même des fausses molaires, toutes trois à deux racines, de la carnassière
et de la tuberculeuse.
Des changemens que nous venons de faire remarquer, et qui se
bornent à la forme du tubercule interne de la carnassière supérieure,
il résulte queue tubercule ne vient plus, dans les rapports des dents
des deux mâchoires entre elles, remplir le vide que laissent entre
eux les tubercules disposés en triangle de la carnassière inférieure.
Chez les loutres le premier de ces tubercules, celui qui est à la partie
antérieure de la dent, est en opposition avec le centre creusé de la
surface large, bordée d’une crête qui a remplacé chez ces animaux
le tubercule que nous voyons encore chez les moufettes; les deux
autres tubercules remplissent le vide qui reste entre la carnassière et
la tuberculeuse opposée, et cette dernière présente presque toute sa
couronne au talon postérieur de la carnassière d’en bas. Il ne reste
en opposition avec la tuberculeuse de cette dernière mâchoire que le
bord postérieur de la dent analogue de la mâchoire d’en haut.
On sait que les loutres sont des animaux qui se nourrissent principalement
de poisson; on peut aussi les nourrir de chair; mais on
les habitue sans peine à prendre des alimens végétaux. Il séroit néanmoins
assez difficile de déterminer si, par les dents, elles sont plus carnassières
que les moufettes; car si elles paroissent avoir des carnassières
qui s’éloignent un peu plus de celles des martes que les carnassières
des moufettes, elles ont en revanche des tuberculeuses moins
étendues que celles de ces derniers animaux.
§ 8 . D es Blaireaux. (Meles, Cuv.)
PI. -XVIII, fig. III.
Le système de dentition des blaireaux et celui des moufettes ont
les plus grandes analogies, et ce n’est encore que par quelques modifications
dans les carnassières et la tuberculeuse supérieure qu’ils
se distinguent.
A la mâchoire supérieure les incisives et les canines ne présentent
rien que nous n’ayons dit en parlant des martes. Les fausses molaires, au
nombre de deux,ont toutes les formes normales de cette sorte de dents.
La carnassière, remarquable par sa petitesse, à pause de la diminution
de sa partie postérieure qui en fait presque en apparence, extérieurement,
une fausse molaire, a sa partie interne composée d’une base
que garnissent trois petits tubercules séparés par un creux assez, sensible.
La tuberculeuse est démesurément grande et aussi large, que
longue ; son bord externe est garni de trois tubercules; son bord interne
d’une crête frangée, et son milieu d’une autre crete divisée en
deux parties principales par une légère échancrure.
- A la mâchoire inférieure les incisives et.les canines ne nous offrent
rien de particulier à décrire. Les fausses molaires sont au nombre de
quatre ; la première est rudimentaire et à une seule racine ; les trois
autres ont les formes normales de ces sortes de dents. La carnassière'
a sa partie antérieure composée de trois tubercules, comme celles
des moufettes et des loutres; mais sa partie postérieure, outre les
deux tubercules dont nous avons parlé en décrivant cette partie chez
les moufettes, a un talon qui se termine par une crête frangée. Enfin
la tuberculeuse! est toujours ce que nous l’avons vue à compter des
putois, c’est-à-dire une dent assez petite, arrondie et divisée par
quelques creux et quelques saillies irrégulières.
Le caractère principal de ces dents consiste, comme nous venons de le
voir, dans la carnassière inférieure et dans la tuberculeuse supérieure ;
aussi les relations que ces deux dents ont entre elles sont des plus étendues.
Les deux premiers tubercules de la carnassière inférieure sont
en relation avec le bord postérieur de la carnassière opposée. C’est la
partie carnassière de ce système de dentition. L ’extrémité du premier
de ces deux tubercules remplit le creux qui sépare les trois
petits tubercules qui garnissent la base élargie qui se trouve à la face
interne de la carnassière supérieure. Tout le reste de la carnassière
inférieure se trouve en rapport avec les deux tiers de la tuberculeuse
d’en haut; le dernier tiers correspond avec la tuberculeuse d’en bas.
De ces dispositions on voit que le blaireau est un animal qui commence
à devenir frugivore, et que ses facultés triturantes l’emportent