3oo 'CAVERNES
la Milspè èt de YEnpe, deux ruisseaux qui se jettent dans la Ruhr,
et avec elle dans le Rhin.
Son entrée est à peu près K moitié de la hauteur d’une colline dite
Kluterbcrg, n’a que 3 pieds 3 pouces de haut, et regarde le midi.
Là grotte elle-même forme un véritable labyrinthe dans l’intérieur
dé la montagne.
Non loin de là, dans le même comté, à Sandwich, à deux lieues’
d’ Iserlo hn , est encore une grotte qui a fourni, depuis’environ vingt-
cinq ans, une très-grande quantité d’ossemens, dont une partie a été
envbyée à Berlin : une autre est restée dans le pays entre les mains
de divers particuliers. On n’en a point, que! je sache , de description
spéciale. !
Si l’on jette un coup-d’oeil sur une carte générale;' il n’est pas
difficile d’apercevoir une certaine continuité dans lès montagnes où
se trouvent ces singulières Cavernes. ï
Les monts Crapachs se lient avec les montagnes dz Moravie et
celles de Bohême dites Boehmerwald, pour séparer le1 bassin i du
D an ub e, de ceux de la fis tu le , de Y Oder et de Y.Elbe. Le F ich t-
elberg sépare le bassin de Y E lb e de celui du Rhin; le Thuringer-
wald et le H arz continuent à limiter le bassin de Y E lb e en le séparant
de celui du FEeser. • •
Ces diverses chaînes n’ont entre elles que de légers intervalles.
Les cavernes de FEestphalie sont les seules qui ne tiennent pas aux
autres d’une manière aussi évidente.
Tout récemment on a. découvert de ces'os dans une caverne qui
s’étend davantage vers lé sud et même est située sur le’revers des
Alpes, du côté de l’Italie. C’est celle (YAdelsberg en Carniole, lieu1
placé sur la grande route de Laybach à Trieste et à peu près à
égale distance entreJces deux villes. Toute cette Contrée est Creusée
de grottes et de cavernes , qui ont même occasioné à la-surface un
grand nombre d’enfoncemens qui rendent l’aspect du pays fort singulier.
Plusieurs de ces cavernes Sont depuis long-temps célébrés
parmi les naturalistes. 1
Celle d’Adelsberg est généralement visitée par les voyageurs parce
$of
qu’elle est voisine du grandjCbemin, et qu ij,s y pend une ^ivjsre-.dite
la piuka ou lapoïke qui y forme un lac souterrain, et ep .ressort ensuite
du côté septentrional, sous le nom d Unz.
,iUn trou que M. le chevalier de Ldwengreif découvrit, en, 1816,
dans une île ses parois-à 14 brasses.de hauteur, 1 le conduisit .dans
une suite de grottes nouvelles d’une étendue immense et d'une
beauté incomparable par l’éclat et la variété de leurs stalactites, /
| .JJne partie de ces ’grottes avoit cependant été connue et doit,même
être ou avoir été accessible par. quelque autre endroit, car on y trouve
des inscriptions avec des dates depuis i 3g3 jusqu à 1676, des os,humains
et des cadavres-entiers qui y ont été eusevplis. On a imprimé
à Trieste en i8ai une brochure allemande où sont décrits tous les
détone» de! icçsêeondujts souterrains , leurs, différentes ,salles , leurs
dômes;! leurs colonnes.et tous les autres accidens de leurs stalactites.
Je ne suivrai point l’auteur (M. de E o lp i, directeur de 1,ecole.de
commerceiét dénavigation de Trieste) dans cet immense labyrinthe ;
qufil meisùffise de dire queice-savant zélé assure; y avoir fait plus de
trois lieues de chemin, presque en ligne droite!, et n a ete arrête que
par un lac qtii lui a rendu le passage impossible. C est à près de deux
lieues de l'entrée qu’il découvrit des os d’animaux dont il donne les
figures et qu’il décrit sous le nom de palæothériums. Il avoit eu, la
complaisance! de m’en communiquer les dessins 1 annee d auparavant:,
m.iisil paroît que ma réponse ne lui parvint point, car il n’en
fait aucune mention dans son livre.
Quoi qu’il en ; soit ses figures indiquoient déjà qu’il s’agissoit du
grand ours des cavernes, et je-m’em suis assuré depuis par une inspection
immédiate. En effet plusieurs de ces Os ayant été présentés,
au congrès de Laybach, S, A. M. le'prince de M ettem ich , dontle
goût éclairé pour les progrès des connaissances a déjà rendu tant
de services, voulut bien me les adresser, et je les ai déposés au
cabinet du Roi où chacun peut se convaincre de leur espèce.
Il y a sans doute des cavernes dans beaucoup d’autres chaînes ;
on en eonnoît plusieurs en France. J’en ai vu moi-même en Souabe,
mais je n’yai point trouvé d’ossemens ; et en général il paroît qu’avant