des premiers descripteurs du Canada et de la Nouvelle-Angletçrre,
et principalement de Josselyn et de la Hontan.
Pour les expliquer, il faut d’abord rappeler ce que nous ayons
établi dans la section précédente, que les naturalistes modernes,ne
commissent dans l’Amérique septentrionale que trois grandes esp^cep
de cerfs; savoir le caribou ou maccarïbo, qui est le même que lp
renne ; l’orignal ou moo.se, qui n’est autre que l’ élan; jet \c ce rj île
Canada, qui est de la forme et de la couleur du nôtre, mais dontle
bois plus volumineux se termine ordinairement par une fourche et
non par une empaumure(i). C’est à ce cerf du Canada queles Anglais
et leshabitans des États-ünisqnt dopné le nom à!elle, qui est dans
tout le nord de l’Europe celui du yéritablp élan ; et p .. Jeffersog,
pour le distinguer, le nomme Vdlan h hois ronds ( the èlk wvth
round hom s).
Or, on a prétendu que les descriptions des auteurs què nous venons
de-citer, indiquent encore une quatrième espèce plus grande qqe
les autres. ■ ,* |j ■ . ; n r , • .
« L'orignal, dit la Hontan (2), est une espèce d’élan qui diffère
» un peu de ceux qu’on voit en Moscovie, 11 est grand comme un
n mulet d’Auvergne et de figure semblable, à la réserve (lu mutile,
» de la queue et d’un grand bois plat qui pèse jusqu à trois çénts
: y> livres et même jusqu’ à quatre cents,, s’il en faut croire quelques
» jsauvages, 'qui assurent en avoir vu de ce poids-là. »
On voit que la Hontan n’ établit pas même une différence d'espèce,
que la grandeur qu il donne à 1 animal est celle, du véritable é la n ,
et qu’il se borne à exagérer le poids du bois; celui- ci paroit en, effet
si énorme, qu’on est tenté de le croire beaucoup plus lourd qu’il
n’est, quand on ne le pèse pas.
H eam e, qui a fort bien décrit le moose, donne à sés bois
(1) Je ne compte pas i c i , à cause de la médiocrité de leur taille ,' le cerf de Virginie ni
l’hippélaphe de la côte nord-ouest, ni le cerf de Mexiqu’e si'jc’eèt üne espèce réelle. D’ailleurs
ces cerfs, comme celui du Canada, ont tous les bois ronds. ’
(2) Tome I , in - 1 2 , p. 8 5 , deuxième édition.
seulemènésoixante livres de poids; mais il ne dit pas leS'avoir pesés
lui-même (i). , , ’ . . . ' \ ‘f ’ ' ’ ’T
! 'jjutÙ.ey nê ïâppofte^cjuô 'sur la foi de ses chasseurs', 'qu il y d des
mâles de quatorze êmpàns dans rêspèéë dé sonmoôsenoir, qui est
l'élan orffinàirê ; mafsdâ bïçiïe , qu'il (lit, avoir ete Èfésuréé'près de
Boston, n’àvoit que 6' li'^an’gl. ou 6' 4" de Francé; hauteur très-
commune dans' çé’ttëJëspécé<ï(2)T Quant â's’OÏÏ nioose grfo'; ou plus
petit , nommé wampoose pâr ce n’est qüë le cerf du
Canada.
Po'ur J o sieîy n , d exagéré plus qù’e tous les autres la grandeur
'île son TOOoj|^pmsqu’iriuî donne dduzè pileds dé haut et des bois
de six pieds*;,mais, iffàUdfoff j"poUj‘ ajouter foi a dë pareils réeits,
que l’on eiit trouve’en Amérique, dans nos temps'récenS, quelque
chose qui en approchât, y
'Piawim^l’âvdii^e^péif^'un moment," ét 'sur des avis; qu’il etfistoit
dans le nord du Ca'rfada un animal supérieur à l’élan, ({ue les sauvages
appellent waskesser, il s’étoit figuré que ce pouv oit bien être
!le moosë deJo sS ely fij mais dés recherches ultérieures lui apprirent
CTiae le1 2 wasicesker, Yorl§hal et l’é la n ,étoient toujours la même
chose,(31. ‘ ., 7 ^ ’ .....
À la vérité, Héarrie prétend que le nom de wewaskish (4) ,’qu il
crôif lé même que wàskeéaerf appartient à‘un animal très-différent
de l’élan ; mais commeil dit ’aùssfijùe c'est'un animal beaucoup plus
petit , dont le bois n est point palmé ; ét que lès Anglais' appellent
daim rouge, il est probable qu’il veut parler du c e r f du Canada,
et dans aucun cas ôn ne peut appliquer ce quil dit à nos bois fossiles.
En g éa éM fH ea rn eet MacKèhsie, 'qui ont parcouru ; dans
tous les sens, les affreux déserts de l’Amériqueseptentrionalè, n’y
ont vu aucun cerf supérieur à 1 élan ; pat Conséquent toutês les
mesures de D ud ley, et même de Josselyn-, pourroient tout au
(1) Trad. française, t. I I , p. 22.
(2) Trans. p h il., n°. 368. '
(3) History o f Quadr., I. 98.
(4) Trad, franç., t. I I , p. 176.
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