pl. X I I , fig. 9 et 10, avoit perdu les os du nez, les intermaxillaires
et la partie inférieure des orbites ; les noyaux de ses cornes étoient
tronqués.
Son crâne étoit d’une épaisseur excessive ; le front plat; le museau
en prisme à peu près tétraèdre ; les bases des noyaux des cornes oc-
cupoient tout l’espace depuis les orbites jusqu’à la crête occipitale,
et se rapprochoient sur une ligne droite, laissant entre elles à peine de
quoi loger le petit doigt ; leur intérieur étoit creusé de plusieurs cellules
; ils se fléchissoient presque verticalement le long des tempes ;
les voûtes des orbites étoient fort proéminentes, et renforcées en
avant par un tubercule osseux qui défendoit le trou èt le canal surci-
liers. Au contraire, les arcades zygomatiques étoient grêles et foibles;
la cavité cérébrale étoit longue de six pouces et n’en avoit que a et
demi de largeur; le trou occipital et tous les canaux artériels étoient
plus petits à proportion que dans les autres boeufs.
Voilà, avec les mesures que nous donnerons plus bas, ce qui se
trouve de plus essentiel dans la description de M. Pallas, et , si-l’on
excepte le trop de longueur proportionnelle de la cavité cérébrale,
il seroit difficile d’y trouver moyen de distinguer ce crâne de celui
du buffle musqué.
Plus tard, dans la partie du recueil de l’Académie de Pétersbourg
intitulée Mémoires ( t, III, pour 1809 et 1810, p. 2 i5 ) , on trouve
des remarques de M. Ozeretskoçslcy, sur une tête de même espèce ,
trouvée à l’embouchure de la rivière Yan a, qui est entre la Léna et
l’IndigirsTta, et envoyée par M. le comte Romanzow, avec deux figures
de ce morceau, ib., pl. VI, que nous copions, p l.XI, fig. 6 et7.
Cëtte tête est beaucoup plus complète que celle de Pallas, n’ayant
perdu que l’extrémité d’un intermaxillaire et le bout des os du nez,
La substance même de l’étui des cornes y est demeurée en partie ;
la substance osseuse est même aussi peu altérée que si l’on venoit d’en
faire le squelette.
Ën comparant ces figures avec le crâne du buffle musqué vivant,
nous y trouvons (à moins qu’elles n’aient été bien mal dessinées)
des différences sensibles que ni la description, ni les figures de
M. Pallas ne fournissoient pas.-Le museau en est plus,court .etgplus
gros ; la région ptérygpïdienne et les espaces entre les ailes ptéry-
goïdes et les arcades beaucoup plus courts; enfin, il seroit impossible
que dans le crâne du vivant on pût faire un dessiù tel que la fig. 13 ,
où l’on verroit à la fois le palais et la face antérieure des cornes ; dans
la figure 12 même, les cornes sont beaucoup plus rapprochées vers
le bas que dans le crâne vivant. Cependant il ne seroit pas impossible
que je n’eusse saisi là que:de simples fautes de perspective du dessinateur,
c’est pourquoi je donnerai ici les dimensions de cette tete d âpres
M. Ozeretskovslcy, en y joignant, autant qu’il m’a été possible,
celles de la tête de Pallas et celles des crânes de l’espèce vivante que
j’ai pu observer. Les parties mesurées par M. Ozeretskovsky et
Pallas n’étant pas toutes clairement indiquées, j’ai laissé les indications
telles qu elles sont, en marquant celles du premier par des
guillemets, celles du second par des caractères italiques, et ne laissant
en caractères ordinaires que celles
que j’ai du prendre aussi sur mes
crânes.
PARTIES MESURÉES.
Crâne décrit
par M. Ozeretzkovsky.
*
Crâne décrit
par Pallas.*
Crâne mâle
de l ’espèce
vivante du
cabinet de
Camper.
Crâne vivant
mutilé, donné
p ar M.
Brooks , qui
est prob1. de
Longueur du crâne e n l ig n e droite depuis la crête
; occipit. jusqu’aubout des os intermaxillaires.
»— du crâne mesuré par dessus depuis les bouts
des cornes entre leurs bases qui débordent
l’occiput jusqu’à l’extrémité de l’os nazal....
»— depuis le trou occipital jusqu’au reste de la
U O
1*- t*? S •
Bip 0,525
0,48 * ; . •
—- depuis le trou occipital jusqu’au bord antér.j
o,385 °>39 0,3
0,636 „
— de chaque corne en suivant sa courbure extér.
Distance en ligne droite de sa base à la pointe.
o,445
0,24
* * M. Pallas sé' sert du pied de Paris ; mais M. Ozeretzkovsky n’indique pas le sien : nous
avons supposé qu’il s’est servi du pied de Russie.