
 
		Prenons  pour  exemples  le  chien  et.le  chat, qui  sont  presque  les  
 deux extrêmes de  la  famille  des  carnivores  pour  le nombre et  la variété  
 des dents de leurs mâchoires. 
 Le  chat adulte  doit  avoir,  quand  son  appareil  est  complet ,  six  
 incisives  et  deux  canines  h  chaque  mâchoire,  quatre  molaires  de  
 chaque  côté à la supérieure, trois à l’inférieure,  en  tout trente  dents. 
 Mais  son  appareil  de  lait  n’est  composé  que  de  six  incisives  et  
 deux  canines à chaque mâchoire,  trois molaires  de  chaque  côté  à  la  
 supérieure  et deux à l’inférieure, en tout vingt-six dents. 
 Dix  de  ses molaires  seulement  sont  donc  destinées  à tomber  et à  
 être remplacées, et il n’a en effet que dix molaires de remplacement ; en  
 conséquence  les  quatre  autres  sont,  par  la place  qu’elles occupent,  
 des arrière-molaires. Cependant si au lieu de consulter leur place, on  
 avoit égard à  leur  forme,  on  trouveroit  qu’à  la mâchoire supérieure  
 ce ne sont pas les  dernières molaires qui  sont nouvelles dans l’appareil  
 persistant ;  qu’elles  ne  font  au  contraire  qu’y  représenter  les  
 dernières molaires de  lait, et  que  c’est  la  seconde  des molaires persistantes  
 qui  n’avoit point d’analogue  dans l’appareil de lait.. 
 En  elfet  la  première molaire  de lait du  chat, a ,  fig.  i ,  est  simple  
 et un peu pointue;  elle  se  reproduit à peu  près  sous la même  forme  
 dans  l’appareil persistant, a ',  fig.  2. 
 La  seconde  de  lait  b ,  a quatre pointes à son bord tranchant  et un  
 petit talon  avancé vers  le palais  au milieu  de  sa  base interne, vis-à-  
 vis  la  troisième  pointe  qui  est  la  plus  grande.  Dans  l’appareil persistant, 
   c’est  la  troisième  molaire  ou  la  carnassière  b',  fig.  2 ,  dont  
 le  bord  tranchant  a  trois pointes  et  dont  la  base  produit  un  talon  
 saillant vers  le  palais, vis-à-vis  de  la  plus  grande  pointe, laquelle ici  
 est la seconde. 
 11 est donc  bien  clair  que c’est la seconde molaire du jeune animal  
 qui est sa carnassière ; que dans l’adulte c’est la troisième,  et que leurs  
 fonctions sont les mêmes malgré leur différence de rang. 
 La même  observation  s’applique: à  la  dernière  ou  tuberculeuse,  
 qui est la troisième c, dans l’appareil de lait, la quatrième c', dans l’appareil  
 persistant. 
 '  ' La seéfirjde molairepersistante afyfighb;  êstau contraire une dent  
 comprimée ;' triangulaire, tranchante,' ayant, outre sa grande pointe)  
 une  dentelure  en  avant  et  deux  en  arrière.  C’est  une  dent  particulière  
 qui n’avoit point d’analogue dans la première dentition. 
 -  Il ne s’en  faut pas beaucoup  qu’il n’en  soit de même  à la mâchoire  
 inférieure  fig.  3: 'Elle  a  d’abord  deux molaires  tranchantes ,  pointues, 
   avec une  dentelure en  avant  et  deux  en  arrière; mais  dans  la  
 seconde'^; la  dentelure  antérieure  est  presque  aussi  grande que  la  
 pointe  et  les  deux  postérieure^  sont beaucoup  plus  petites,  ce  qui  
 nous1 préparé'  déjà  à  la  défit'  fourchue  qui  sera  la  troisième molaire  
 ou  l’arrière-rnolaire de l’adulte b' ,  fig.  \. 
 Daüs c'éltii-fci les  deux molaires de remplacement, a  et d,sont tranchantes  
 ;  pbintüès  et ont  une  petite  dentelure  en  avant  et  deux  en  
 arriéré;;|i! 
 Qùelqüé cho'se  de non moins  remarquable se passe  dans  le chien. 
 A là mâchoire supérieure il n’a que  trois dents de lait et il lui vient  
 six dents persistantes ; mais  c’est en s’intercalant qu’elles augmentent  
 en  nombre.  '' 
 Dans  l'appareil  de  lait,  pi. X V I ,  fig.  5,  la  première,  <2,  est tranchante  
 ét  pointue. 
 La seconde, b, a un bord externe tranchant à deux fortes pointes et  
 une légère dentelure1 en'avant;  elle produit en dedans un petit tubercule  
 vis-à-vis la grandepolnte. C’est la vraie carnassière du jeune animal. 
 La troisième, cy est une grande tuberculeuse.  ' 
 Lors de Id seconde dentition voici  ce qui  arrive. 
 Il  sort en  avant,  entre la canine  et  là  première  de  lait,  une  dent  
 simple  et pointue,  d ,  fig.  6. 
 La première de lait, on la tranchante est poussée au dehors et remplacée  
 par une dent semblable à  elle, al. 
 Entre elle et la carnassière sort une dent nouvelle,  e, tranchante  et  
 dentelée  comme celte dont  nous venons de parler; elle devient ainsi  
 la troisième fausse molaire de l’adulte, tandis que dans le jeune chien  
 il n’y avoit qu’une seule fausse molaire. 
 Ensuite vient la carnassière persistante b', laquelle ressemble beau