de vrais andouillers récurrens, comme fig. 28 et 3o. Les fig. 3o et 3i
sont de quatrièmes bois; on voit qu’ils commencent à se fendre
dans le haut. Les années suivantes la palme se subdivise irrégulièrement
et diversement, et en même temps le bois rapetisse, comme
on le voit fig. 3a, 33, 34 et 35; en sorte que les bois des vieux
daims sont assez souvent fort bizarres et à peine reconnoissables.
on assure même qu’ils finissent par redevenir des dagues, comme
ceux de la première année'; et en effet nous possédons une tête de
daim qui n’a que des bois simples, bien que ses dents soient usées
presque jusqu’à la racine. ,
La meilleure histoire du daim est celle que le comte Guillaume
de Mellin a publiée dans les É c r it s de la société des naturalistes
de Berlin, t. I I , pag. 162.
Bien que cette espèce soit répandue dans toute l’Europe tempérée,
c’ est presque partout l’homme qui l’a introduite et propagée ,
et l’on ne sait pas bien positivement d’où elle est originaire. Si les
anciens en parlent, ce n’est qu’en peu d’endroits et assez obscurément
(1). 1
(1) On croit que c’est le d’Aristote (Hist. A n im ., lib. I I , c. X V , e t c .) , parce que
Aristote parle du ^ en quelques endroits en même temps que du ce r f, et lui attribue des
qualités semblables.
On croit que c’est le plàtyceros de Pline, q u i, dit cet auteur (lib. X I , c. X X X V I I ) , a
des cornes en formes de mains, d’oïl sortent des doigts; mais cette description conviendrait
aussi bien à l ’élan.
On croit que dans Varron ( de Re rustica, lib. I l , c. I ) , au lieu de ces mots caprarum
quas latine ro ta s appellant, il faut lire platycerotas, et que l’on doit entendre ce passage
du daim ; mais ici l’on se trompe, car Varron dans tout ce passage ne veut parler que des
souches sauvages de nos troupeaux , des brebis sauvages de Phrygie , des chèvres sauvages
de Samothrace.
On croit que Yeuryceros dOppien (Cyneget., lib. I I , v. 293) est encore le daim; et
cependant quelques vers après il dit que le bubale est plus petit que 1 euryceros, mais
beaucoup plus grand que le dorcas. O r , si le bubale est l'espèce de gazelle que 1 on croit
devoir nommer ainsi aujourd’h u i, elle est bien plus grande que le daim; et celui-ci ne
serait-il pas l’animal tacheté à corps de cerf, désigné.au même endroit sous le nom diorkos.
On a cru aussi que Yiorkos est l’aais; mais l’axis étoit-il donc si commun dans les forêts du
temps d’Oppien ? a .
p n croit que les cervipalmati, qu’au rapport de Jules Capitolin (in Gordian.), Gordien Ier.
Les auteurs du moyen âge, Isidore, Vincent de Beauvais, Albert,
ne font que reproduire, en les altérant quelquefois, les passages des
anciens (i).
Les auteurs modernes ne disent rien de bien positif sur cette
question. Nous ne savons pas bien si le daim a toujours été indigène
en France et en Espagne; mais' on connoît, pour plusieurs parties
de l’Allemagne, l’époque de son introduction; c’est le grand électeur
qui l’a donné au Brandebourg, et le roi Frédéric Guillaume I«r.
à la Poméranie, selon M. de Mellin (loc. eit.). Les daims si nombreux
en Angleterre n’y vivent guère que dans des parcs; Pennant
croit que la race tachetée y a été apportée des Indes; quant à la
race brune on croit quelle y a été importée de Norwège du tèmps'
de Jacques Ier. (2). Mais en Norwège même, Pontoppidan ne place
point de daims. En Suède ils ne vivent, selon Linnæus ( Faun. *1 2
montra dans les jeux pendant qu’il étoit édile, au nombre de 200, et mêlés à des cerfs
britanniques, étoient des daims; mais il est clair que ce mot cervi palmati seroit susceptible
de plusieurs applications.
On juge que ce n’est pas le dama de Pline (loc. ç it.) , attendu qu’il oppose les cornes
courbées en avant du dama, aux cornes courbées en arrière du chamois; et l’on suppose
que le dçima étoit l’espèce de gazelle à cornes courbées ainsi, dont on a vu un ou deux
individus au Sénégal; mais comment Gordien, dans ces mêmes jeux dont nous venons de
parler, put-il montrer autant de ces dama que de ces cervi palmati, c’est-à-dire aussi deux
cents? Comment Ovide et Virgile mettent-ils le dama parmi les animaux que l’on chassoit
communément, et Columelle parmi ceux dont on tiroit du profit? Mais d’un autre côté
comment Martial .semble-t-il dire que les dama n’ont pas de cornes ?
On voit combien il reste d’obscurité sur ces passages comme sur tant d’autres des anciens,
qui torturent les interprètes, parce que sans une description exacte il est impossible de
déterminer une espèce, et que très-souvent le même nom étoit employé par les anciens
dans des sens très-différens, comme il n’arrive encore que trop parmi les modernes. Dans
les autres endroits, où le dama et le prox sont nommés par Elien , Pline et d’autres , il ne
se trouve rien de caractéristique.
(1) Vincent de Bèauvais, Spec. N atur., applique au dama un passage où Pline , d’après
les éditions actuelles, ne parleroit que du lièvre ; mais j’avoue que je doute que la leçon-
admise aujourd’hui soit la vraie. En admettant que dama signifie quelquefois le daim, il
seroit plus naturel d’en dire qu’il s’apprivoise rarement, bien qu’il ne puisse être entièrement
regardé comme sauvage , que de dire la même chose du lièvre, qui bien certainement est
tout-à-fait sauvage.
(2) Pennant, Brit. Zool., in-8.°., I , 36,.