Uours de Ja v a , pl. X X III, fig. 3 et ly, est singulièrement remarquable
par la saillie du crâne , la petitesse de l’orbite, la brièveté et
la largeur de la face. Placée à côté d’une tète d’ours brun d’Europe
de même longueur de crâne, sa face, à compter de l’apophyse postorbitaire
, est de moitié plus courte, et cependant elle est plus large
et plus déprimée ; d’ailleurs la plus grande convexité du crâne y est
autrement placée et beaucoup plus en arrière sur ses pariétaux, où
le crâne est aussi beaucoup plus large, en sorte que son cerveau est
plus globuleux. Ses apophyses post-orbitaires sont peu saillantes ;
ses crêtes temporales peu marquées et sa crête sagittale peu longue ;
ses arcades zygomatiques ont singulièrement peu de largeur verticale,
moins encore qu’ à l’ours polaire où elles en ont moins que dans toutes
les espèces du nord; l’occiput est beaucoup plus large que haut. La
différence de ses dents a déjà été indiquée.
La tête du Muséum des chirurgiens donnée, pour celle de l’ours
qui avait été pris pour un paresseux {U. labiatus ou longirostris ) ,
pl. X X I I I , fig. 6 , me paroît différer de celle de Java. Outre
le plus grand espace entre les canines et la série continue des molaires.,
on voit par le dessin que c ’est surtout entre les apophyses
orbitaires que le front y est bombé, et que la ligne de profil devient
concave à la racine du nez; enfin que la face est moins courte, les
arcades zygomatiques plus larges, la mâchoire inférieure plus large
de la partie postérieure, etc.
Ces descriptions sont prises des têtes les plus âgées que nous
ayons eues dans chaque espèce. Plus jeunes, elles montrent des caractères
beaucoup moins marqués; les apophyses post-orbitaires y
sont peu saillantes ; les crêtes, à peine visibles, ne se rapprochent
que tout à l’arrière, et le crâne a l’air ovale et presque uniforme
dans ses courbures. Toutefois on aperçoit déjà dans les jeunes têtes
de chaque espèce des marques de ce qu’ elles doivent devenir; ainsi
la proportion de la face est déjà plus Courte dans le jeune ours d’Amérique
jet encore bien davantage dans le jeune ours des Indes, etc.
Pour compléter cette comparaison nous donnons ici le tableau
dés principales dimensions des têtes de chaque espèce prises sur les
individus dont nous avons pu disposer.