L’adulte a la tète longue de quatre à cinq pouces, le corps de deux
pieds deux pouces, la queue de dix pouces, et est haut de quatorze
à quinze pouces au garrot.
Cet animal, auquel on pouvoit, d’après la distribution de ses couleurs,
supposer quelques rapports avec le blaireau, ressemble par les
dents aux putois, si ce n’est qu’il n’a point comme eux à la mâchoire
inférieure une petite tuberculeuse en arrière de la carnassière.
Les formes de sa tête sont aussi à très-peu près celles du putois; il
a seulement le museau un peu plus long, et les apophyses postorbitaires
du frontal et du jugal moins marquées; dans les individus
d’âge moyen elles sont même presque effacées, comme dans la loutre.
Il convient d’autant mieux de comparer le ra tel au glouton, que
ces deux quadrupèdes sont à peu près de même taille ; mais outre
que le glouton a six molaires de plus que le ra te l, le crâne de
celui-ci est plus large en arrière, son front moins élevé * son orbite
moins cerné, ses arcades zygomatiques moins hautes, et l’apophyse
coronoïde de sa mâchoire inférieure beaucoup moins haute, plus
large et plus obtuse.
Les rapports du ratel avec le putois, d’après ses dents et sa tête,
sont certainement plus importans que les différences de marche.
A longueur égale les os du ratel sont beaucoup plus épais et plus
larges que ceux du glouton; son omoplate surtout est autant et plus
large que celle de l’ours, quoiqu’elle ait le bord postérieur moins
concave, l’angle supérieur plus obtus et la convexité du bord antérieur
plus près de cet angle. Outre le trou du condyle interne qui est
fort grand, l’humérus a un autre grand trou au-dessus de sa poulie
articulaire inférieure, comme dans les canis. On lui compte quinze
côtes*,* 'quatre vertèbres lombaires, six ou sept vertèbres sacrées et
quinze caudales.
K olbe (i) fait sur l’odeur de cet animal des récits tout semblables
à ceux des Américains sur celles des moufettes, et La caille
les répète d’après lui (2), mais en avouant que celui quil a vu et
(1) Descr. du Cap, trad. f r . , I I I , ^3 .
(2) Voy. au Cap, p. i 83.
qu’il décrit très-bien ne puoit point du tout; Sparrman dit aussi
qu’il ne pue point (t). La vérité-est cependant., d’aprèsM. Üelalande,
qui l’a vu souvent et toujours sur des ruches d’abeilles sauvages, qu’il
répand une mauvaise odeur, mais qui n’a rien de eomparableià celle
des moufettes.
Mes deux autres animaux sont d’Amérique,vet.en habitent, à ce
qu’il paroît, toutes les parties chaudes. Les Espagnols les y nomment
hurons, ce qui veut dire fu rets { 2).
J L’un d’eux a presque 1e pelage du ratel. (C’est le p e tit fu r e t d’Az-
zara ; le grison d’Allamand, Buff., Suppl. III, pl, XXV (viperra
vitta ta , Gmel, ); et la graru(g fouine de la Guyane de Buffon,
Suppl. III, pl. XXIII. Cette ^rej-nière figure représente la tête trop
petite et troppointue, et dans loutre, faite sur un très-jeune animal,,
elle est trop: grosse. Lj.:.
Une chose assez remarquable Cpst qu’un naturaliste aussi instruit
que M. Thunberg, ait encore décrit cet animal comme nouveau en
1816, sous le nom <Üours du B résil (3).
Son pelage est d’un brun-noirâtre au museau, aux joues, sous le
cou. et la poitrine, ainsi qu’aux quatre jambes. Un gris-clair formé
par des poils axmelés de brun et de blanc occupe le vertex, le dessus
du cou, le dos, les flancs, la croupe, la queue, le ventre et le dedans
des cuisses. Une bande blanche en travers, du vertex descend par les
oreilles le long des côtés du cou, sépare ainsi le gris d’avec le brun,
et finit à peu près entre l’oreille et l’épaule.
Sa ,tête est longue de 3 Qu 4 pouces.; son corps de 16; sa queue
de 6 sùi.Ii n’a de hauteur que 6. pouces, au garrot.
L’autre est le grand fiir e t d’Azzara, l’isquiepatl, seu vulpecula
quce maitzkan torréfaction emulaturcolore,.deHernandè&, Mexie.,
3 32, qui est à la fois le vwerra vulpecula et le mustela barbara
de Gmelin, et la grande marte de laG uyane de Buffon, Suppl. VIT,
pl. LXi C’est probablement aussi le taira de Barrère, Fr. equin., i 55- *2 3
i l ) V oy. de Sparrman , traçl. fr. - I I I , 56 et suiv.
(2) D'Azzara, Quadr. du Paraguay, I , p. i 85 et suiv.
(3) Mém. de VAcad, de P é t e r s b pour i 8 i 5 et 1816.
T. IV.