CHAPITRE IV.
S u r l e s O s s e m e n s v ’H y e n e s .
P R E M I È R E S E C T IO N .
S u r l e s H y è n e s v i v a n t e s .
A r t i c l e p r e m i e r .
D e leurs espèces.
P e nd Ant long-temps les naturalistes n’ont bien connu que Y hyène
rayée du Levant ( canis hyoena-, L. ). A ristote en avoit déjà parlé
et très-bien parlé ; car il lui donne la couleur du loup et une crinière
qui' se prolonge sur le dos ; il avertit qu’il est faux quelle
réunisse les deux sexes et explique parfaitement la cause de cette
erreur; enfin tout ce qu’il rapporte de ses habitudes est conforme à
la vérité (i). Oppien, long-temps après, ajouta un trait précieux à
la description d’Aristote, celui des lignes transversales noires du
pelage; mais ces notions exactes furent étouffées par les opinions
populaires que recueillirent Pline et Elien (2). Les Romains paroissent
(r) Voyez A r is t., Hist. a n ., V I , 32 ; V I I I , 5.
(2) Selon eux l’hyène n’est plus simplement hermaphrodite ; elle change de sexe tous les
ans {Pline, V I I I , 3o) ; elle contrefait la voix humaine et appelle les hommes par leur
nom ( id ., ib., et Élien, V I , 1 , et III, 7 ) , etc. Les merveilles et les choses terribles qu’on
en racontoit se multiplieroient encore beaucoup s’il faut aussi, comme je le crois, lui
rapporter ce que. les anciens ont dit de la crocute ou crocotte, et une partie de ce qu’ils
attribuent à la leoncrocotte. Voyez P lin ., lib. V I I I , cap. 3o; Sirab ., lib. X V I ; P h o t.,
Bib l., cod. C C L , cap. 3g ; Æ lia n ., A n im ., lib. V I I , cap. 22. On y est d’autant plus
disposé que ces mêmes fables sont encore racontées aujourd’hui par les Turcs touchant
l’hyène. ( Voyez Busbec, Iliner. Constantin, et Amas. , pag. m. 76 et 77.)