2°. L ’humérus.
On trouve deux sortes d'humérus, tous deux appartenant à des
ours, et cependant fort différens l’un de l’autre. John Hunter les a
déjà représentes ( T'rans. p h il. 1794» ph X X ) ; mais depuis on n’a
insisté dans aucun ouvrage sur leur différence.
La première sorte, pl. X X V , fig. 1, ,2 et 3 , est extrêmement semblable
aux humérus des ours communs tant blancs que bruns et noirs.
Les.caractères qui l’en rapprochent sont:
i°. La longueur de la crête externe ou deltoïdienne, qui ne vient
se réunir à la crête antérieure qu’à près des deux tiers de la longueur
de 1 oit
Dans le lion , le loup, etc., elle s’y réunit plus haut que le milieu.
Elle .y est aussi bien moins saillante.
2°. La saillie convexe et marquée de la crête qui remonte du cqor-
dyle externe. ■
Dans les lion s, les loups, elle va eu ligne droite se confondra ^u
reste de l’os,
3°. La lamé saillante que le condyle externe envoie obliquement
.en arrière., et qui recouvre un peu la fosse postérieure.
Le loup n’en apoint; le lion l’a bien un peu, mais beaucoup moindre,
La fosse elle-même y est moins profonde.
4°. La forme de la poulie articulaire, qui représente une portion
de cyhndre tre's-péu concave vers le bord interne, sans presque de
rainure marquée.
Dans le lion , la concavité cubitale est profonde et presque au
milieu de la poulie. Dans le loup, il y a de plus un grand trou percé
de part en part au-dessus de la poulie, d’une face de l’os à l’autre.
5°. L ’absence d’un trou percé au condyle interne.
U paroit que cette espèce est la plus commune'dansles cavernes,
car nous en avons en' ce moment'six échantillons dont un entier,,
deux contenant environ les deux tiers inférieurs, deux autres moin-
drés aussi de la partie inférieure, et une moitié supérieure. Ce dernier
morceau vient d’Adelsberg, tous les autres sont de Franconie.
M. Camper en avoit un parfaitement semblable au mien.
Le dessin de M. Camper le faitlong de 0,37 ; c’est aussi la longueur
de celui que j’ai entier, où la tête inférieure a 0,11, entre les parties
saillantes de ses condyles et la poulie articulaire inférieure, 0,075.
Mes autres morceaux ne varient pas beaucoup pour la grandeur;
ils peuvent être provenus, les uns d’os longs de o,36, les autres de
o,38 ou 0,39.
La tête supérieure d’Adelsberg pourroit venir d un os de 0,4 de
longueur, si toutefois elle est de cette espece.
La deuxième sorte d’humérus de ces cavernes, pl. XX.V, fig. 4 1
5, 6 et 7 , m’est connue, par un échantillon bien entier que notre
Muséum possède, par la gravure de Hunter et par le dessin que je
dois à feu Adrien Camper d’une portion qui en comprenoit les trois
quarts inférieurs.
Elle diffère éminemment de la précédente par un trou perce au-
dessus du condyle interne pour le passage de 1 artere cubitale ( voy. a,
fig. 4 et 5). É É | Hj .. .' . . . .
On observe ce même trou dans quelques unes des petites especes
rangées autrefois par Linnoeus dans son genre ursus, comme le
glouton ( TJ. gulo) , le blaireau ( U. meles) et le raton ( TJ. lotor ).
On le trouve encore dans le coati ( viverra nasua, qui est aussi
voisin des ours que la dernière espèce et beaucoup plus que les
deux autres, et en général dans toutes les martes, loutres et civettes,
ainsi que dans les didelphes et tous les animaux à bourse ;
mais il manque aux chiens et aux hyènes. Les singes du nouveau
continent l’ont, et non pas ceux de l’ancien. Il peut par conséquent
servir à distinguer des sous-genres.
Comme les ours proprement dits n’ont pas ce trou, et comme
les os d’une grande espèce de tigre ou de lion se trouvent aussi dans
ces cavernes, j’ai dû examiner ai l’humérus dont nous parlons ne
viendroit point de ce dernier genre; mais la comparaison la plus soignée
m’a convaincu du contraire.
Au trou du condyle près, c’esticisoustous les rapports un humérus
d’ours:
Là crête déùoïdienne y descend jusqu’aux deux tiers de lo s ; sa
46»