Canada , comme le pourroit faire croire la teinte c en d ré e , dont l’a enluminé
S c h reb e r , pl. CIX.
T e l étoit également le lyn x d’A u v e rg n e , dé crit pa rDe la rbre (Zo ol. d’À u v . , p. 27
et 28}.
Il y en a aussi de tachetés qui ont la queue noire au bout ; ;et tel étoit ce lu i
que M. Geoffroy a dé crit autrefois dans son Catal. des mammifères du M u s .,
р . 120, et ce lu i de T o u rn e fo r t , V o y a g e , I I , 193.
M. F isch e r ( 1 ) en cite une varié té blanchâtre du cabinet de M oscou.
Le s Suédois paroissent a vo ir depuis long-temps reconnu ces différences ou
d’autres semblables entre les ly n x de leu r p a y s , dont ils font une race à taches
n oire s , sous le nom de lynx-cha t ( k a t - lo ) , une autre à taches p â le s , sous le nom
de ly n x - lo u p ( w a rg -lo ) , et une ray ée sous le nom d e ly n x - r en a rd ( r a f - lo ).
Linnæus les a d’abord sép a ré s , puis réunis ; Retzius regarde les d eux premiers au
moins comme spécifiquement distincts (2). ’
L e caraeal étant lq ly n x ordinaire des anciens ,, c’est prdbableméiit à celui
d’Europe qu’il faut rapporter' le 'cKaus ou raphius de P lin e , 1. V îp i , c. 28 , q u i
v éh o it de la G a u le , et a v ec la forme du lo u p , montroit les tachés de là panthère ;
description il est v rai assez peu exacte , mais aussi bonne àü moins qüe là plupart dé
celles qu’on rencontre dans P lin e , qui d ’ailleurs dans un autre en d ro it, 1. V Ï Ï Ï ,
с. 34 , paroît désigner le meme animal sous lé nom de lou p c e r o ié r j Càr il dit de
l ’un comme d eT âu tré qu’il fut v u pour la prèfniëre fois au x je u x de Potnpéë. " ■
L e s limites actuelles du lyn x dans l’ancien continent, ne sont pas parfaitement
connues. On sait d e resté qu’il est commun da risïès forêts du nord de l’Europé (3)
et de l’A s i e 5 M. Blumenbàch (4) ,M . Bechstéin (5) , M. T ie d em à n (6) eii Citent
encore quelques-uns tués en Allemagne dans ces derniers temps ; mais il y devient
d e plus en plus rare. M. Schintz (7) dit qu’il n’est pas très-rare dans les montagnes
de la Suisse. M. Delarbre én cite un qui fut tué en A u ve rgne en 1788 (8). Buclioz
dit qu’il y en a dans les Vosges (9), mais je crois qu’il n’a vou lu pa rler que du
chat sauvage. I l en existe b ien sûrement dans les P y ré n é e s , quoiqu’ils y soient
fort peu répandu s, car on en a tué un il y a d eux ans près de Barèges qui étonna
beaucoup les habitans.
Nous venons de v o ir qu’on en rencontré quelquefois fort au midi de ces riiort-
'(¥) Z o o g h o s . , I I I , p . 228.
(2) Faun. Suèc.!, éa. deRétiiu s , p. 18.
'(3) M ü ll., Zaol. datu prodr., pv 2; Faun. Su ec., çtG.
(4) Manuel, 2e. éd. de 1-82 , p. io5.
(5) Hist. nat. d'Allkm., 1 , 68p. ,
(6) Zo o lo g ., pi‘348» y
(7) Trad. . allern- de mon Règne animal, 1 , 23.7.
(8) Zoologie de VAuvergne, p. 27.
(9) Aldrovandus Lolharingioe, p. 21.
tâgnes, puisque le cabinet du Roi en possède un tué près du Tage, à huit lieues
de Lisbonne.
Il paroît qu’il y en a dans toute la chaîne des Alpes, des Carpathes et des montagnes
d’Illyrie.
M. Tiedemàn dit qu’il est commun dans lé royaume deNaples (r).
Il est fréquent dans le Caucase, au rapport de Guldenstedt (2).
Mais y en a-t-il jusqu’en Afrique? comme semble l’indiquer l’épithète de la
figure d’Aldrovande (Digit., p. 92 )\ ljrnx africana} et ce que dit Poiretde ceux
de Barbarie. Tavoue que, jusqu’à des preuves positives, je suis disposé à croire
avec Sonriirii (éd. de Buff., in-8°. ,t . V, p. 365) que M. Poiret n’a vu en Barbarie
que des caracals.
L’Amérique produit aussi deux sortes.de lynx..
L’un d,’eux gris, à bout de la queue noir: c’est le lynx du Canada de
Buffon, Suppl. III, pl. XLIV, et son lynx du Mississippi, Suppl. VII, pl. LIII.
Il y ep a des individus dont le pelage est si touffu, surtout aux pattes, qu’ils
ont un aspect tout différent du lynx d’Europe, et qu’il est difficile de les croire de
la même espèce.
Nous en avons un de çette nature, à poil,en général fauve, à pointe blanche,
ce qui le rend cendré-grisâtre 5 sur le dos le fond du poil est noirâtre, ce, qui
donne plus de brun à la teinte. La bande noirâtre de chaque côté du cou est
presque effacée., et il n’y a pas de noir à la base de l’oreille. Son corps a deux
pieds, sa tête sept pouçes, sa queue quatre5 il est haut d’un pied dix pouces au
garrot.^
D’autres individus moins fourrés, un peu plus petits, montrent plus distinctement
les lignes des joues, et quelques mouchetures brunâtres aux pieds de devant.
Celui de la pl. XLIV de Buffon semble avoir eu des tache,s assez marquées sur tout,
lé corps. V" , ' ". ' ' ' * 2 4 5 6 7 8 9 I 2'"‘ ' 7
L’autre sorte de lynx d'Amérique ou le chat cervier des fourreurs, à la taille,
la forme, la distribution de taches de notre premier lynx d’Europe; le fond de
son poil est gris de lièvre ; ses taches sont plus nombreuses , plus serrées sur le
dos, plus lavées sur les côtés et sur les membres ; il y en fr des individus pû; elles
deviennent plus nombreuses, plus petites; d’autres où elles.s’effacent par degrés.
La queue a quatre anneaux noirs et quatre gris;-;le blanc entre les deux taches
noires de l’oreille est comme argenté.
La peau de cet animal arrive en assez grand nombre des États-Unis dans le
commerce. Buffon, qui croyoit toujours que la même espèce étoit plus petite en
(1) Z o o l . , 1, 348.
(2) Nov. Comm. Petrop., X X , p. 485.