et de tibia, et Spallanzani donne, quelques lignes plus bas, la
preuve que ces études lui manquoient entièrement.
I l y a aussi quelques os d'animaux ( dit-il ) , bien que j e n me
pas pu reconnaître à quel genre ils appartiennent : j e me suis
seulement déterminé à croire q u ils sont plutôt de quadrupèdes
qüe dautres classes.
On peut, je crois, affirmer, sans témérité, que celui qui n’est pas
en état de distinguer sûrement si un os est d’un quadrupède ou d’une
autre classe, l’est encore bien moins de dire si eet os vient d’un homme
ou d’un quadrupède.
Spallanzani ajoute que le médecin de l ’île , homme qui lu i a
paru digne de fo i par la simplicité de ses moeurs et une certaine
ingénuité n atu relle, lu i avoit dit avoir vu retirer de cette montagne
une mâchoire humaine avec ses dents, et un morceau de
crâne avec ses sutures ,• mais mon expérience m’a trop appris ce
que valent de pareils témoignages, quand ils ne sont pas appuyés
de pièces , pour que je m’en rapporte à cette assertion isolée. La
simplicité des moeurs et Xingénuité naturelle ne suffisent pas pour
décider des questions d’anatomie comparée.
Le reste de la description de ces os et de leur gangue est assez conforme
à ce que nous savons des autres brèches osseuses.
« Leur couleur intérieure et extérieure est très-blanche;, mais?
» quelquefois la superficie est couverte de petites taches, comme
» on en voit sur l’ivoire fossile. Ils ne sont pas-entièrement calcinés;
» mais leur poids et leur dureté montrent qu’ils sont en partie pé-
» trifiés : rarement on les trouve entiers en rompant les pierres qui
» les contiennent; ils sont plus souvent brisés. — On voit qu’ils ont
» été enveloppés dans une matière molle et terreuse, qui, eu,se
» pétrifiant, a produit un effet semblable sur les os. Dans quelques
» cavités, il y a de petits cristaux spathiques, très-élégans, .
» Cette pâte n’est point Volcanique,, c’ est une marne endurcie ,
» d’un jaune rougeâtre .,, contenant_.dc petites pierres marneuses
» aussi; quelquefois il y a de la marne dans les cavités des pierres. >1
F o r tis, qui dit aussi un mot de ces brèches de G érig o ,dans':son
BRpGJJÈS 21,5
Mcrnoire sur celles de D alm atie, assure que la pâle des premières
est plus dure, d’une couleur moins brune, et que les os y spnt plus
confondus.
J’ai vu deux gros blocs de ces brèches au cabinet de l’Université
de Pavie, où,Spallanzani les avoit déposés.
Aucun os bien caractérisé ne se montroit à la surface, et je n’a-?
vois ni le temps ni le droit de les briser pour découvrir ce qui pouvoirs
® trouver à l’intérieur; tout ce que je puis en dire,c’est qu’ils
étaient fort semblables aux brèches de Nice et d’Uliveto, et que per*-
so.nne n’auroit pu y reconnoitre rien d humain.
A r t i c l e X I I .
Des os fossiles de Concud, près T éru el en Arragon.
Je p'êbs’é qù'é'céux qui ont lu avec attention les-articles1 précédonsV
retrouveront à peu près' les mêmes traits-, quoique manifestement'
défigurés, dans la description 'que- donne Bondés dans son Histoire
naturelle d’Espagne, du dépôt d’ossemens de Concud, village d’Ar-
ragon situé à une lieue au nord-ouest de T éru el, sur la route qui va
de eètte ville à -Madrid.
uc En'sortant du village du côté du nord, dit-il (i^, on parvient
» ;i la-colli-ne de Qwevu-llubia , ainsi nommée par rapport à Une
))' espèce de ferre rouge que les eaux d’un ravin ont decouverte.
» — L® ‘sbmhlet de la colline' qui borde le ravin est composé d un
» ■' foâket'' caldavrè gris il est rempli de Coquilles terrestres et
» JlUXiatilèsfdomine de petits limaçons, de buccins, etc. qui pa-
» refissent seulement être calcinés. On trouvé aussi dans le centre
» des mêmes roches beaucoup d’os dé boe uf , des dents de cheval et
» d'dne, ainsi que d’autres p etits ô's d'animaux domestiques plus
(i) intfScTiifètiöB ;a PHistôirë âaikr'èlle et à la Géographie phyôiqüe de l'Espagne , trad. en
franç. par levicomite de Flavigny, p. 224*