non-seulement ces espèces, mais la plupart de celles du genre, savoir
le loup noir d’Europe j les chacals, et les divers renards, 'sont suffisamment
caractérisées, et leur histoire est assez bien débrouillée (i);
enfin les espèces trouvées jusqu’à ce jour dans un état plus ou moins
fossile se rapprochent tellement des espèces européennes, qu’il n’est
pas nécessaire pour en exposer les caractères de recourir à des comparaisons
avec des espèces étrangères. Je me contentèrai donc de
passer rapidement en revue ceux de leùïs os'fossiles qu’il m’a été
possible de me procurer.
§ i . Ossemens q u i paraissent venir d’iin lôüp ou d’un chien.
Daubenton a déjà dit combien le squelette d’un loup est difficile
à distinguer de celui d’un mâtin ou d’un chien de berger de même
taille.
Plus intéressé que lui à en trouver les \ caractères., j ’y- ai tra-.
vaille long-temps, en comparant avec soin les têtes de plusieurs'
individus de ces races de chiens avec celles de plusieurs loups.
Tout, ce que j’ai pu remarquer, c’est que les loups ont la partie
triangulaire du front en arrière des orbites, un peu plus, étroite et
plus plate, la crête sagitto-occipitale plus longue et plus relevée,
ét les dents, surtout lés canines , plus grosses à proportion ; mais ce
sont des nuanceé si légères, qu’il y en a souvent de beaucoup plus
fortes d’individu à individu dans une même espèce, et que l’on a
de la peiné’à s’empêcher de penser , comme l’a fait Daubenton, que
le chien et le loup sont de la même espèce. '
L ’existence dès os de loup dans les cavernes de Gaylenreuth a é,té
anhbncéé’paf Eàper, dès son premier ouvrage ; il en donne une por-
(T) Ceci ne doit être entendu qu’avec réserve,. car après que lés vrais naturalistes se sont
donné bien de la peine pour éclaircir l’hisloiré d’ un genre èt n’y placer que des espèces
bien déterminées, vues et étudiées par eux-mêmes, ou par des observateurs précis dans
leurs descriptions et exacts dans lèbrs figures, il reparoît toujours quelque compilation qui
rebrouille tout, et qui, pour avoir l’air de présenter beaucoup d’espèces, ïes multiplie
d’après des témoignages vagues et des citations inintelligibles.
tion de mâchoire supérieure, planche X , figure a , et trois canines,
planche V , figure 3 et 4 , et planche XII, figure i. Il ajoute dans
son Mémoire, inséré parmi ceux des naturalistes de Berlin, qu’on y
a trouvé des crânes de loup de grandeur ordinaire, presque autant
que de ceux d’ours, mêlés avec des crânes de chien de même grandeur
et avec d’autres plus petits; mais je doute bien fort qu’Esper
ait eu assez de connaissances en anatomie comparée pour discerner
les, crânes de loups de ceux des chiens.
M. Rosenmiitter reconnoît aussi que les os de la famille dû loup
se trouvent à Gaylenreuth dans le même état que ceux d’ours, et
qu’ils y put é|é déposés lUât même époque.
M. F ischer m’a envoyé le dessin d’une de ces têtes de loup,
prise de Gaylenreuth et conservée au cabinet de Darmstadt, La
fîgür'é i de la planche II en est une copie diminuée d’un tiers.
C eù. plutôt la tete d’üii loup que celle <Fmi chien par l’élévation
de la crete sagitto-occipitale ; mais si l’on peut s’en rapporter au
dëssin, la face seroit pluslongùe à proportion du crâne que dans
le loup commun. Le museau seroit aussi plus mince, absolument
parlant.
M. Goldfuss qui a tant contribué à étendre la connoissance des fossiles
de Gaylenreuth, a fait graver une de ces têtes de loup dé cette
caverne au quart de sa grandeur et avec sa mâchoire inférieure dans
sa désbription dès environs de Mug^endorf, pi. IV , fig. 2. Nous en
avons dessine une autre chez M. E b e l à Brtoiu’.n ; toutes les deux
sont beaucoup moins allongées que ne paroît celle de Darmstadt.
Je dois dire même que celle de M. E b e l, la seule que j’aie vue
par mes yeux, me paroit avoir le museau sensiblement plus court
à prbportion du "crâne que toutes les t’êtes de loup ordinaire que
je lui ai comparées.
f-st longue depuis.le bord incisif jusqu’à l’épine occipitale,
de 0,254 jusqu au bord anterieur du trou de même nom de 0,22:
la distance du bord incisifà l’entre-deux des apophyses post-orbitaires,
est de 0,13 , et ce!le de ce dernier point à l ’épine occipitale, de 0,14.
J ai une tete de loup qui a èes1 deux diménsï6hs inversés, de 0,14