C’ëst le plus souvent le catacal que les anciens ont appelé lynx* câf d’une part
Pline.ndus dit, 1. VIII, c. XXX > que le lynx est natif d’Ethiopie, et Ovide le fait
venir de l’Inde :
Vicia raccrnifèro ly-hcas dédit India Baccho. Metam., lib. XV, r . 413.
D’autre part Elien (IV XIV , ci 6) lui donne des bouquets de poils aux orëiïfës.
Oppièn,'Cyiièg. IIT,'v. et suif.', quï éti fait déüx races, de petits roux et dépïfis
grands fauves, ne dit point qu’il y en ait <Je .tachetés.; et lé lynx de la mosaïqué'àe
Palësfnné^est dessiné avec une assëz longüë qUeue.
' vépenàârit ptfurroit croire que ce nom s’étendoit aussi quelquefois au lynx
ordinaire; car Virgile donne des taches à son lynx (i); mais peut-être SeUÏêmèht
parce, qu’il le jugeoit semblable à la panthère, et aux autres animaux consacrés à
$acçhus.
On a disputé assez ridiculement sur le sens, de ce nom de caracal; il est simplement
abrégé du turc ou tartare, karçt ( npij) .et kulach ( oreille),. Le nom persan
sia-gusch a la même signification, sia^(noiv) gusçh (oreille)..(a)., .
Le'CHits oulynx des marais (felis chatis, Guld.), est intermédiaire pour la taille
‘ entré Te lynx et le chat sauvage 5 et par la longueur de Sa queue il tient le milieu
entre lé caraCal et le’ lynx ordinaire"; son poil est brun-jaunâtre en dessus j avec
quelques nuàfacés plus foncées, plus clair à la poitrine et au ventre , blanchâtre à
là gorgé ; les jambes et les joues ont une teinte plus jaune ; deux bandes noirâtres
marquènt le dedans' des bras et des cuisses. Sa queue va jusqu’au calcanéum, âést
bTànchatrè vers sa pointe avec trois ànneaux noirs. Le derrière des mains et des
pieds est noirâtre; comme le bout des oreilles; mais le reste de la convexité
de l’oreille est fauve; ij'y a dû blanchâtre’aUx sôurcils et aux lèvres. '
Cet. anima.), d^cofivert par Gülâènstoedt (3) dans lés valléès du Caucase , où il
afrequente lés endroits inondés'et couverts de roseaux, poursuivant les poissons,
les grenouilles e% les oiseaux aquatiques, a été retrouvé par M. Geoffroy dans une
île du NiiVSon individu a la tête dé cinq pouces, lé Corps dé deux pieds trois
pouces’, là qu'eue de huit à dix pouces. V
Ce'sont à peu près lés dimensions de cêlùi deGüldénstædt, qui dit cependant
qu’il y en a de plps grands. M. Leschenault en a envoyé de l’Indostan trois individus
un peu plus petits., ’
' f ’esf’manifèstémëht le même animal que le lynx botté dé Bruce (4)Vqui-$e
(ïtÏ Maculqsoe tegmine lyncis. . Æneid., lib. I , v. 237V
Et. . . , . . . . Lynces Bacchi varice. ■ Georg., lib. III, V. 204-
(2) Güïdènstcedtj Nov.' Comm. Petrôp., XX , 4^4-
(3V -Çaddensi-, Nov. Çomm. Petrop., XX p. 483 s<j. •
(4) Voyage en Abyssinie, trad. fr ., 8°., XIII, p. 228, ath phf^o. .
trouve dans les vallées basses d’Abyssinie, où il guette les pintades au moment où
elles viennent boire. Bruce, à la vérité , fait son animal un peu plus pelil, et lui
donne la queue un peu plus longue à proportion ; mais on est accoutumé avec lui
ces inexactitudes. Il l’avoit aussi trouvé en Libye, près de Capsa, car c’est bien
certainement le même animal que Butfon décrit d’aprèslui, suppl. n i , p. 233,
sous Je. nom de caracal à oreille.s blanches, et Pennant n’auroit pas dû en faire une
variété du caracal ordinaire.
Ou voit que cet animal habite depuis la Barbarie jusqu’aux Indes. Il est commun
vers les bouches du Kur et du Terek; mais il ne paroît pas qu’il ait passé au nord
du Caucase (r).
Le lïsx ordinaire ou l o u p c e r v i e r des fourreurs ( felis ly n x ) paroît sujet à
tant de variétés, ou tient de si près à des espèces voisines que ses caractères cons-
tans sont bien difficiles à discerner des variables. Sa taille est presque double
du chat sauvage; le plus souvent il a le dos et les membres roux clair, avec des
mouchetures brun-noirâtres ; la gorge, le dessous du tronc et le dedans des jambes
blanchâtres ; le tour de l’oeil est blanchâtre ; trois lignes de taches noires sur la joue
vont joindre une bande oblique large et noire, placée de chaque côté du cou , sous
l’oreille ; les poils de cette région plus longs que les autres y forment une sorte de
barbe latérale» Le front et le sommet de la tête sont pointillés de noir; il y a sur la
nuque quatrejigoes noires et au milieu une cinquième irrégulière et interrompue.
Elles se prolongent en partie sur le garrot. Les mouchetures forment deux bandes
obliques surl’épaule et des bandes transverses sur les jambes de devant ; les carpes,
les tarses et les doigts sont fauves et sans mouchetures ; mais le tarse a en arriére
une bande brune.
La convexité de l’oreille a sa base et sa pointe noires et son milieu cendré. La
queue est fauve avec du blanc en dessous et mouchetée de noir comme le dos.
Cette description est faite d’après un individu tué sur les bords du Tage, à
quelques, lieues au-dessus de Lisbonne.
Sa tête étoit longue de quatre pouces et demi, son corps de deux pieds, sa
queue de quatre pouces, et il avoit un pied trois pouces de hauteur au garrot.
C’est un lynx de cette race ou variété qu’a représenté Perrault. Ac. des sc.,
tome III, part. I , pl. ry.
I ly a d’autres lynx dont les taches sont seulement un peu plus rousses que le
fond. Nous eu avons un tel qui a yécu à la Ménagerie , dont les lignes des joues,
les bandes du cou sont bien moins sensibles qu’au précédent, et qui n’a de brun
que quelques lignes peu marquées sur la croupe. La queue est rousse, et a le bout
noir; tout le dessous est blanchâtre. Il a le corps de deux pieds et demi, la tête
et la queue de cinq pouces. Sa hauteur est d’un pied cinq pouces au garrot.
Le lynx de Buffon, t. IX, pl. XXI, est de cette race, s’il n’est pas de celle du
.(0 Guldemt,, loc. cit., p. 485.
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