étoit beaucoup trop petite pour qu’on puisse le croire de la même
espèce. A la vérité, l’individu qui appartenoit à lord Clive pouvoit
être mal venu dans une ménagerie où on l’avoit probablement amené
fort jeune; mais cette supposition n’expliquerait pas encore l’excessive
différence de grandeur. Il venoit du Bengale, et Pennant dit
qu’on en trouve de pareils à Bornéo ; par conséquent, sa patrie est
aussi la même à peu près que celle de l’espèce de laquelle nous le
rapprochons.
Cependant, il faut se garder de confondre cet animal avec celui
auquel Buffon (suppl. III, pl. X V II I, pag. 122) a donné le même
nom, et qui ne me paroît, ainsi que nous l’avons dit, qu’une variété
de l’axis commun.
L ’archipel des Indes produit encore trois autres espèces d’axis ou
de cerfs à deux andouillers, mais dont le caractère est que leur an-
douiller supérieur se dirige en arrière, et que leurs bois s’ allongent
moins à proportion de leur grosseur, et sont moins arqués que dans
l’hippélaphe.
Le premier porte spécialement en Malais le nom de russo ou de
roussa, que l’on traduit par cerf. Il devient, dit-on, presque aussi
grand qu’un cheval. -f.Qd1’
Nous en avons deux bois encore attachés à leur frontal , et dont
nous donnons les perches gauches, pl. V , fig. 3^ et 38. Ils sont d un
brun rougeâtre très-foncé; nous en possédons encore la tête dun
daguet, et le squelette entier d’une femelle. Toutes ces pièces nous
ont été envoyées de Sumatra, par MM. Diard et Duvaucel. Le caractère
particulier de la tête osseuse, dans cette espèce, est d avoir
le front plus plane que dans aucune autre,, et le chanfrein, rectiligne.
C’est sa dague qu’011 voit pl. V , fig. 3o ; elle est portée sur une
meule très-longue.
Les deux sexes ont des canines.
M. Raflés a décrit ce cerf dans le XIIIme. volume des Mémoires
dé la société linnéènne, comme d’un brun-grisâtre, plus obseùr sur le
ventre, ayant quelque chose de ferrugineux aux parties postérieures
et a la queue, et l’intérieur des membres blanchâtre ; son museau
est noir, et son menton blanc, toutes circonstances qui le..,feraient
beaucoup ressembler à l’espèce précédente, â.moins qu’il n’y ait eu
quelque confusion de la part de cet auteur. Cependant, il dit positivement
que son andouiller postérieur et supérieur est le plus petit,
ce qui ne semble laisser aucune équivoque.; ,
Nous appellerons cette espèce eervus equinus,.
Les bois des fig. 3q et 40, viennent des Mariannes, dont ils ont
été apportés par MM. Quoi et Gaymard, compagnons de M. Freycinet
; ils sont très-gros, très-rudes et de couleur cendrée, et l’qn y
remarque dans l’aisselle du maître andouiller une petite excroissance
qui manque aux espèces voisines. Celui de la fig. 3g tient à un crâne
qui ne paroît jamais avoir eu de canines, dont le, frontal est, relevé
longitudinalement entre les cornes, et a , en ayant des orbites et, vers
la base du nez„ deux convexités longitudinales fort remarquables..
Celui de la fig. 40 appartient à un individu empaillé, qui manque
aussi de canines, et dont le crâne a les mêmes (ormes : il est à peu
près de la taille d’un axis ordinaire , malheureusement il a perdu la
plus grande partie de son poil. On voit cependant qu’il l’avoit roide,
ondulé, et d’une couleur gris-brunâtre 5 ses fesses, et les poils,du
dessous de sa queue sont blancs ; la queue est assez courte ; il y a
aussi quelques poils blancs au dedans des oreilles.
C’est incontestablement une espèce particulière, bien; qu’assez
voisine de la précédente.'M. Desmarets a dpanq cet individu dans
sa Mammalogie, pag. 436, sous le nom de eervus marianus que
nous lui conservons.
Un faon, rapporté des mêmes îles par ees voyageurs, et considéré
comme de la même espèce, est généralement d’un roux de cannelle
foncé, sans taches ; le dessous du corps et le dedans des cuisses.de
devant, est d’un roux plus pâle;.la gorge est blanchâtre ; il y a une tache
blanche aubout.de la mâchoire inférieure, et une sous la, base de
chaque oreille; le dedans et le bord, antérieur des cuisses de derrière