quelques contrées entre l’Inde et la Perse, et quelques, cantons de
l ’Arabie. Dans l’antiquité ils y étoient très-communs. Outre ceux de
Syrie dont il est souvent parlé dans l’Ecriture-Samte, l’Arménie, le
pays des Parthes, en nourrissoient de fort grands, selon Oppien (.1).
Apollonius de Tyane vit près de Babylone (2) une lionne qu’on venoit
de tuer et qui portoit huit petits, et il y.avoitde sop. temps un grand
nombre de lions entre l’Hyphasis et le\Gange.(3). Elieo parle même
ay;ec détail de ces lions des; Indes, remarquables,par leur grandeur,
les teintes noirâtres de leur pelage, et que l'on dressoit h la chasse (4)..
Dans les lieux mêmes où l’espèce du lion subsiste,, elle;,y est def
venue .infiniment moins nombreuse que du.temps dçsangens. Ou a
peine à s ’imaginer comment les,Romains se procuroient la quantité
prodigieuse de ces animaux qu’ils faisojent paroîtrefdanSjleurs,jeux.
Pline nous a conservé à ce sujet des- détails qui surpassent toute
croyance. « Quintus S ceço la , dit-i), fut Je premier,qui en montra
» plusieurs à la fois dans le cirque, lors de son édilité. S y lla , pen-
» dant sa préture, en fit combattre à la fois cent, tous mâles;
» Pompée ensuite, six cents, dont trois cent quinze mâles,; Qésar,
» quatre cents (5).
Sénèque nous apprend, il est vrai, que,ceux de Sylla lui avoient,
été; envoyés par le roi de Mauritanie, Bocohus (6); maisaujourd’hui
les princes de ce pays croient faire un grand présent lorsqu’ils peu-,
vent en donner un ou deux.
Ra, même abondance régna encore sous les premiers empereurs,
Adrien tua souvent dans le cirque jasqu’à cent lions (7); A n ton in ,
'{$‘-k}pp?fCÿnk&, 111, ^ 4 èV2çj.
Philostrat., Vit. A p o ll., lib. I , cap. 16.
(3) Jd., lib* I I I ; cap. 1.
(4) Æ lia n ., Hist. An. , lib. X V II’, cap'. 26.
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(6) De brevitate V itoe , cap. XIII. Je cite ce -passage, bien que Sénèque y condamne
comme inutiles les recherches du genre de celles2qui remplissent cet article ; mais les
réflexions de ce philosophe prouvent seulement qu’iï ne connoisswt pas toutes les conséquences
auxquelles le moindre fait peut conduire.
(7) Spartien in Adriano, cap. 19.
qui aima beaucoup les animaux et en fit paroître des plus rares,
lâcha aussi cent fions en une seule fois ( i ) , et M aro-Aurèle en fit
>oir au peuple le même nombre percés de dards (2).
G’étoit lorsqu’il triompha des Marcomans, et apparemment que
l’espèce commençoit à diminuer, puisqu’.ËWrope regarde cette exhibition
comme une grande magnificence (3).
Cependant sous Gordien I I I , il y en avoit à Rome soixante-dix
d’apprivoisés, qui servirent pour les jeux séculaires de Philippe^ (4);
et Probus fit voir encore Cent fions et cent lionnes avec une infinité
d’autres animaux (5). - '
On fut obligé de défendre la chasse des fions aux particuliers , de
crainte d’en voir manquer le cirque; mais cette loi ayant ete abrogée
sous Honorius, la destruction continua, et venant enfin a etre aidee
du secours des armes à feu, elle a réduit ces animaux à se retirer
dans les déserts où ils sont confinés aujourd’hui.
Après le lion peut venir à cause de l’uniformité de sa couleur, lé
couguar ( felis concolor ) ou grand chat Jo u v e, sans crinière n i
flocon au bout de la queue.
C’est 1 qpuma ou prétendu lion du Pérou de Garcilasso ( Per.,
1. Vin, c. 18 ) , et de Nieremberg, Hist. nat. peregr. 1. I X , c : a i ,'
le m itzli des Mexicains de Fernandès, c. X I , le cuguaçuarana du
Brésil, selon Margrave, Brasil., 235, le gouazouara du Paraguai,
selon d’Azzara ( couguar est une contraction de ces noms faite par
Bulfon), plus allongé de corps, plus bas sur jambes que le lion, à
tête proportionnellement plus petite, ronde comme dans les, chats
ordinaires, et non carrée comme dans le lion, sans crinière ni flocon;
sa longueur passe quelquefois quatre pieds, sans la queue, qui
(ï) .lui. Capitol, in Antonino Pio, cap. i l . »
(2) Id. in Antonino Philosophe, cap. 17.
(ty Eutrop., lib. V III, cap. 14.
(4) Jul. Capitol, in Gordiano, I I I , cap. 33ü : Lt;
(5) Vopiscus in Probo, cap. 19.