dans le détail des particularités, il ne laisse pas que d’y avoir encore
des caractères pour distinguer certains genres.
Ainsi les chameaux, les moutons, les boucs, les antilopes, ont
la face externe de leurs molaires inférieures simplement divisée en
autant de piliers demi-cylindriques, qu’elles ont chacune de doubles
croissans (comme on le voit en fig. 18) ; mais dans les cerfs et dans
les giraffes, il y a entre les bases de ces piliers; de petits cônes pointus
qui ne s’élèvent pas à beaucoup près aussi haut qu’eirx, qui n’arrivent
que fort tard à être usés (on les voit en fig. 10 et la qui sont
d’après le cerf); dans les boeufs (fig. 6 et 8 ), il y a entre les piliers
des arêtes presque aussi élevées, et dont la détrition de la dent entame
promptement le sommet ; dans les lamas (fig. 19), il y a une
arête semblable, non pas entre les piliers, mais en avant du pilier
antérieur.
Les incisives, tant de lait que de remplacement, sont au nombre
de huit dans tous lés genres, excepté les chameaux; elles nont point
ce double tranchant qui caractérise celles du cheval, mais sont simplement
taillées en biseau.
Elles s’usent d’abord par le tranchant, et ensuite Sur toute la face
postérieure et oblique du bîseau jusqu’à la racine.
Celles de remplacement sont plus larges que chacune de celles
qu’ elles chassent, mais dans des proportions qui varient.
La paire du milieu dans celles de lait est beaucoup plus large que
les trois paires externes, surtout à la partie tranchante, et les externes
sont étroites et plus ou moins obliques.
Cette inégalité est très-grande (fig. 9) dans les chevrotains, les
chevreuils, les daims et autres espèces de cerfs, y compris même le
cerf commun, et le cerf du Canada. Elle se conserve dans les dents
de remplacement (fig. 10, g ). Les incisives latérales y sont étroites et
arquées en dehors.
Mais l’élan fait exception à cette règle: chez lui, aussi bien que
dans les boeufs et les moutons, l’inégalité, déjà moindre dans les
dents de lait (fig. 5,d ) , est très-peu marquée dans celles de remplacement
(fig. 6 , g). Seulement les latérales sont un peu obliques.
La plupart des antilopes ressemblent aux cerfs à cet égard, tandis
que pour les molaires elles ressemblent aux moutons.
Dans la giraffe, par une singularité remarquable, c’est l’incisive la
plus externe qui est la plus large; un sillon et une échancrure semblent
la diviser en deux.
Les dents antérieures des chameaux sont assez différentes des
autres pour mériter une description particulière; ils ont d’abord,
tant en haut qu’en bas, comme nous l’avons dit précédemment, une
première molaire détachée des autres en avant, et qui, par sa position
isolée et sa forme pointue, prend les apparences d’une canine.
Ils ont de plus à la mâchoire supérieure une véritable canine implantée
au bord antérieur de l’os maxillaire, et qui devient avec l’âge
aussi forte qu’une canine de grand carnassier; enfin ils y ont encore
une véritable incisive supérieure implantée dans l’os intermaxillaire
et qui prend aussi la forme d’une canine ; c’est ainsi qu’à la mâchoire
supérieure ils semblent avoir trois canines de chaque côté.
Quant à la mâchoire inférieure ils y ont seulement les huit incisives
ordinaires; mais outre que la molaire détachée en avant y fait déjà
l’office d’une canine, l’incisive la plus extérieure y prend une forme
pointue, et s’y relève pour s’engrener entre la canine et l’incisive
supérieure ; elle y représente donc encore une canine, et même dans
le vieux chameau elle a tout-à-fait l’air d’une forte canine de carnassier.
Dans les lamas, bien qu’ils n’aient comme les chameaux que cinq
molaires en série, et souvent même seulement quatre en bas, je ne
trouve pas la molaire antérieure détachée, ou du moins je dois croire
qu’elle tombe de très-bonne heure ; mais la canine et l’incisive supérieure,
et l’incisivê externe d’en bas, y sont disposées comme
dans les chameaux, et s’y montrent seulement plus comprimées et
tranchantes par leurs bords.
Dans ces deux sous-genres les incisives inférieures sont larges,
fortes, peu inégales et couchées en avant.
T. IV.