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 mais  peut-être  par  l’effet dn  temps,  conformément au  dire  de  d’Azzara.  Sur  son  
 occiput règne une bande transverse blanche,  de laquelle partent deux bandes longitudinales  
 qui s’écartent en se rétrécissant, et finissent en pointe vers le commen-  
 cernent des lombes. 
 Sa  queue,  beaucoup moins fournie  que celle  du chinche,  est blanche\ mais le  
 brun, du dos se prolonge de quelques pouces sur sa base entré deux parties, blanches.  
 Il n’y  a_point d’autres taches de cette dernière couleur. 
 Ce,t individu a la tête de trois pouces;  le corps de quinze*,  la queue de  sept à huit. 
 Sa  tête  est  trop  grosse  dans  ta  figure  de  Buffon ,  parce  qu’elle  avoit  été  mal  
 bourrée. 
 Quant aux  moufettes  de  l’Amérique  septentrionale je m’en  suis  procure quatre  
 individus par les soins de M.  Mflbert et  par d’autres  correspondance». Ils viennent  
 de l’État de New-York ou de celui de New-Jersey,  et  leurs différences, comme on  
 va le  voir ,  ne  sont  guère moindres  que  celles dés moufettes dé î?Amérique méridionale. 
 Tou»  les.  quatre  sont  semi-plantigrades,  et  ont  le  fond  du  pelage  noir - et-  la  
 queue  longue,  noire ,.  terminée  par  un  pinceau  blanc ;  mais  ils  diffèrent pour Mes  
 bandés d-u corps. 
 L’un d?eux ressembleroit au premier coup d'oeil au chinche ; il a une ligne blanche  
 régnant de la base du liez au vërtex.  Tout le dessus du cou et du garrot est couvert  
 d’une  plaque  blanche au  milieu de laquelle  est  un  point noir, et qui  sè bifurque  
 pour former de chaque côté une bande blanche  qui  va en  s’écartant se terminer sur  
 la  cuisse.  Derrière  chaque  cuisse  est  une  grande  touffe  blanche.  La  queue  est  
 fort  touffue,  noire,  avec  un  grand  pinceau blanc  au  bout.  Lès poils  noirs  de  la  
 queue ont leur racine blanche. Ceux du reste du corps l’ont d?un  gris  noirâtre. 
 Deux autres  ont,  comme  la moufette du Chili,  une  simple  bande  blanche sur  
 l’occiput,  d’où, partent deux bandes  longitudinales restant pleines jusqu’à l’épanlé.  
 Depuis  l’épaule une ligne blanche  étroite et interrompue règne jusqu’au railiért du  
 flanc,  et  se prolonge même un peu sur  la  croupe,  plus  distinctement, cependant  
 d’un côté que de. l’autre. 
 Dans un quatrième il. n’y  a  que  la bande de  l’occiptit. et  ses pfolDn&eraens  longitudinaux  
 qui atteignent à peine l’épaule ;les lignes des côtés manquent entièrement. 
 Ces  individus  des  ÉlatS-Unis  répondent  parfaitement à  ce  qu’on  dit  de  leur  
 exécrable odeur.  Leurs peaux seules infectent pour plusieurs mois  les armoires du  
 cabinet, où  on  les place;,et les  glandes  qui  contiennent  cette  liqueur  empestée,  
 bien  que  plongées  dans  l’esprit-dé-vin  dans  un  bocal  bien  lüté ,  et  que le  corps  
 d’où  on  les a  tirées fût venu lui-même d’Amérique dans l’esprit-de-vin,  se sont fait  
 sentir  pendant  plus  d’un  an  dans  le  cabinet  d’anatomie  comparée.  Cette  odeur  
 ressemble  à  celle du putois,  qui seroit renforcée par un mélange d’odeur d’ail  très-  
 exaltée.  Il est difficile de  rien imaginer  en ce genre de plus désagréahle. 
