Depuis lors, M. Buckland a trouvé en 1820 , dans le cabinet du
couvent de Rrems-Münster, dans la haute Autriche, des crânes et
des os, qu’il a jugé du grand ours à front bombé, et qui avoient été
déterrés près de là , dans une carrière de gravier consolidé en poudingue
dont on emploie, dans ce canton, la pierreià bâtir (1).
Sir Everard Home (2) assure qu’il y avoit des os d’ours dans cette
caverne d’Oreston près Plymouth, d’où l’on en a tant retiré d’élé—
phans et de rhinocéros. Il y a trouvé une pénultième molaire supérieure
, une inférieure qu’il déclare de l’ours brun ou noir, et plusieurs
autres os qu’il croit en venir probablement aussi ; expressions
d’après lesquelles il semblé qu’il ne les juge pas de nos espèces des
cavernes. Ils me paroissent toutefois devoir venir deces espèces-ci,
d’autant que M. lîukland m’apprend y avoir découvert récemment
des os d’hyènes et de loups,
A r t i c l e p r e m i e r .
Exam en des dents les p lu s coinrnunes dans k s cavernes et détermination
de leur ge:nre. , ,
Le résultat de c^t examen est facile à réduire,à peu de paroles. Les,
dents dontles ç.averaes d’Allemagne fourmillent, dont on vend depuis
des siècles des milliers comme licorne fossile, sont des dents d’ours
parfaitement semblables pour les incisives., les canines et les grandes
mâchelières à pelles de nos ours du nord, au point que les figures que
j’ai données des fossiles, pl. X X V I I, fig. 24— 34, m’ont servi pour
faire saisir les,caractères de tout le genre.
Mais leur grandeur annonce déjà des espèces particulières.,
Voici une table de leurs dimensions antérov postérieures prises
surplus de cent, et comparées à celles du plus grand des dix-neuf
crânçs d’ours vivans, que nous avons au cabinet d’anatomie. 1
(1) Dans son Mé/n- sur la caverne de Kirkdale. p. ûq.
( if ftfans. pMÎ. de 1821 , Ire.'part. , p. i 35. ‘" *
DenisfdssïÙsr.
s u p é r i e u r e s .
34§
Denté *du plus grand ours, èi&int.
Dernière.. . . . i •
Pénultième.. . . . . . .
Antépénultième. . . .
INFÉRIEURES .
Dernière.. ; . . . . . . .
Pénultième................
Antépénultième. . . .
plus grandes.. . . . . .
10 o^;
plus petites......... .. «
plus grandes.. . . .
ci —;.°3 ;'Dp':
plus petites.. . . . . .
plus grandes.. . . . .
plus petites., . . . . . . . . 0,62 *
plus grandes...........
plus petite,s. ,.,.. . . .
plus g r a n d e s . . • «
sb
-*b
w
plus petites.. . . . . .
plus grandes......... .
plus petites
Ainsi nos plus grandes dents vivantes sont moindres ou tout au
pliis égales aux plus petites des fossiles, et généralement d’un quart
inférieures aux plus grandes'.
Cette supériorité constante étoit l’indice d’une différence et d’une
supériorité d’espèces que les autres parties ont confirmée ; mais ces
autres parties nous ont appris en même temps ce que les dents à
elles seules ne nous disoient pas, du moins d’une façon aussi claire,
c’est qu’il y a dans cës cavernes des restes d’ours déplus d’une espèce.
Ces dents des cavernes (sont en général moins uséèâ'et ont mieux
conservé leur émail et toutes leurs éminences que celles des ours
vivans, ce qui prouve que les espèces dont elles proviennent étoient
plus exclusivement carnassières.'
Il n’y æparmi leS crânes fossiles que les plus grands ét les plus vieux
qui aient aussi leurs mâchelières usées.
Mais il existe dés'différences'plus marquéès des crânes fossiles et
des vivans relativement à la petite molaire placée immédiatement
derrière la canine, tant en haut qu’en bas, et à la première des molaires
en série de la mâchoire supérièure.