S E C T IO N II.
D e s B o e u f s f o s s i l e s .
■ Le s ossemens séparés de ce genre se ressemblant trop pour donner
des caractères spécifiques certains, c’est d’après les"Crânes qu’il est
nécessaire d’en fixer les espèces. Elles sont moins nombreuses parmi
les fossiles que celles des cerfs, et je crois que jusqu’à présent elles
peuvent se réduire à trois, dont une très-voisine de Yaurochs,
1 autre du boeuf commun, la troisième enfin du buffle musqué de
Canada. Leur ressemblance avec les espèces vivantes va même au
pointqu’il est très-difficile dene pas les considérer comme identiques
avec elles.
Quant aux os séparés, tant qu’on ne les trouve pas avec leurs
crânes, il n’est pas très-facile d’en constater l’espèce; c’est pourquoi
nous sommes obligés d’en traiter dans un article séparé.
A r t i c l e p r e m i e r .
■ Des crânes fossiles qui ne diffèrent presque en rien de ceux
d’aurochs.
Le premier de ces crânes qui ait été décrit, avoit été trouvé dans
le pays même des aurochs; c’est celui dont parle K lein , dans les
Transactions philosophiques (i).-
On l’avoit déterré près de DirsChau, sur la Vistule, à trois milles
au sud de Dantzig, mais l’auteur ne nous indique ni la pro fondeur, ni la
nature de la couche. Il est parfaitement semblable à celui que nous
(i) Tome 3 7 , n°. 4 2 6 , fig. 1 , 2 , 3.
donnons pl. X I I , fig. i,mais moins grand ; sa largeur entre les
bords supérieurs des orbites est de; 0,407 , mais , en suivant là courbure
du front ; le contour de la base d’une corne est de 0,4-58.
Tout habile zoologiste qu’étoit K lein , et quoiqu’il eût plus de
facilités que personne de comparer ce crâne avec celui de l’espèce
vivante la plus voisine, il n’en saisit point les rapports, et dit expressément
qu’il n’y a point de preuve; que ce soit celui d’un de ces
zubrs dont Gesner a parlé d’aprèsMicr\ster{f). En conséquence il
le rapporte conjecturalement à l’animal dont Sloane avoit décrit les
cornes quelques années auparavant (2), lequel n’étoit qu’un arni.
Un autre crâne de cette espèce, trouvé sur les bords du Rhin,
près de Bonn , a été décrit et représenté par feu M. F a u ja s,
dans ses Essais de Géologie (t. I , p. 829 et pl. X V I I ) , et dans
les Annales du Muséum ( t. I I, p. 190 et pl. XLIII).
Il estconservé au cabinet du roi, et nous en donnons une nouvelle
figure (pl. X I I , fig. 1). .
Ce crâne, bien qu’il ne soit pas fort vieux, puisque toutes les sutures
y sont encore très-marquées, est d’une grandeur qui surpasse
celle de nos plus grands aurochs. Il est long,-depuis la crête occipitale
jusqu’à la racine des os du nez, de o,3. La largeur de la
face occipitale entre les angles mastoïdiens y est de o,35 ; celle du
front entre les bords supérieurs des orbites de 0,39, et entre les
échancrures placées au-dessus des orbites de o,33.; les noyaux de
ses cornes ont 0,1 de diamètre vertical à leur base, et o,34 de circonférence,
en ne prenant pour noyau que la partie de la proéminence
qui porte la corne; il y a entre leurs bases une distance
de o,4-
Hors cette grandeur absolue, il n’offre de différence, forte avec
celui du vieil aurochs d.e Schoenbrunn que dans la grandeur proportionnelle
des cornes. 1 2
(1) On voit aussi par là que Klein n’avoit que la première édition de Gesner et non celle
de i6 o3, où il parle beaucoup plus amplement du zubr ou de l’aurochs, et en donne la
figure d’après Herberstein.
(2) Dans le i. X X X IY des T r a m ., vid. sup.