
 
        
         
		On  a  d’abord  à  se  demander ce que c’est  que cet  individu  décrit  
 par Buffon. 
 .  Il  faut  faire  abstraction  de  ce  qu’il  dit'de la plus 'grande longueur  
 de  sa  queue et de  l’infériorité de  sa  taille ;■ comparées  à'celles  de  la  
 panthère,  parce  que  cétoit  en  effet ■ a.veC'leyrtcgmz/' qü’il comparoit  
 son  once,  et que le jaguar a: réellement la  queue bien plus 'courte,  
 et est bien plus grand que notre-vraie-panthère,nu 
 Il 11e  restera, donc de différence que dans la teinte  dit  poil  et l’irrégularité  
 des  tacffes. I, 
 Or,  je  n’ai  pas  été plus  heureux,que  les  auteurs dont je  viens  de  
 parler; j’ai  cherché  en vain  depuis vingttans  à',vêir 1 uneipeàiu'qui ressemblât  
 parfaitement  ai  celle-que, Buffon  représente  sous  *ce  nom  
 (Yonce. Toutes les  fois que  j’ai demandé; chez les fourreurs Ifeur tigre  
 d’A frique ,  que  Buffon  dit  .être  son  énve .,  ils1 ne! m’ont  présenté  
 que  notre  panthère ,  et  ils  m’ont iassuré (ne  pas-connoître'd’autre  
 tigpe  d’A friq u e. Enfin,  comme  parmi,.Les  peaux  des  panthères j’en  
 ai  trguvé  quelques  unes;  qui  approehoient  de  Yonee  de  Buffon  
 par  la  pâleur  du  fauve  et  par  l’irrégularité  de»-.taches ;  je  ne  
 doute  presque  plus  que  l’individu  représenté  pi.  X   de  l’Histoire  
 naturelle.,  jtpmeIX, ne  fut  une  simple  variété  de  l’espèce  que  je  
 nomme panthère..  , 
 ,M.  Fischer  me  confirme  dans  cette; idée.  Il  a  vu  des  peaux  de  
 panthères  des  monts  Altaï  et  de  la  Songarie  qui  étoiént plus  pâles  
 quç, .celles, d’Afrique,  et  d’autres  de  Perseï où  lés  taches, étoient  !en  
 outrej  un  peu  plus  annulaires,  et celles des;pieds et de la queue  plus  
 allongées, mais  il  ne  les  croit  pas d’une  espèce différente.(1)... . 
 Quant  à  l’histoire  de  fo n ce,  telle  que  Buffon  l’a  composée,,  çe  
 n’est autre chose  qu’une compilation  des  passages des voyageurs  sur  
 les espèces de chats que l’on emploie à la chasse,  et  quë cé grand  naturaliste'a  
 toutes  regardées  comme identiques  quoiqu’elles  diffèrent  
 par la taille non moins que par les couleurs. 
 On voituen  effet  par Marc-Paul,  lib.  II,  c. X V II ,  que  lès  Tar- 
 •  (1)  Zoognos;',  I II, p.  221. 
 tares  de  son  temps-yiemployoient  lé-tigre,'qu’il  désigné cîaîrêment  
 sous le nom  de  lion  rayé,  et deux  autres espèces qu’il appel le/o«p  
 cervier et  léopard^  Feu Ml1 lOlivier m’a'assuré  qu’ën  êërfainés  provinces  
 de. Perse  on  se'sert  d’une  petite 'espèce  qu’il  n’a'  pu  déter1-  
 miner.iCharleton  (Qret Buffon  lui-mêuie  disent  qu’aux  Indes'on  y  
 emploie lé caracàl:  I 
 Il  serait  donc  important  d'analyser 'les passàgës où il  êSt qiëStiôïi  
 de  eette  chassé'  et  de1 les-rendre!  chacun1'h!'l'espèce1 h M’quéllë1 il  se  
 rapporte, mais c’est  ce que la négligence  des  écrivainslét lë'vâ'guè  d%  
 leurs, deseriptions-rendent presque limpo'Sâible., 
 J’ai-déjà.dit queel’on  11e  trouy'o'dmis  les  anciens1  aucune  trâëe'dè  
 l’emploi  d’un animal tigré ■ pour la'chasséi  Elien  rapporté ^seulement  
 que\les  Indiens; font  présenté''leurs' rois  de i panthères-  ëtJ  de ' tigres  
 apprivoisés 1(2).et qu’ils,.ont des lions .qu’ils1 dressent  à' chasser (3). ' 
 Les!Arabes;r(4) sont lespremierSqniparlent de'chasse  faite avec un  
 autre.félis, et même'o’«s^ à ùüihomme  de  leur1 nation qu’ils  eh  attribuent; 
  l’invention ;  cë  qui  n’empêche  pals  les Turcsét les Persans  de  
 la  faire remonter» l’un de1 leurs premiers rois/!  1 
 Les Arabès s’accordent à npmmér l’animal dont on  se sert èl-feh d   
 et  h  l’opposer  au nenir  ou- à  la; panthère, homme  plus  petit  et  plus  
 doux (5); mais nulle  part ils n’en donnent  une  description  distincte'. 
 Encore moins  fautilil  ed  demander :à  leurs'copistes A lb ert  (6) et  
 JAinqent de Beaitvui® ( f j  ,;m 
 Les voyageurs de la même époque auraient pu être plus explicités;  
 mais  un  seul  d’entre  eux,  M a rc-P a u l,  nous  parle  de  celte  chasse 
 -  (i )  È x W c i t i ,   p .  2 1 . 
 (>)  ffEîitih., 'Mi s t n i 0,;.;lîbï.-XY, -g aip'. 
 | |  /#.,,li|>.  X V II;) .Gap.;26Sî. , f 
 (4)  daps  le  10e.  siècle :  Aviçenne;  au commencement du n®.  ; Eldemiri,  dans; le 
 1 4e. ;  lè dictionnaire  rat Aïcamus.  - 
 (Ô)  Voyez  leurs' témoignages  rass'ébibles'dians  te e è f tè * ; ' ëdit/ laev'ioo3<, ’p.  8a5;  et  dans  
 IJïeroftQÏq.,  1|1|   l i t ,   cap.  YpJjfëz ?aussi ^extrait d’Eldemiri,  par M. de Sacy ,  à 
 la  suite  de la traduction des Cynégétiques  d’Oppien par Belin  de B alu, p.  176. 
 •  (6)  2)e Ânim,  lîb.  X X I I , pag. m. 600. 
 .  (7)  Specul, Natur.,  lib. X IX  , cap.  76.