A r t i c l e V.
Sur des bois et des os semblables à ceux du c e r f ordinaire, trouvés
dans les tourbières ou les sablonnières d’un grand nombre de
lieux.
Rien n’est plus abondant : les alluvions récentes en ont toutes
fourni, et un grand nombre d’auteurs en donnent des relations que
nous croyons d’autant mieux pouvoir admettre, qu’il auroit été difficile
qu’ils se fussent trompés sur des objets si faciles à reconnoître et
h distinguer.
La grande collection des Transactions philosophiques en offre plusieurs,
d’autant plus remarquables, qu’il n’y a point aujourd’hui de
cerfs sauvages en Angleterre.
Hopkins figure (n°. fig. 4) un bois de cerf, long de trente
pouces, quoique mutilé, et dont le maître andouiller avoit 6 pouces
trois quarts angl., tiré par un pêcheur de la mer, sur la côte du comté
de Lancastre.
Knowlton en représente (vol. 441 n°- 479) P- la 4> ph I) fig- 2 )
une tête avec ses bois longs de deux pieds dix pouces ; chaque perche
portoit neuf andouillers. On l’avoit trouvée dans un lit de sable, dans
la rivière de Rye, qui coule dans la Derwent, dans l’East-riding du
eomté d’York.
Robert Barker décrit encore un bois (t. 75), long de trente-neuf
pouces et demi, déterré avec d’autres os dans un tuf assez dur, à six
pieds de profondeur, à A lp o r t, paroisse de Youlgreave, dans le
comté de Derby.
C’est aussi dans le Derbyshire, et près de Youlgreave, à L a th ill-
d a le, que fut trouvé le bois de cerf décrit par Roger Gale dans le
volume de 1745, p. 262. Il étoit à neuf verges sous le sol, et avoit
auprès de lui des os qui venoient sans doute du même animal, mais
que l’on regarda, sans preuve, comme des os humains.
L e ig h , dans son Histoire naturelle du comté de Lancastre, représente
une tête de cerf, trouvée souslamousse, et dont les bois avoient
quarante pouces, c’est-à-dire, plus d’un mètre, ce qui est très-considérable.
Il y en a une copie dans les Memorabilia Saxonice subter-
ranece de M iliu s, p. 55, pl. VIII.
Il est aussi question de bois semblables dans l’Histoire naturelle du
comté de Northampton, par Morton.
Je trouve encore un fragment de bois qui me paroît avoir été de
l’espèce commune, dans l’Histoire naturelle du comté de Cornouailles,
par B orlase, pl. X X V I I , fig. 5 ; mais ce tronçon étant très-gros, et
ayant été arraché d’un roc, je conserve quelque doute sur l’espèce
qui l’avoit fourni. Il venoit de New-kaye, paroisse du B a s-S t.-C o -
lumb, non loin de Padstoip.
Quant à 1 ’élaphocération ou bois de ce rf fo s s ile , que L u id ( L i-
thophil. b rit., p. 79, n°. i 56a , rapporte avoir été trouvé à TYTiit-
n ey, et près de TYhitton en Lin coln shire, nous n’en pouvons rien
dire, attendu que cet auteur n’en donne ni description ni figure.
Tout nouvellement on a trouvé des bois, des dents et d’autres ôs
de cerfs, ainsi que d’éléphans , de rhinocéros et d’hippopotames,
dans cette caverne remplie d’ossemens d’hyène que l’on a découverte
à K irkd a le, dans le comté d’ Yorck. J’en ai reçu en original
de MM. Salmouth et Keily ; M. Clift m’en a envoyé des dessins, et
l’on en voit d’autres dans l’ouvrage anglais de MM. George Young
et Jean B ird , intitulé Revue géologique de la côte de Yorckshire,
pl. X V I I ; ainsi que dans le Mémoire de M. Bukland sur cette caverne,
inséré dans les Transactions phil. de 1822.
Feu M.E b e l de Brémen possédoit dans son cabinet des fragmens
de bois de cerfs des mêmes cavernes d’Allemagne où il y a tant d’ossemens
d’ours.
Les os de cerfs paroissent être communs dans tous les dépôts
d’os d’éléphans et de rhinocéros. Il y en avoit à B r e n fo r t, à Rugby,
à Canstatt, à Tonna et à Tide.
Scheuchzer, dans son Muséum diluvianum, p. 100, parle de
deux squelettes entiers de cerf, trouvés, l’un à FFiedikon, dans une
glaisière, à la profondeur de dix pieds; l’autre, à Flurlingen, dans
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