parois étoient lardées de beaucoup de dents et d’os de diverses grandeurs
(i). Le lieu se nomme M arèdolce, et est à trois milles de
Palerme au midi; la grotte'est oüVèrte dans l’escarpement, et l’on
y fesoit depuis long-temps des fouilles pour en extraire du nitre.
Ce fut de là que l’on tira en i 547 , selon Jt'azeUus, des os que l’on
jugea avoir appartenu à un géant de 18 pieds. Dans le même chapitre
K ircher représente une dent qui ressemble beaucoup a une
molaire d’ours, et qui m’avoit fait juger autrefois que cette caverne
étoitde la nature de celles d’Allemagne, qui recèlent tant d’ossemens
de ce genre ; mais le morceau dont je vais parler m’a prouvé le
contraire, et une lecture plus attentive de K irch er m’a fait apercevoir
qu’il ne dit pas positivement que sa dent vînt de la caverne
qu’il avoit décrite.
C’est feu mon ami, Aubin-Louis M illin , savant aussi instruit en
histoire naturelle que dans les antiquités, qui m’aypit procuré une
portion des concrétions qui tapissent cette grotte,
a Elles contiennent de gros fragmens d’un marbre gris, les uns. anguleux,
les autres roulés, liés ensemble par ,un tuf grisâtre pp un peu
rougeâtre où l’on voit de petits fragmens d’os,, et quelque^ petits
morceaux qui m’ont paru de charbon; on y voit aussi des fraguieps
de silex et d’autres d’un grès rougeâtre. Les cavités en sont tapissées
de stalactite, calcaire qui même y a/formé de très-belles géodes cristallines.
: Quelques os plus entiers que les autres m’ont donné leurs espèces
à connoître. Il s’y trouve entre autres un bout antérieur de mâchoire
inférieure de cheval avec ses six incisives, d’un individu de,six,à
sept ans, de grandeur ordinaire; et une tête inférieure d’humérus
de cerf large de o,o5 à , et dont la poulie avoit à sa partie la plus
gtosse o,o38 de diamètre vertical.
C’ est une grandeur intermédiaire entre le cerf de, Canada et le
cerf commun d’Europe.
D’après ces circonstances j’ai tout lieu de croire que ces concrétions
de Palerme sont de la même nature que celles de Nice.
(i) Kircher, Mundus subterraneus, t. I I , p ..6 ir
rf:, ARTICLE X. , jU ,
Des brèches osseuses de Dalmatie.
Ce sont celles de toutes qui occupent l’étendue la plus considérable
; car il paroît qu’on en trouve tout le long de la cote de la
Dalmatie vénitienne, et même beaucoup plus loin vers le sud.
• Vitaliano Doriati en a parlé le premier, ët sa description est tout-
à-fait Conforme avéè'Ce qu’on observe à Gibraltar.
Ddris tevoisinage des île s Courônnéég, dit-il (Hist. de la mer
» Adr., trad. fr., pag. 8 ) , est un bas-fond appelé Basip r, OÙ Vouvoit
s dés os d'hô'tnmèè pétrifiéè p ilsso n t dans un mélange de mÀÎbre
D E B O V ld S d y ï iE Ü ftR E R OU GF, ET DE STALACTITE.----
» J 'a i aussi détëfrë;âè cés os pétrifiés arec le rnerne mélange
» K RôddsÀiZÂyprés dë SÉàÉfftcôgcèi sur les bords de la rii>ière
» C iè ’c è i.À j'dti'àok&'aë'^D'èS&id!Si"' P
ï/ a n ie n t . e n d it aussi q u e lq u e s m o ts
d an s -so n v o y a g e e d D a l tn à t ie , in â is d ’en d o n n a e n su ite u n e r e la t io n
b e a u c o u p p lu s d é ta illé e ' d âns’ Sës Observations fa ite s aux îles de
C hersÛ é f i r f ’OzËâô'', p u b lié e s à V e n i s e en r y y 1,' in -4° . G e s t d ap re s
lu i q u e n o u s allo n s en p a r le r ic i.
'■ : (f Lesdréqiieris'amas de ces cas, dit-il (1), la constance de 1 em-
s pâtemeüt, là Variété'des positions pourroient faire’croire qu’il y
•» en a eu, dans les'sièelès reculés, une- couché- immenseu Lesus
iï1 ViétiUént dé? di^éts animaux terrestres / ’etus'ont tantôt brisés et
»: confiïé-pfàbtôttîèn rangés et rêcUnnoiSsablés3,Lesfdépôts les plus
» communs sontéloignés de lamerjfetdânSlé'SigVandës^èiâsesvertieales
à et hbfizontaies’; ou dânsTeS-sépàiâtioris des couches de marbré. Les
» pêcheurs en montrent beaucoup quand on côtoie File dans leurs
» petites barquér; Tes pâtreSén cbnnoissent sur terre et dansleS'ca-
(1) Saggio d’osservazioni sopra Visola dPChérso ea Qsero, pag- 90 ei seq.
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