comparée à celle de l'aurochs dont les longs poils, semblables à ceux
du cheval, traînent presque à terre.
Ce buffalo ou bison d’Amérique devient aussi énorme que Xaurochs
d Europe. Le vieux mâle pèse de 1600 à 2000 livres et a près
de dix pieds depuis le museau jusqu’à la racine de la queue (1).
Il paroît que sa patrie originaire est daps ces immenses centrées
qu arrosent le Mississipi, le Missouri et leurs affluens. Il y en avoit
autrefois beaucoup plus vers l'ouest qu aujourd’hui. Les premiers colons
de la Caroline en trouvèrent encore dans ce pays à l’est des
Apalaches. Il y en a eu dans le Reptuckey et dans les parties occidentales
de la Pensylvanie, mais on dit qu’aujourd’hui ils se sont retirés au
nord de 1 Ohio et à 1 ouest du Mississipi. Ils s!y tiennent en troupeaux
innombrables; on en voit quelquefois plus de dix mille ensembler(2).
Us descendent jusqu’à la rivière d’Arcansa (3).
C est incontestablement cette espèce que représente la figure ,
assez mauvaise à la vérité, de H em andès, p. A87, et à laquelle ,se
rapporte la description des boeufs sauvages de Quivira, de, Fernandès,
P- î 9-.L’une et l’autre sont répétées sous le même nom dans Nïe-
remberg, p. 181 et 182, et paroissent tirées de-la relation donnée
lors de la découverte de,ce pays par frère Marc de Nice et Lopes
de Govara (4).
Mais je ne vois pas que cet animal existe dans les parties chaudes
du Mexique, et je n’en trouve aucune trace dans l’Amérique,méridionale.
Lè buffle est une seconde espèce domestique arrivée en Europe
pendant le moyen âge.
Ses caractères extérieurs et ostéologiques sont aussi faciles à exprimer
l’un que l’autre. Son front (pl. IX , fig. 11 et 12)'aussi large
que haut , comme dans l’aurochs, est uniformément bombé dé toute
part, et extrêmement épais/Les cornés, comme dans le boeuf, sont * 2 4
— (-U IVardcn-yHescr. des États-Unis, Y , p. 643.
(2) Id. ib ., 644 et 645.
(g)Bossu y Voyage -Sans l’Amér. sept., p. io 3.
(4) On ia trouve par extrait dans le Pilgrimage de Purchass, liv. V I I I , chap. S. i
attachées aux deux extrémités de là Crête occipitale ; mais l’occiput
ne fait pas de même un angle aigu avec le front ; leinuseau dubuffle
est aussi plus allongé que dans le boeuf et que dans l’aurochs ; ses
cornes arquées en Croissant sont comprimées d’avant en arrière;
leur bord supérieur est moussé; l’inférieur est plat, et Sé joint à
leurs deux âutrés faces par des angles ; on retrouve cette forme dans
leur noyau osseux. Les baractères pris de la forme du crâne, surtout
du front, ne sont pas niOins.constans que dans leboeüf, et, de même
que pour cette espèce ; on les observe jusque dans lés races sans
cornes, car il y a aussi de telles races dans l’espèce dubuffle. Nous
en avons fait graver Une tête du cabinet de CarUpér, et venue dés
Indes ( pl. X !, fig. 7 ,8 et 9). '
Si l’on excepte lé passage d’ Aristote sur les boeufs sauvages d’A -
rachosie, et quelques mots d’Elien sur . certains boeufs des In d e s,
on ne trouve rien dans les auteurs Grecs et Romains qui paroisse
se rapporter au buffle, et cet animal, aujourd’hui si dômmun en
Egypte, én Grèce et en Italie, n’y existoit pas dans les anciens temps.
Le' prélat Gaètàftiiff) , qUi a voulu sdutértir le contraire, n’a mis en
avant que dés argumens puérils et dés confusions dé noms et d’idées
impardonnables; on m’a assuré même en Italie, que la tête dubuffle
en marbre qu’il croyoit venue de la maison de campagne d’Adrien
à Tivoli, àvoit été fabriquée à Rome par dés malins qui vouloient
lui faire pièce;
Le diacre P a u l TVam efried, historien des Lombards , nous
assure positivement que ce fut du temps YY A g ilu lf, et par conséquent
à la fin du Vlme. siècle, que les premiers buffles parurent
en Italie et excitèrent une grande surprise parmi les habitans (2);
d’autres auteurs placent ce fait nommément dans l’année 6g5.
L ’espèce ne s’y répandit pas d’abord en grand nombre, car,au
commencement du 8me. siècle, saint Willibald fut trèsrétonné de
rencontrer près des sources du Jourdain, dés quadrupèdes qui ne
(0 Voyez Buff., Suppl. , V I , p. 49 et suiv.
(2) Paul D iac., de Reb. gest. Longobard., ,Iib. IV, cap. X I , apüd Mufatori, Rer. ïtal.
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