 Au reste la substance  fétide n’est point secrétée dans 4pne pochç  analogue  k celle  
 de la civette ou de l’hyène, mais simplement dans deux glandes qui la versent dans  
 l’anus. Ce sont  les  mêmes que l’on trouve dans la plupart des carnassiers,  et nomr  
 mément dans  les martes  et  les  putois;  elles sont  seulement plus grosses que  dans  
 ces  derniers.  Une  tunique  charnue  très-épaisse  les enveloppe,  et doit pouvoir,'  
 en les comprimant, lancer à quelque, distance,la liqueur qu’elles produisent,  et  qui  
 est d’un  blanc  grisâtre  et  à  peu près de consistan.ce.de pus. 
 Tels sont tous les animaux rayés et puant» d’Amérique dont il m’a été possible  de  
 me procurer des échantillons ; ils meparoissentdevoip.se rapporter à deux espèces :  
 l une  à  queue  blanche ,  qui jusqu’à  présent paroîtroit  plus commune  dans  l’Amérique  
 méridionale;  l’autre  à queue  noire,  qui  ne  viendroit  guère  que de  l’Amérique  
 du  nord.  D’après.les  variétés  que  j ’y.  ai  observées  il  est  probable  qu’elles  
 varient encore autrement,  ce qui,  joint au  vague  ordinaire  <fes  descriptions  des  
 voyageurs,  peut suffire pour expliquer les différences  jeurs indications^  y  
 Ces vraies moufettes d’Amérique  ont  toutes Jes  caractères de  dents  assignés  au  
 sous-genre, p.  241  de ce volume, c’est-à-dire des  dents de martes, mais avec'des  
 carnassières plus épaisses et  des tuberculeuses plus  larges.,  , 
 Leur museau  est  un peu  plus  long  et  plus  gros  qu’aux  putois ;^ mais  ce  qui  les  
 distingue le mieux des putois  et  des martes,  c’est  que  leurs  apophyses post-orbitaires  
 ,  soit du frontal,  soit dujugal  spnt presque effacée;», 
 A  grandeur  égale  de  tête  elles  ont lés es dès membres  plus longs"et,plps,gros  
 que  le  putois;  on leur compte une paire dp côtes  de plus; .elles  en  ont  quinze';  et  
 cependant leur  tronc est plus court  parce  que  Joutes  leprs  vertèbres  sont moins  
 allongées.  Leur humérus  manque  du trou au condyle  interne  qui  existe dans  lés  
 puteis et les martes, eu du moins il y  est réduit à un petit pore placé beapçoup plus  
 haut.  En un mot, ,on distingueroit encore  sans.trop dp difficulté les os de.moufettes  
 de ceux de  nos  putois  et  de  nos martes,  si  on  Ips  trouyoit jamais à  l’état fossile.  
 Elles  ont vingt-deux ou vingt-trois vertèbres à  la queue. 
 Mais  il  existe aussi dans l’aqcien  continent des  animaux puans et rayés que l’on  
 a dû être tenté de confondre avec les moufettes. 
 Le plus  anciennement  connu est ce putois  rayé du Cap,  auquel  Buffon a  transporté  
 mal à propos, le  nonl de zorille. 
 Déjà Sparmann l’y avoit observé,  et  le regardant comme une  vraie moufette ,  il  
 avoit voulu en tirer une exception à la règle  des climats établie par Buffon.  P ÿ o n   
 l’en  a  rapporté en peau et  en  squelette,  et  dans  la  grande collection faite récemment  
 au Cap par M.  Delalande il y en a plus de dix  individus, 
 -  Ils sont tous parfaitement digitigrade» comme les  putois,;  le fond  de  leur pelage  
 est  noir  dessus  et  dessous.  I*Jne  .tache 'blanche .est  placée  entre  les  yeux,1  et une  
 autre oblique  sur la tempe.. Le bprd  supérieur  deri’p,reillp pst blanc.. Sur  l’oçpiput  
 pstiUne bande transyerse  blanphe, de laquelle partent quatre bandes longitudinales  
 qui demeurent parallèles,jusqu’au milieu du do?. Là elles  s’écartent et s’élargissent, 
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