D’après les procès-verbaux, les os d’hyène paroissent avoir été
trouvés plus profondément que ceux d’éléphant. Il y avoit un crâne
sans la face, pl. XXIX, fig. 3 et 4 , la moitié gauche d’un autre,
l’os temporal d’une troisième, onze molaires dont on voit une,
pl. X X IX , fig. 11, quatre canines et une douzaine d’os de doigts.
Depuis lors on a découvert encore beaucoup d’os d’hyène , dans
un cinquième lieu d’Allèmagnè, dans ce dépôt d’Osterode près de
S ch a rzfels, que M. Blumenbàch a décrit et dont nous avons déjà
parlé aux chapitres des éléphans et des rhinocéros fossiles, tom. I,
p. i 3 i , et tom. II, p. 47.
J’avois décrit dès ce temps-là aussi, des os d’hyène trouvés en
France, à F o u len t, près de G ray, département de la Haute-Saône,
et comme à Canstadt avec dés os d’éléphans, de rhinocéros et de
chevaux, mais à ce qu’il paroit dans la cavité d’un roeher.
Cette découverte date de i§oo. M. T ourtelle, propriétaire à
Fouvent-lé-Prieuré, petit village près de G ray, département de
la Haute-Saône, faisant enlever quelques parties d’un rocher pour
agrandir son jardin, on trouva dans une fissure de ce rocher, cette
multitude d’ossemens de diverses espèces, dont nous avons aussi
parlé, tom. I , p. 107, et tom. II, p. 5 l.
M. Lefèvre Dèmorey-, amateur éclairé de l’histoire naturelle,
recueillit une partie de ces débris, et Jes ayant adressés au général
Fergne-, préfet du département, on fit de nouvelles fouilles qui en
multiplièrent le nombre. Tous ces os qui me furent adressés dans le
temps, sont maintenant au cabinet du Roi.
Ceux d’hyène consistent en une portion de mâchoire inférieure,
pl. XXIX, fig. 14, une portion d’hümérùs, pl. X X IX , fig. 8 et 9 ,
et une canine.
Cependant le dépôt le plus abondant en os d’hyène que l’on ait
jamais observé, où leur nombre va pour ainsi dire jusqu’au merveilleux,
c’est la caverne de Kirkdale dans le comté d’Yorck, que j’ai
décrite ci-dessus d’après M. Buckland.
Ce que MM. Buckland, Gibson, Salmond et sir.G. Kailey, baron-
net, ont bien voulu m’envoyer de cèsossemens de Kirkdale, joint à
ce que j’avois dessiné chez M. Ebel et chez M. Blumenbàch, ne me
laisse plus rien à desirer sur cet animal, et me prouve tout aussi clairement
que pour l’éléphant et le rhinocéros fossile, qu’il appartenoit
à une espèce différente de celles que nous connoissons aujourd’hui.
On voit cependant que les habitudes de cette antique hyène res-
sembloient déjà à celles de l’hyène d’à présent, et M. Buckland a
heureusement appliqué à sa Caverne de Kirkdale, ce passage de Bus-
bec, où il semble qu’elle soit décrite :
« Sepulchra suffodit, exlrahitque cadavera pûrtatque ad suant speluncam, juxta quam
» videre est ingentem cumulum ossium humanorum veterinariorum et reliquorum omne
« genus anima Hum. » }
Si les hyèriës de Kirkdale n’ont pas accumulé d’ossemens humains
avec ceux de tant d’herbivores dont leur caverne est remplie , c’est
qu’elles ne trouvoient point d’hommes dans leur voisinage ni en vie
ni morts, et l’on peut considérer ce fait comme une preuve de plus
que notre espèce n’habitoit pas avec les animaux que je reproduis
aujourd’hui à la lumière.
Lorsque M. Buckland a fait imprimer son Mémoire, cette Caverne
étoit le seul lieu d’Angleterre où l’hyène se fut trouvée ; mais il vient
de m’apprendre qu’on en a découvert depuis dans le dépôt d’ossemens
de rhinocéros et d’éléphans de Rugby, et dans les soupiraux
qui conduisent à la caverne d’Oreston près Plymouth, où gisent aussi
tant de grands ossemens. Ce carnassier àccompagnoit donc les grands
pachydermes dans les îles Britanniques aussi bien que sur le continent.
§ 1. L a tête.
Celle de Collini que nous copions, pl. X X X , fig. 1 et 2 est parfaitement
entière, et quiconque a vu une tête d’hyène né peut pas
s’y méprendre. Je suis même très-étonné que Collini, qui ne man-
quoit point d’instruction, ne l’ait pas reconnue à la seule inspection
de la figure du squelette d’hyène donnée par Daubenton ( Hist.
nat., IX , pl. X X X ); la ressemblance est frappante.
Longue dé 0,2*7 depuis l’épine occipitale jusqu’au bord incisif,
5o *