y reste généralement beaucoup plus petite que nosboeufs d’Europe;
mais il y en a aussi sans bosse et à cornes1 gigantesques (1).
C’est M. Pallas qui le premier a dirigé l’attention sur la race particulière
de buffle nommée ornée ou arnisfbos ornée , Shaw. ) .
dont le docteur Anderson a donné une notice dans un journal intitulé
the Bee ( décembre 1792)', parce qu’il crut y voir l’analdgue
du buffle fossile de Sibérie, dont il avoit, plusieurs années auparavant,
publié la description dans le XII Ime. volume des Novi Comment.
de Petersb. (a).
Cependant cette race avoit déjà été indiquée par Elien , car il est
difficile que ce ne fût pas d’elle que vint cette côrne de boeuf apportée
des Indes à‘ Ptolomée-Philadelphe , et' qui contenûit trois amphores
(3) !; elle l’a été même par Pline sous le nom de boeuf des Indes ,
grands comme des chameaux, à cornes longues de quatre pieds (4).
Il en existoit depuis long-temps un autre indicé dans les Transactions
philosophiques, Les cornes comprimées et de six pieds anglais de
longueur, trouvées dans un magasin de marchandises Indiennes, et
décrites par Slàane, en 1727, dans le n°. 3§ty','p. 2&2*,1 hë:peuvent
appartenir qu’à Y arm ,• et l’auteur dit en effet qu’elles furent reconnues
par le capitaine d’un vaisseau marchand, pour celles d’un buffle
des Indes.
Sloane suppose que ces cornes pou voient venir du taùréàü carnivore
d’A'gatharchide (5) ,- reproduit par la plupart des anciens ,
ou du taureau éléphant de Philostorge (6) ; mais le premier de ces
(ï) Tels sont les boeufs gallas représentés par Sait, -tràd. fr. , atl. pi. X V , e tt. I , p. 33à.
Bruce en parle aussi, Voy. trad. fr. in-8°., t. X I I I , p. i 3a ; ainsi que Luclolphe dans son
Histoire d’Étbiop., îïb. I , cap. X ; Be rniè r(Voy. t. II, p. Zj3 )'"eri avoit vu un envoyé
d’Abyssinie au grand Mogol. Ce . sont probablement ces grandes cornes: qui âvoientdoirné
lieu.au taureau éléphant, de Philostorge. •
,.(2) Neue nordiscbe Beytræge, V I , 260.
' AElian., Hist.'Ànim. , III, cap.‘34.
(4) Plin ., V in , cap. 45. .-
(5) Agatharchid.es ap. Photium, Myriobibl., p. 1364, cap. X X X IX * P iW . #«<•, Bibl. ,
lib. III ; Strab., Geogr., X V I ; P lin ., lib. X V I I I , cap. X X I ; Solin., Polyliist., cap. I , II •
ÀÊliàh., Hist. Àn. , lib. X V I I , ëap. f r :
1 0$ 'Hist\ ecèlésr, lib u I I I , cj i'r.
animaux est un être fantastique, dérivé probablement de quelque
description exagérée du buffle sauvage de l’espèce du Cap; le second
n’est annoncé par son descripteur que comme un boeuf très-grand ;
peut-être n’est-il que le boeuf à grandes cornes d’Abyssinie dont
nous avons parlé tout-à-l’heure.,
Nous possédions, dès le temps de ma première édition, au Muséum,
quelques-unes de ces cornes , rapportées de T im o r, par
MMc .Pérora et Lesohenault. Elles frappent beaucoup par leur longueur,
qui surpasse quelquefois quatre à cinq pieds de France ; mais
comme leur base n’est guère plus grosse que dans le buffle ordinaire,
elles ne prouvoient rien pour la grandeur de l’animal qui les portoit.
On, avoit aussi dès-lors deux figures du crâne de l’orrai ,• l’une est
gravée , dans les Abbildungen de .M, Rlumenbaoh, pl. L X I I I ,
d’après un dessin envoyé par sir Joseph Banks autre est un
simple trait dans l’animal kingdom de K e r r , p. 336, pl. CCXGV,
et dans la Zoologie générale de Shaw, t. I I , part. I I , pl. C CX ,
p. 4oo.
La tête,de M. Banks, que nous avons fait copier (pl. IX , fig. §§h
est accompagnée d’une échelle qui montre que la longueur est de
deux pieds anglais, ou .de 0,607, et l’absence des sutures fait bien
voir quelle est adulte. O r , nos buffles ordinaires d’Ita lie , hauts
de 4 pieds et demi, ou i ,5 au garrot, ont la .tête longue de ;e,5 ;
d’où je conclus que les amis semblables à celui de M. Bancks,.doivent
être hauts de 1,814, c’est-à-dire de 5 pieds 5 à 6 pouces.
Tous les renseignemens et les morceaux que nous avons reçus
depuis ont confirmé ces résultats.
Une des plus grandes, paires de cornes que nous ayons vues est
dans le cabinet de feu Camper; aujourd’hui à l’Université de Gro-
ningue. On l’a gravée (pl. X , fig. 10). Elle a d’une pointe à l’autre,
en suivant la courbure extérieure, 3,25, c’est-à-dire près de 10 pieds,
et en ligne droite 2,26, ou moins de 7 pieds ; mais le crâne n’a entre
les deux cornes que 0,21.
Ce qui faitparoître davantage ces cornes, c’est quelles:s’étendent
presque horizontalement; dans d’autres individus elles se courbent