il y en avoit aussi de carnassiers (pl. III, ib. fig. 1 1 , 12, i 3 et 14)
et de boeuf (pl. Y , fig- 5 et 6); mais les plus nombreux et les mieux
caractérisés appartenoient évidemment à un ruminant d’une taille
intermédiaire entre celle du chevreuil et celle du daim, et qui,
portant des bois, ne pouvoit être rapporté qu’au, genre du cerf.
Guettard ayant montré de ces bois' à l’Académie, arc leur trouva
quelque ressemblance avec ceux du renne; et c’est sous le nom de
renne que l’on parla de cet animal dans les journaux du temps (1).
En effet, ces bois minces, presque filiformes, légèrement comprimés,
et donnant à quelque distance de leur base un ou deux.an-
(louillers en avant, ne sont pas sans quelques rapports avec ceux
des jeunes rennes,, lorsqu’ils n’ont pas- encore pris ces empaumures
élargies qui' caractérisent leur espèce.
Nous possédons plusieurs de ces bois, ou plutôt de ces fràgmens
de bois, au Muséum, et l’on en conserve aussi quelques-uns*au cabinet
de minéralogie de la Monnaie, en sorte qu il nous a ete facile
d’en représenter les principales variétés.
On peut les diviser en deux sortes principales:, qui proviennent
sans doute de deux âges différens du même animal.
Lés uns, que nous avons fait représenter pl. Y I , fig. i 4, 1 -l, 1 ©j 17’
donnent à un, deux ou trois pouces au-dessus de la meule, un an-
do uiflet isolé qui se porte en avant; et alors le merrain lui-même,
qui n’est guère plus gros que cet andouiller, se* porte en arrière,
pour se partager encore une fois de la même façon, ou au moins pour
donner un deuxième andouiller de sa partie postérieure. C est du
moins la-ce qu’on peut juger par les morceaux des figures 16 et 17,
qüi sont un peu plus Complets que les autres-.
Dans l’autre Sorte de ces bois fossiles, (,fig. 10, 1 1 , 12 de notre
pl.VI),lte 'Àierrain produit, dans-sa partie inférieure ; ordinairement
a un pouce au-dessus de sa base, quelquefois plus bas, deux an-
douillere à peu1 de-distance l’un de l’autre , et qui se portent tous deux
en avant', tandis que le merrain êe porte en arrière; et, dans ces deux
(1) Mélangés d’Hist. natürelfe, par Âllton ITulac, I, 19'et' suiv.
sortes,, la meule ou la partie par laquelle le bois s’attachoit au crâne,
est presque ronde , quoique la tige ou le merrain ne tarde pas
à s’aplatir, surtout dans ceux de la seconde sorte,, où la réunion du
merrain et des deux andouillers offre une partie plate, quelquefois
de deux pouces de largeur : ordinairement le merrain n a guère que
dix lignes dans son grand diamètre.
•Guettard a fait graver dans l’ouvrage que nous venons de citer,
un assez grand nombre d’autres QS trouves ave.c ces bois, mais
comme on ne les a pas .conservés et que ses figures ,ne sont pas
assez, précises,, nous n’oserions asseoir aucun jugement spr de pareilles
données; cependant on voit, bien que la moitié d omoplate
de sa pLI, fig<-§, son humérus pl. Y , fig, 3, et son cubitus ib,, fig. 7,
p e t 10, ressemblent à peu près àleurs analogqe^ dans .les cerfs; le
fragment d’omoplate est même, à très-peu près, de la,grandeur,de
celle de notre squelette de rcn.ne de Chantilly.
Heureusement la même espèce vient de se découvrir dans .un
autre lieu, et l’on a recueilli quelques,parties cavaçtéristiques qui
manqsuoieat à I/ueUard.
C’est à Breugue,-département du Lot, dans cette même caverne
où étoient les ©s ,de rhinocéros et de ,chevaux, dont nous avons
parlé dans,notre deuxième volume, pag. .Si.
M. D elpon t,-procureur du roi à Figenc, nous a,envoyé,.de là,
quatre portions de têtes., dont deux portent encore desparties assez
considérables de bois, que l’on reconnoît aisément pour identiques
avec aeus que nous venons de décrire.
Celui de la fig. 5,, pl. Y I I, contient toute la boête du crâne assez
bien conservée, et la portion du frontal qui s e!tend sur 1 orbite droit.
Le bois du côté droit est cassé fort bas, mais il montre encore la
racine du maître andouiller; celui de 1 autre cote paroit à peine
avoir eu un maître andouiller à sa base, mais il est aussi comprime
à quelquespouces.au-dessus, et le merrain se prolonge ensuite saps
s’aplatir beaucoup., si ce n’est tout-à-fait dans le haut où il se carène
en arrière. Sa direction est en arrière et un peu de côté, et sa courbure
légère, mais à concavité regardant en arrière.
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