lentes les y ont entraînés; on bien enfin ils étoient enveloppés dans
des couches pierreuses dont la dissolution a produit ces cavernes.,
et ils n’ont point été dissous par l’agent qui enlevoit la matière des
couches.
Cette dernière cause se réfute, parce que les couches dans lesquelles
les cavernes sont creusées ne contiennent point d’os ; la
seconde, par l’intégrité des moindres éminences des o s , qui ne
permet pas de croire qu’ils aient été roulés : car si quelques os Sont
usés, comme l’a remarqué M. Buckland, ils ne le sont que d’un
côté, ce qui prouveroit seulement que quelque courant a passé sur
eux et dans le dépôt où ils sont. On est donc obligé d’en revenir à la
première supposition, quelques difficultés qu’elle présente deson cpçé,
et de dire que ces cavernes servoient de retraite aux animaux carnassiers
; qu’ils y entraînoient pour les dévorer les animaux dont ils fai—
soient leur proie ou les parties de ces animaux.
M. Buckland a observé que les ossemens d’hyènes n© sont pas
moins rompus et fracturés que ceux d’herbivores, d’où il conclut
qu’elles dévoroient les cadavres de leur propre espèce, comme le
font encore les hyènes d’aujourd’hui.
Ces carnassiers s’attaquoient aussi mutuellement pendant leur vie,
car nous verrons au chapitre de l’hyène une tête qui évidemment
avoit été blessée et ensuite guérie. .
Au reste cette supposition est confirmée par la nature animale du
terreau dans lequel ces os sont ensevelis, nature déjà reconnue par
plusieurs naturalistes, mais qui a été déterminée encore plus rigoureusement,
à ma demande, par le très-habile chimiste M. Laugier,
mon collègue dans notre Muséum, qui a bien voulu me permettre
d’insérer son travail dans mon ouvrage^ dont il va faire un des beaux
omemens (l).
(i) Examen et Analyse de la terre servant d ’enveloppe aux ps.de la cavernp de Gaylenreuth,
pap M. L augier.
Cette terre qui sert d’enveloppe aux os fossiles en a reçu l’empreinte et'la forme. Elle a
contracté avec eux une adhérence telle qu’il est assez difficile de l’en séparer exactement.
Elle a une couleur jaunâtre* semblable à celle des . os. qui ont été long-temps enfouis. Elle
Ce qui est certain c’est que l’établissement de ces animaux clans
les cavernes est bien postérieur à l’époque où ont été formées les
couches pierreuses étendues, non-seulement celles dont se comnoircit
par le cçmtact de la dialeur dans les vaisseaux fermés ; mais cette couleur noire dis-
paroît promptement lorsqu’on là 'chauffe avec le contact de l’air. Elle fait une vive efferves-
cence par les acides.
On a séparé le plus exactement qu’il'a été possible cinq grammes de cette terre ; on a fait
choix des parties les plus compactes, et on a rejeté celles dans lesquelles on apercevoit le
tissu osseux. On a réduit ces cinq grammes en poudre, et on les a chauffés fortement dans
uhe cornue rëvêtüe à l’extérieur d’une couche de térre à four, jusqu’à ce que le fond du
vaisseau fut rouge. En délutant l’appareil qu’on avoit laissé refroidir, on a été frappé de
l’odeur qu’exhaloient les matières animales; le récipient contenoit quelques gouttes d’eau qui
tenoient une substance alcaline en dissolution , car une seule goutte suffisoit pour verdir fortement
le. sirop de violettes. Au bout de quelques jours celui-ci a repris sa couleur bleue ,
vraisemblablement à mesure que cet alcali, qui étoit de l’ammoniaque, s’est dégagé. La
poudre restée dans la cornue étoit noircie par le charbon de la matière animale décomposée.
Dans cet état elle ne pesoit plus que quatre grammes et demi: elle avoit donc perdu un
demi—gramme ou io pour ioo. Calcinés de nouveau, et fortement, dans un creuset de platine
, les 4 grammes et demi ont été réduits à 3 grammes 3o centigrammes ; ainsi la dissolution
et la calcination ont fait perdre à la poudre soumise à ces expériences i gramme 70: centigrammes
ou 34 pour 100. Cette seconde perte de 34 pour 100 doit être attribuée au dégagement
de l’acide carbonique combiné à la chaux, et à une petite quantité d’ eau qui aVoit
échappé à la distillation. L e résidu de la calcination avoit la saveur âcre , alcaline de la chaux ;
il s’échauffoit fortement avec l’eau et se dissoîvoit dans les acides sans effervescence ; il avoit
repris sa couleur jaunâtre.
Les 3 grammes 3o centigrammes restant se sont dissous à l’aide d’une douce chaleur dans
l’açide nitrique ; il n’est resté qu’une petite quantité d’ une matière rougeâtre qui pesoit 2 dé-
cigrammes ou 4 pour cent, et que l’on a-reconnue pour delà silice colorée par du fer.
La dissolution, qui contenoit un assez grand excès d’acide, a été mêlée à de l’ ammoniaque,
qui y a formé un précipité blanc, gélatineux , que l’on a recueilli sur un filtre et lave avec
soin. On l’a fait bouillir encore humide avec une dissolution de potasse caustique ; au premier
contact de la chaleur, le mélange a pris une couleur rougeâtre due au f e r , qui s est
séparé vraisemblablement de l’acide phosphoriqué auquel il étoit combiné. Le mélange ,
étendu d’eau et filtré, a laissé une matière d’ un jaune rougeâtre q u i, traitée de nouveau
avec la potasse caustique lavée-et calcinéepesoit 0,82 centigrammes ou 26 et demi pour 100.
Ces 0,82 centigrammes ayant été - dissous dans l’acide nitrique , l’ammoniaque versé dans
cette dissolution y a formé un précipité' gélatineux qui avoit tous les caractères dè phosphate
de cliaux. C’étoit la portion de ce sel qui n’avoit point été décomposée par la potasse ; ce précipité
étoit légèrement rougeâtre ; son poids étoit de 45 centigrammes ; on en a séparé par
l’acide nitrique très-affoibli 5 centigrammes d*oxide de fer : ainsi la quantité du phosphate
de chaux non décomposée équivaloit à 8 pour 100, et l’oxide de fer qui le coloroit à 1
pour ioo.
Gn a versé dans-la dissolution d’où le^ phosphate dê chaux avoit-été séparé par l’ amrrio