» CERFS 24
L e cerf commun {cervus elaphus, L.) (1) et la biche, sa feme e,
ont le dos, les flancs et le dehors des cuisses, en été, d’un fauve plus
ou moins brun, avec une ligne noirâtre le long de l’épine, marquée
de chaque côté d’une rangée de petites taches fauve-pâle; en hiver,
d’un gris brun uniforme. Leur croupe et leur queue sont en tout
temps d’un fauve très-pâle, avec une ligne noirâtre de chaque cote.
La tête, les côtés, le dessous du corps, le dedans descuisses et les pieds
sont d’un gris plus ou moins brun ou jaunâtre. Le tour de 1 oeil est plus
pâle. Une bande plus brune règne le long du chanfrein. Le bout de
la mâchoire inférieure et une tache sous le bout du nez sont blanchâtres
; et il y a une tache noirâtre de chaque côté sous 1 angle des
lèvres. Le faon est tout fauve-brun tacheté de blanc, mais sa croupe
est déjà d’un fauve-pâle et sans tache. Les vieux sujets brunissent,
et prennent des poils plus longs à l’encolure, c’est ce qu’on nomme
c e r f d‘Ardenne, cerf brûlé, brand-hirsch, etc.
. Cette espèce est du nombre de celles qui ont des canines obtuses a
l’extrémité antérieure de leurs maxillaires supérieurs, et dans les
deux, sexes»
Le développement des bois du cerf commun, d’aprèsles années, est
une chose si connue qu’il seroit presque superflu d’en parler ici ; cependant,
pour la commodité de nos lecteurs, et afin de leur faciliter les
comparaisons que nous aurons à faire par la suite avec les bois-fossiles,
j’ai cru devoir faire graver (pl. III, fig. 1-12) une série de perches
prises dans les différens âges, et représentées sur la même
échelle et du même point de vue. Ce sont toutes des perches du côte
gauche, prises à leur face interne et au dixième de leur grandeur,
et j’observerai les mêmes règles dans les figures des espèces suivantes.
Le caractère général des bois de l’espèce commune est d’être ronds
et arqués de manière que leur concavité regarde en dedans et un peu
(1) N. B. Je laisse à chaque espèce pour nom'méthodique celui qu’elle a reçu de Linnæus ;
et » celles que Linnæus n’a point connues, ceux que leur ont donnés les premiers descripteurs.
en arrière, et que leurs andapillers se dirigent en avant et un peu en
dehors. Le premier boij qui tombe la seconde année de l’âge est ce
qu’011 nommé unë dague, telle qu’on en voit une , ‘ïfigî ». Le cerf
porte alors le nom de daguet. Le second bois n’a d’ordinaire qu’un
andouiller, comme en fig. 2, et se nomme fourche, mais il en a aussi
quelquefois deux ou trois, comme en fig. 3 et 4 , car ces deux bois
sont de cerfs dans leur troisième année.
Le troisième en à trois ou quatre , et quelquefois cinq ou même
six, qui sont aussi'les nombres du quatrième, comme on en voit
fig. 5 et 6 ; jùsque-Iàlè cerf sé; nomme jeune cerf.
Le cinquième èn'â cinq oü sixj’ comme'eh fig. 6 ou 7 ou 8, c’est
ce qu’on appelle c e r f dé dix corpsjéunertient.
Le Sixième bôîè que le cerf jette a sept ans’; est proprement celui
qui le fait nàtameT'dëif'dë dixCorps.
La longueur proportionnelle, la direction^ la courbure de ces an-
douillers l'arient : i l arrivé Souvent qu’il y en a d’un côté un de plus
ou de moins que de l’autre ; indépendamment du nombre des an-
doùiller^flës bois deviennent plüi'gros1, leurs -sillons sont plus marqués,
"les piérrures'Ou tubercules de leurs soubassémens sont plus
saillantes, et les meules, c’est-à-dire les proéminences de l’os frontal
qui portent les bois, plus courtes et plus larges chaque année.
C’est ainsi' que l’on distingue à peu près l’âge des Dieux cerfs,
è’est-à-dire de huit ans et au-dessus; car passé leur septième année,
le nombre des aiidôuillers; croit sans règle fixe. Ils se multiplient
davantage vers le sommet du bois où ils se groupent en une espèce
de couronne ou d’empaumure, comme on les voit aux fig. 9, ro, 11
et 12 : ordinairement les plus vieux bois n’en ont en tout que dix ou
douze ; mais1 on en a vu un qui en avoit jusqu’à trente-trois (1).
A tout âge le second andouiller peut être plus ou moins rapproché
de celui de la base ou du maître andouiller, et celui-ci porte ce
nom par’cé qu’il est le plus grand.
v' (I1)- G’est-celui du cerf à- 66 cors que tua le -premier r-oi de Prusse en 1696, et dont il fit
présent à Auguste Ier. , électeur de Saxe et roi de Pologne. On dit qu’on le conserve encore
à Moritzburg.• (Becîisiein, Hist. Nat. d’A llem ., I, 462 ■> note.).
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