telle qu’elle sepratiquoit en Tartarie, et nous avons vu plus haut tout
ce qu’il en dit.
Je ne trouve non plus ni figure ni description distincte de l’animal
dans les voyageurs modernes. Ils se bornent à le nommer ou de son
nom arabe fa d h ou J'eltd , ou de son nom persan et russe pars ou
fa r s , ou de son nom turc jo z ou jo u z z e , ou de son nom italien
et portugais onça ( i ) , noms dont plusieurs paroissent même être
génériques et s’étendre à tous les grands félis dressés pour la chasse.
On peut donc dire que l’on na d’antre raison pour reporter aujourd’hui
tous ces récits d’un animal tigré et que l’on dresse à la
chasse, sur l’espèce nommée par Buffon le guépard, grand chat h
crinière laineuse et à mouchetures simples (fe lis ju h a ta , Schreb. ),
on n’a, dis-je, pour cela que la seule assertion de Pennant, qui ne
s’appuie d’aucun témoignage positif de voyageur (a).
_ (i) Le léopard que les Portugais nomment uncia, plaisant pour chasser la gazelle , de la
grandeur d’un lévrier, marqueté de jaune, de noir et de, gris , tirent sur la figure du chat,
Laboiiîajrê le Gouz, Voyages, p. 248. —■ On se sert de Y once ou panthère, à la chasse des
gazelles. On l’appelle en persien dgious, et on le fait venir d’Arabie. De Thevenot, Voyage
au Levant, IX, in-4°- > 1674, p- !99,“ ^>our les grandes chasses on se sert délions, .léopards,
tigres , panthères, onces. Les Persans appellentces bêtes ,dressées-j"ouzzes. Çhçrdin, Voy.
en Perse , in-12 , 1723 , IV, p. ïîs ont une certaine bête appelée onc^x qui a la peau
tachetée comme un tig ré, mais qui est fort douce et p rivée, etc. Taveniihr, Voyage , lîv.'IV,
p. 383 , in—4°* — Les Maures suppléent aux chiens pour la chasse-des gazelles par le moyen
des léopards. Jean Ovington, V o y ., p. 279. — Eemier, I I , p* 243 et suiv.,. les nomme
aussi simplement léopards. Dans Majféi, Hist. indic., lib. V , p. mea 123* ils s’appellent
panthères. D’Herbelot les nomme pars, et en turc j-e zz. En Russie c’est la panthère elle-
même qui sé nommé bars êVfulbaïs. Fischer, Zoogn., III, 220.
(2) Qpubentçn avoif décrit ice g y^ ^ r^ d ’éprès des p e a u x lu i ,a v o i t donné ce nom sur le
seul témoignage d’un fourreur et sans en qonnoître l’origine ;, et Buffon i’ayoit rapporté au
loup-tigre de Kolbe , hiaïs tout-à-faifa tort ; carie Ioup-Aigrè a la queue courte et le guépard l’a
très-longue. Schreber, pl. CV, l’a représenté fort mal d’après une peau màl bourrée Sous le
nom de fe lis jubata ; mais il en donne sans s’en douter une autre figure, très-abonné, pl. CV,
BTsôïïs lehôim'dé JeRsgutiat'â, figuré“ënvôÿee ^axHèrman, qui a très-bien décrit l’animal
dans 4e,S:p^seçyr zoplr; posth., p..^8.< J ^ è s^ ^ , Pennant l’ayoit passablement figuré; dans.son
Syn<?psjsÿ pl, iM sous le poepfde ty{itingfl£ç£prf,fp,ap^ès un individu du cabinet de Lever,
figure reproduite dans.^s^ Ilistoire, ou il ajoute que. l’espèqe nomme chitiah aux Indes ;
Une chose cependant rend cette opinion probable, c’est l’extrêihe
douceur de ce guépard, la facilité avec laquelle il s’apprivoise et s’attache
à son maître. il
La Ménagerie en possède un vivant qui lui à'été donné par
M. Lecoupé, capitaine de vaisseau, qui l’a rapporté du Sénégal. Il
est si familier qu’on n’a nul besoin de l'enfermer;'il joue avec ceux
qu’il connoît , obéit à beaucoup de commandemens et aime surtout
les chiens.
Sa taille est singulièrement élancée, ses jambes plus hautes, sa
queue plus longue et sa tête plus petite, et surtout plus courte qu’à
aucun autre grand félis, Un trait bien distinctif, c!ëst une ligne noire
qui part de l’angle .antérieur de l’oeil et descend , en traversant la,
joue et en s’élargissant , jusqu à la lèvre supérieure vers la commissure,
>Uné autre plus courte part de l’angle postérieur et se rend
vers la tempe. Tout le pelage est d’un beau fauve'clair en dessus
et sur l’extérieur des membres, et blanc en dessous et à l’intérieur
de&.nuisses. De petites-taehes rendes-pleines, également semées-;
garnissent toute la partie fauve; celles de la partie blanche sont plus
larges et plus lavées. La moitié supérieure de la queue , fauve en
dessus et blanche en dessous, a des taches rondes; l’autre moitié,
et même davantage, est annelée de noirâtre et de blanchâtre; on y
compte six anneaux dexhaquécouleur.
J L e poil d,és. joues, du cou, et surtout, celui de la nuque jusqu’au-
dessus des épaules, est plus long, plus laineux que sur le reste du
corps. ’
Les ongles de cet animal sont moins rétractiles, moins crochus,
moins tranchans que ceux des autres chats, et ressemblent presque
à ceux du chien, ce qui seul doit déjà contribuer à sa dôuceür. Ses
mâchelières mêmes , comme nous le verrons plus loin, ne sont pas
complètement pareilles à,celles des chats.
mais le soi-disant fdguar ou léopard, Bu jf., Suppl. III, pl. X X X V lI Ï ,q u e Pennant rapporte
à Son hùntih'g-léopard, et qfrel Sha-w, Gêner.zoôL.; VoL I / part. I l , ptt 8 6','copie
pour fendre cètte espèce, est plutôt une mauvaise figure dè pàuthèfei