tête plus large; des jambes plus courtes et plus grosses ; sa queue
est courte et son poil très-fourni, surtout en hiver ; il change,"en
général, du brunâtre au blanchâtre et au blanc; mais en qualité
d’animal domestique, ses couleurs ne sont point constantes; et
chaque individu a presque les siennes.
L ’espèce a des bois et des canines dans les deux sexes ; son museau
est couvert jusqu’au bout d’un poil ras, et n’a pour tout mufle
qu’ une petite tache trianglaire nue.
Des individus que nous avons été à même de voir, l’un femelle,
envoyé de Suède au cabinet, est gris-blanchâtre, teint de brunâtre
sur la tête, le derrière du dos, la croupe, l’extérieur des cuisses 'êt
le dessus de la queue. Un autre également femelle, envoyé vivant de
Suède àM. le maréchal duc deTrévise, est brun-noirâtre, et n’a de
blanchâtre que les côtés du cou. Dans tous les deux, un anneau vers
le bout du museau, le tour du pied au-dessus du sabot, le dessous
de la queue et les fesses, sont blancs ; ce qui pourroit bien être la
partie fixe des couleurs de l’espèce, d’autant que je trouve les mêmes
endroits blancs dans les rennes peints par M. de M ellin , Schreb.,
pl. CCXLVIII, B ., et même en partie dans le faon, ib. CCXLVIII,D.
Ce faon est brun, avec le yentre, les fesses et le dessous de la queue
blancs, et les pieds roussâtres. Nous en avons un qui a aussi le dessous
de la queue et les fesses blanches, mais dont tout le corps est fauve-
jaunâtre, plus roux sur le dos, brun sur la croupe, et les pieds roux.
Il en est des bois du renne comme de son pelage ; non-seulement
ils varient selon l’âge et le sexe, mais presque aucun individu ne les
a absolument semblables à ceux du même sexe et du même âge.
Nous en avons représenté les principales différences dans notre
pl. IV, fig. 1-18.
Malheureusement nous ne pouvons assigner les circonstances particulières
de tous ces bois, ni même en indiquer une suite de quelques
années provenant d’un même individu.
La fig. i représente un premier bois, encore couvert de poils.
La fig. 2 est probablement aussi un premier bois , et sans doute
celui d’un mâle.
La fig. 3 est le bois d’une femelle envoyée s il y a deux ans, à M. le
maréchal Mortier, duc de Trévisey etqui est aujourd’hui empaillée
au cabinet du roi. Bien que ce soit une simple dague, nous' avons
constaté, par la détrition des dents, que l’animal étoit très-vieux ;
en sorte qu’il ne seroit pas impossible que dans cette espèce, ’comme
dans-eelle du daim, les bois se rapetissassent passé un certain âge.
La fig. 4 représente le bois d’un mâle envoyé avec la femelle précédente,
et qui étoit probablement le second de l’animal.
La fig. 6 est le bois d’un renne qui avoit été donné avec deux
autres par Gustave III au feu prince de Condé, et qui a yécu à
Chantilly. Il en est . fait mention dans le dictionnaire de Valmont de
Bomare an mot renne, et Buffon en a décrit et représenté la femelle
dans le IIIe. vol. de son Suppl., p. i29etpl. X V III, bis. Le squelette
auquel il est attaché n’avait pas encore changé ses molaires de lait.
Tous les autres bois sont au cabinet, sans désignation des individus
qui les ont produits. Fig. 16 est le n°. MCXXVII de Daubenton,
t. X I I , pl. X , fig. 2; fig.; 9 son n°. M CXX VIII, pl. X I , fig..2; et
fig. 13 son n».- M G X XIX, pl. X , lig. 3.
Ceux des fig. .11, 14 et 17 viennent de Terre-Neuve, d’ou ils ont
été envoyés l’année dernière par M. de la P Haye ,• ainsi ils appartiennent
au caribou, c’est-à-dire au renne d’Amérique. Celui de la
fig. 7 est d’une femelle donnée au cabinet il y a quelques années par
M. P a y ku ll, et originaire de la Laponie suédoise.
Pour ajouter quelques morceaux dont l’âge et les circonstances
fussent authentiques, nous avons fait copier, fig. ig et 20, deux
bois portés, successivement par un renne mâle, amené, à Sfpedt,
en Poméranie, en 1780, et observé par M. le comte de Mellin.
Il venoit de la Laponie russe. C’étoient, selon le jugement de ce
naturaliste, son deuxième et son troisième hois : ainsi ce seroit au
troisième bois que ce renne auroit commencé à palmer ses maîtres
andouillers. Fig. 21 est le bois d’un renne de six ans, copié aussi de
M. Mellin, qui a cela de particulier, que son andouiller mitoyen est
extrêmement petit.
Il est difficile de saisir, parmi tant de différences, un caractère