
 
		Le chevrotain  a  de  chaque  côté  du  canon  de  longs  stylets  qui  
 représentent  les  métatarsiens  et  les  métacarpiens  latéraux, mieux  
 encore  que  ne le  font  les stylets du cheval. 
 Dans le  renne  il  y a une  portion  supérieure  et  une  portion  inférieure  
 de chacun de  ces mêmes stylets,  mais le milieu y  manque. 
 Le métacarpe, ou  canon  de  devant,  se  distingue  aisément  du  
 métatarse  ou  canon de  derrière, parce  qu’il  est plus  aplati  d avant  
 en  arrière  et  que  sa  tête  supérieure  n’a  des  facettes  que  pour  répondre  
 g  deux  os,  le  carpe n’en ayant  en  effet  que  deux  au  second  
 rang,  savoir,  Yunciforme  et  celui  qui  est  formé  de  la  réunion  du  
 grand os  du trapézoïde  et  du  trapèze.  La tête supérieure du métatarse  
 répond  à trois os,  savoir le  cuboïde  et deux cunéiformes. 
 Le  carpe  porte  au  premier rang  quatre  os :  un  scaphoïde,  un  
 semïlunaire,  un cunéiforme et un pis forme. 
 Dans le  tarse  il  y a un  calcanéum,  un  astragale,  un  os  comprenant  
 à  la  fois  l’analogue  du  scaphoïde  et  du  cuboïde  et deux os  
 cunéformes-, mais dans les chameaux  le  scaphoïde et le cuboïde du  
 tarse ne se soudent point et restent toujours distincts, 
 Sauf ces  réunions  de quelques  os,  c’est  du  cochon  et de l’hippo-  
 potame  que  ces  tarses et ces  carpes  approchent  le  plus,  surtout  du  
 cochon. 
 Ainsi Y astragale  des ruminans  a  de  meme  sa  face  tarsienne  en  
 forme de poulie, à deux gorges separees par une aretetsaillante et dont  
 la  plus large  répond  au scaphoïde, la plus étroite au cuhoïde. 
 Le  calcanéum  a  de  même  à  son  bord  externe,  une  partie  qui  
 monte  à  côté  de  l’astragale pour s’articuler avec la tête inférieure du  
 péroné. 
 Ces caractères  suffiroient pour faire reconnoître ces deux os. 
 Le  tibia  des  ruminans' s.e  distingue  aussi  très-aisément  de  tout  
 autre. Sa tète  inférieure, à  peu  près  carrée pour répondre a la forme  
 de l’astragale,  a  à son bord  externe  une  échancrure  et  une  facette  
 articulaire  toutes particulières, pour  recevoir un petit  os qui se place  
 à  cet endroit  entre  le  tibia  et  la  partie  montante  du  calcanéum,  et  
 qui  représente la tête inférieure du péroné. 
 Les  chameaux  ont  cet  Osselet  comme  les  autres  genres,  mais  ce  
 sont  les  chevrotains  qui  font  exception  Sur  ce  point;  leur  péroné  ,  
 comme  celui des  chevaux,  èst un  stylet  attaché à la  tête supérieure  
 de  leur  tibia  et  qui  descend jusque près de l’inférieure. 
 Le fémur n’a  point  de  troisième  trochanter,  ce  qui  le  distingue  
 aisément de tous les pachydermes à doigts impairs;  il se  distingue de  
 l’éléphant,  et de  beaucoup  de  carnassiers, par  la  grande  dimension  
 d’avant  en arrière  de sa' tête inférieure ;  du  cochon,  du tapir, par la  
 grande saillie du bord interne  de sa poulie rotulienne ; du cheval, du  
 rhinocéros,  parce  que  ce  bord  interne  ne  fait  pas- de  proéminence  
 irrégulière,  etc. 
 Dans  le  chameau  les  deux  bords  de  la  poulie  rotulienne  sont  
 presque égaux comme dans le cochon. 
 Le radius  forme  la partie  principale de l’avant-bras ; sa tete supérieure  
 forme  tout le  devant de l’articulation du coude;  elle s’articule  
 avec  l’humérus  par  un  gynglime à trois  saillies et a trois concavités,  
 mais  dont  les inégalités du  côté interné  sont à peine sensibles,  ou se  
 réduisent même  à  une  seule concavité peu profonde. 
 Le  cubitus n’est presque qu’un appendice  du  radius, dont le plus  
 souvent  la  distinction  reste  marquée  dans  toute  sa  longueur, bien  
 qu’il se soude avec l’âge,  comme  dans  les boeufs,  les cerfs, les-moutons, 
  les  gazelles, et  qui, d’autres fois, disparaît bientôt après l’olécrane  
 ,  comme  dans la giraffé  et  encore plus  dans le chameau. 
 L ’équivalent de sa  tête  inférieure subsiste  cependant  toujours  du  
 côté externe de la tête inférieure du radius-et donne une facette convexe  
 pour  l’articulation  avec  la partie externe  du  cunéiforme. 
 Au radius même sont trois  facettes,  savoir, une concave pour partie  
 du cunéiforme, et deux autres pour le sémilunaire et le scaphoïde;  
 ces  deux  facettes  se recourbent vers la face  postérieure. 
 L’humérus  a  sa tête  inférieure  en  partie  relevée  de  trois  saillies  
 répondant  aux  concavités  du  radius,  dont  l’interne  par  conséquent  
 est plus  largë  et  plus  plate.  En  arrière  ses condyles  sont  saillans  et  
 interceptent  une profonde  cavité pour l’olécrane ; cependant il  n’y a  
 pas  de  trou au-dessus  de  la  poulie, sr ce n’est  dans  les  chevrotains. 
 3*