veronesi', eoe'àVerbnéy i^ g iq à P - et üne P^-
(3piCdrpôrùm lapide faCt'oruuragri Veronensis Catalogus qnæ apnd X J.Spadam, ObSer-
yantar ,led. r . Véroi. M l ■ IHIII Laipremièrè édition est de 1739.) |
(4) Mém. sur les os fossiles du Véronais, dans les Mém. pour servir à l’Hist. naturelle de
l’Italie , d’Albert Fortis, t. I I , p. 284 et suiv.