représenté dans le César, in-fol., Londr. 1712, pl. i 34, et reproduit
par une autre fraude dans l’Histoire des Voyages (trad. franp.,
tome I , p. 48i ) sous le nom de buffle de Célèbes. Il n’eut pas même
la précaution d’en raccourcir la queue.
C’est à lui cependant que l’on a été ensuite redevable de la
première bonne figure de cette espèce, qu’il fit graver en 1792 dans
le premier volume de sa Zoologie arctique (1), p. 8, d’après une
peau qui avoit été rapportée par Hearne., et dont il fit une description
exacte.
Depuis lors le mâle a été vu empaillé à Londres, dans le Muséum
de Bullock, et nous en devons une gravure à l’amitié de
M. le major H am ilton-Sm ith, 1 un des hommes qui connoissent
le mieux l histoire des quadrupèdes. Les compagnons du capitaine
P a rry ,. lors de sa fameuse expédition au nord, en ont aussi tué un
individu mâle, à -l’île Melville, par les 75° de latitude, et en ont
donné une bopne figure, p. 227 ; de sorte qu’on peut considérer
l’espèce comme suffisamment connue et déterminée.
Depuis notre première édition nous en avons dessiné un crâne dans
le cabinet de Camper, et en ce moment nous venons d’en recevoirde
M. Brookes, savant chirurgien et anatomiste, à- Londres, une portion
de crâne avec les cornes, venue de file Melville; en sorte quë l’os-
téologie même de cet animal rare ne sera plus entièrement ignorée.
A 1 extérieur, le buffle musqué est très-bas sur jambes et couvert
presque également d’un poil d’un brun roussâtre, très-épais et si
long quil traîne presque 5 terre; près de la peau est une laine fine
et cendrée ; sa queue est tres-courte, et représente plutôt une grosse
touffe de laine qu une queue ; une sorte de bosse se forme aussi avec
l’âge sur les épaules comme dans le yak, l’ aurochs et le bison ou buf-
fa lo ordinaire d’Amérique. La femelle, décrite par M. Pennant, avoit
les lèvres et le bout du nez couverts de poils courts et blancs ; elle
paroît avoir manque dune partie nue au mufle,.en quoi elle aura
la Zoologie de Shaw, p. 497 » T*" ^re même, de la manière grossière dont elle est gravée,
la conclusion que'l’animal perd son poil à certaines époques.
(i) C’est celle qui est copiée dans Schreber, pl. CCCII.
ressemblé à deux autres quadrupèdes des pays froids , l’élan et le
renne; les pieds étoient aussi couverts de poils blanchâtres, ainsi
que le sommet de la tête et un grand espace sur le dos ; cette femelle
n’avoit que six pieds du museau au bout de la queue (i). Les cornes
du mâle fort semblables à celles du buffle du Cap par le rapprochement
et l’élargissement de leurs bases, en diffèrent beaucoup
par leur couleur jaune-pâle, et par leur direction de côté , et ensuite
en avant, c’est-à-dire vers le museau, d’où elles s’écartent un
peu pour ramener leurs pointes en dehors, un peu en dessus, et
enfin en arrière. Dans la femelle, leurs bases sont écartées de 8 à
9 pouces et les cornes mêmes longues de 12.
Le gn ou, qui a des rapports avec le buffle du Cap et avec le
buffle musqué par l’élargissement et le rapprochement des bases de
ses cornes, diffère de l’un et de l’autre par leur direction, qui ne se
porte point en arrière, mais en avant des yeux.
Jérémie le fait plus petit que nos boeufs, mais dit que ses cornes
( sans doute avec les noyaux ) pèsent quelquefois 60 livres.
D’après Hearne (2), l’adulte égale le boeuf d’Angleterre; mais ses
jambes sont plus courtes et sa queue de la longueur de celles de
l’ours. C’est en hiver que ses poils sont garnis à la racine d’une belle
laine ; en été il ne reste que les longs poils.
Les individus tués par l’équipage du capitaine Parry, fournissaient
3oo à 35o livres de viande chacun.
Indépendamment de sa grandeur et de la couleur et direction de
ses cornes, le crâne du buffle musqué diffère encore de celui du Cap
en plusieurs points»
Son front est tout-à-fait plat, soit en long, soit en travers ; son
museau est étroit, mais la partie située entre les cornes et la base
du museau, est fort élargie par la saillie en forme de tube des orbites.
Les os intermaxillaires sont plus pointus ; les os du nez plus
larges ; le trou sous-orbitaire placé plus en arrière. 1 2
(1) Pennant, Artic. zool., p. 9 , 10 et r i .
(2) Hearne, Voyage, trad. f r . , I , p, 20g, 210, 211.