une espèce vulgaire, quelques morceaux caractéristiques doivent
suffire.
Je ne voudrais cependant pas affirmer que ces lapins fossiles n'aient
pu différer des nôtres à l’extérieur; car leur ostéologie ne s’en
rapproche pas beaucoup plus que celle du lapin de l’Amérique'
septentrionale, ni même que celle du lapin d’Egypte, que tous les
naturalistes doivent cependant considérer comme des espèces différentes
du lapin d’Europe.
La deuxième espèce de lapins m’a été connue d’abord par des
portions de son omoplate, qui ont tout-à-fait la forme des parties
analogues de l’omoplate du lapin, et qui cependant sont à peine de la
grandeur du cochon d’Inde. On en voit une pl. XIV, fig. 26. Il serait
très-possible que ces omoplates eussent appartenu à la même espèce»
que les petites mâchoires de Gibraltar, décrites précédemment.
J’ai trouvé ensuite quelques autres os, notamment de petits os
du tarse-, qui, par leur forme, se rapportent encore au même genre,
mais qui correspondent par leur grandeur aux omoplates en question.
On en voit deux pl. X IV , fig. 27.
Pour les cam p a gn olsj’en ai eu diverses parties indubitables, et
particulièrement les dents que j’ai représentées au triple de leur
grandeur, pl. X IV , fig. 24 et 25.
- Nous verrons dans l’une des parties suivantes de cet ouvrage, que
le sous-genre des campagnols, et les petites tribus dont il sé compose,
à commencer par Xondatra ou grand rat musqué d’Amérique, et
à finir par nos petits campagnols des champs, se distinguent des
autres rats par leurs dents au nombre de trois partout, sans racines,
et composées Sur tonte leur hauteur de prismes triangulaires ou
rhomboïdaux, dont leS arêtes sé montrent parallèlement les Unes
aux autres aux facès latérales de là dent.
Dans les rats ordinaires qui sont moins exclusivement herbivores,
la couronne est courte, tuberculeuse, et même lorsqu’ elle est usée
et qu’elle ressemble un peu à celle des campagnols , son peu de hauteur,
la prompte division de la dent en racines, la font rëconnoître.
On compte à la première mâchelière d’en haut des campagnols,
un prisme simple et transverse en avant, et ensuite deux paires de
prismes triangulaires placés alternativement; la seconde a aussi un
prisme transverse en avant, et deux triangulaires au côté externe,
mais un seul à l’interne ; la troisième a en avant un prisme transverse,
et ensuite un triangulaire de chaque côté, et en arrière un courbé
en chevron qui termine la dent. Comme de coutume les inférieures
ont une disposition inverse : c’est en arrière qu’ elles ont le prisme
transverse; c’est en dedans que la seconde a deux prismes, et en
dehors qu’elle n’en a qu’un ; enfin l’antérieure se termine en avant
par un prisme en chevron. Cette antérieure inférieure varie par le
nombre de ses prismes triangulaires selon les espèces : dans Xondatra
et \e sçhermauss elle en a trois en dehors et quatre en dedans; dans
le rat d’eau, le rat de Hudson, le campagnol vulgaire [mus arvalis),
et le campagnol de prés ( mus oeconomus ) , elle n’en a que deux en
dehors et trois en dedans.
Comparées à la loupe avec celles de notre campagnol vulgaire
( mus arvalis, Lin. ), les dents fossiles de cette espèce ne m’ont
laissé apercevoir aucune différence, si ce n’est tout au plus qu elles
ont leurs arêtes latérales un peu moins aiguës; mais les espèces de
campagnols, sans compter notre rat d’eau ( mus amphibius ), et
notre campagnol de prés ( mus oeconomus ) , étant très-multipliées,
principalement en Sibérie, je n’oserois rien affirmer sur l’espèce ; la
moitié inférieure de l’humérus, et quelques phalanges que j’ai eues
en même temps que les dents, ne fournissant pas plus que celles-ci
de caractères spécifiques. Toutefois nous verrons dans les chapitres
suivans les motifs que nous avons de les rapporter à une espèce
différente de celle du pays.
Les oiseaux m’ont été annoncés par une seule moitié inférieure du
cubitus, mais que personne ne peut méconnoître, quand ce ne
seroit qu’aux petites élévations qui servoient d’attaches aux plumes;
son articulation inférieure et sa grandeur correspondent à celles de
la bergeronnette et d’autres passeres.
Enfin les vertèbres de serpens sont fort communes dans ces
brèches. Elles ont la forme et la grandeur de celles de notre couleuvre
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