a dit des chevreuils d'Amérique, ainsi que dés daims du même pays,
ne repose que sur la confusion qu’on a faite du éerf de Virginie et
des cerfs de Cayenne:, avec l’une ou l’autre de ces deux-espèces
d’Europe.
On dit qu’il n’y en a point en Russie, mais j’avoue que je ne puis
trouver aucune différence entre notre chevreuil d’Europe et lia description
que donne Samuel-George Gmelin ( Voy. en Perse; t. III,
pag. 496 ) de son ahu que l’on a voulu rapporter âu cervus pyghrgus
d e -Pallas. J’avoue même que cette dernière espèce me ’paraît fort
douteuse, et si Pallas ne: disoit pas (Voy^trad. fr; 8°., VIH, pag. 24)
qu’elle surpasse le daim, j’hésiterois beaucoup à la distinguer du
ehevreuil.1 Il y. a plus, je vois , par On extrait-dö là F aima Rossica
de ce grand naturaliste, qui m’a été communiqué par M. F isch er,
savant botaniste de M oscou, que Pallas lui-mênie étoit arrivé à
regarder son pygàrgue au plus comme une variété du chevreuil.
L’archipel des Indes produit encore des cerfs d ’une forme toute
particulière, et dont les meules très-allongées et prenant leurs racines
très-has sur le crâne, ainsi que les canines longues- et pointues autant
que.celles d’aucun chevrotain, font des êtres bien remarquables dans
ce genre, :
Tel est 1 v chevreuil des Indes d’Allamand et de Buffon, Suppl.
III, pl. X X V I .
Il avoit., - selon Allamand, deux pieds sept pouces de long, sur un
pied et demi de haut.
Son poil court étoit blanc depuis la racine j usqu’à moitié de sa longueur;
l’extrémité en étoit brune, ce qui fesoit un pelage gris, où
cependant le brun dominoit, principalement sur le dos. L ’intérieur
des cuisses et le dessous du cou étoient blanchâtres ; les sabots étoient
noirs et surmontés d’une petite tache blanche; sa queue étoit courte,
mais large, et blanche en dessous; ses larmiers étoient grands et profonds.
Entre les arêtes saillantes que les racines de'ses meules formoient
sur le front, étoit une peau plissée, couvrant une substance
glanduleuse et odorante.
, L ’individu décrit ainsi par Allamand, avoit été envoyé en 1778,
du Bengale à Amsterdam.
Pennant en décrit un autre que Gmelin joint au précédent, sbus
le nom de cervus muntjac. Il venoit de Ceylan et de Java, et étoit
appelé parles Maiaiskidang:, et par les Javans m u nt-jack; un
peu moindre que le chevreuil; il avoit, selon l’auteur, trois côtes
saillantes longitudinales sur le front; et ses bois étoient divisés en
trois pointes, dont la supérieure crochue. Pennant ne parle pas des
couleurs.
Si ees détails sont exacts, cet animal de Pennant seroit bien certainement
d’une espèce particulière,
Quant à nous, MM. Diard et Duvaucel nous ont fait parvenir de
Sumatra, trois individus de différens âges, d’une espèce de cette
forme, qui ne répond parfaitement ni à l’une ni à l’autre des deux
descriptions précédentes.
L’adulte long de 3' 5",- sans la queue qui a huit pouces, et haut
de deux pieds au garrot, est couvert d’un poil fin couché, luisant,
blanc à la vérité vers la racine , mais annelé de fauve et de brun sur
sa longueur, et qui présente, au total, sur le dos et les flancs;- un
beau fauve doré, qui, vers la croupe, devient marron ou cannelle. Il
est plus brun sur le cou; la tête a le vertex et les meules fauve doré ;
les côtés d’un fauve pâle, et le museau brun jusqu’au-dessus des yeux.
De chaque côté, une bande noire longitudinale règne sur le devant
de la meule ; il n’y a point de blanc au nez, qui est nu non-seulement
entre les narines, mais à leur extérieur. Les larmiers sont profonds;
les oreilles médiocres, brunes en dehors, blanches en dedans;
le dessous de la mâchoire et la gorge sont blanchâtres; le devant du
cou fauve clair; de chaque côté du poitrail est un espace blanchâtre ;
mais le milieu, ainsi que le dessous du corps, est brunâtre, excepté
le bas-ventre qui est blanc, aussi-bien que le haut du dedans des
quatre membres, les fesses et le dessous de la queue, et tout le bord
antérieur des cuisses. Les quatre jambes sont brunes; celles de devant
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