
 
        
         
		V,  p.  668)  d’après  les  observateurs  américains.  «  Outre  l’ours  
 »  noir, dit-il,  il y   a  l’ours  brun,  connu  aussi  sous  le  nom  d’ours  
 »  rôdeur,  qui  est  moins  gras  et  plus  élancé  que  le noir,  et  l’ours  
 »  gris,  le plus  grand et le plus  féroce du  genre,  qui  atteint  plus de  
 »  8  pieds de longueur.  » 
 11  seroit bien  intéressant  que  les  naturalistes  du  pays  nous  donnassent  
 une  description  exacte  et  comparée  de  ces  animaux  et  de  
 leurs  crânes.  Peut-être  trouvera-t-on  en  définitive  que  le  grand  
 ours  gris  est  le  même  que  le  noir  d’Europe,  et  l’ours  rôdeur  le  
 même que notre brun des Alpes. 
 11 est certain toutefois que le gris devient très-grand. J’ai vu  entre  
 lés mains du feu général Collaud,  un  collier  de  sauvage  dans lequel  
 entroiènt trois  ongles d’ours,  au moins doubles  en longueur de  ceux  
 de nos  ours  d’Europe. 
 Depuis long-temps on pouvoit  croire que les ours des pays chauds  
 différoient  des  nôtres par l’espèce. M. Pérou m’avoit remis une note  
 de M.  Chapotin, médecin  du  capitaine-général  de  l’ile  de Franfce,  
 et zélé naturaliste, portant  qu’il  y  a  dans les montagnes des G ates,  
 dans  l’Indostan,  des ours  qui se distinguent par une tache en  forme  
 d’oeil placée au milieu de la poitrine. 
 M.  Leschenault vient  de  nous  apporter  la peau  d’un  très-jeune  
 individu de  ces ours des G ates, avec son squelette. 
 Son pelage est lissé et fort long, principalement autour des oreilles;  
 sa teinte est d’un noir plus profond même  qu’aux  ours  d’Amérique ;  
 on  aperçoit quelques  longs  poils  blancs  parmi  ceux qui couvrent  le  
 devant  de  l’oreille;  une  tache  sur  ficeil  et  le,tour  du museau  sont  
 d’un  cendré  blanchâtre;  sous la  poitrine-est  un  collier  blanc  formé  
 par un  grand  croissant blanc  de  chaque  côté,dont la  concavité  est  
 tournée en arrière ; la partie nue du tour des narines est plus déprimée  
 qu’aux  autres  ours,  et  les  narines  elles-.mêmes  forment  des  fentes  
 trahsverses: Ce jeune individu n a que deux pieds de long sur un pied  
 de  hauteur  au  garrot ) mais  l’espèce  devient  aussi  grande qu’aucun 
 autre  ours.'La- tête  osseuse  d’un  si  jeune,sujet  n’a  .pas  saforme déj  
 finitive; ses  fosses temporales, ses  crêtes n’yeont  point:encore prononcées  
 ;  toutefois  l’on  y voit  déjà  que  son  cr^ne  sera  trèsrbombé  
 en dessus, sa face fort courte,, et que ses petites molaires,auront très-  
 peu  de  place;  enfin  que  sa  dernière  molaire-supérieure  sera  plus  
 courte  qu’aux  autres  ours. Nous  le, représentons  pl.  X X I I I ,  Jjgjj5 ,  
 et il peut servir à donner une idée du changement de dents tel  qu’il a -  
 lieu dans les our-s. 
 Ce  qui  est bien  à  remarquer,  c’est  que  depuis  plusieurs  années  
 on  avoit vu  en Europe un ours des Indes,  au  sujet duquel  les  natu-  
 ralistes-avoient commis la plus,singulière méprise. Un individu adulte,  
 et peut-être vieux ,>car il avoit perdu ses incisives,,  fut montré, en Angleterre  
 vers  1790.(1); mais les, systèmes arbitraires .dominoient  tellement  
 alors  dans  ce  pays,  que  Pennant,  Sliaw,  Smith,  sur  çette  
 seule  absence  d’incisives  qui  n’étoit  qu’un  accident,  le  déclarèrent  
 du  genre  des paresseux  et  l’appelèrent  bradypus  ursinus,  tout  en  
 reconnoissant qu’il n’avoit rien de paresseux dans ses mouvemeus,•(?.).  
 Cest sur  leurs notions  ([d lllig er en  fit  son  genre prochïLus. 
 De simples artistes, dans leur bon,sens,naturel, le jugèrent mjeux  
 et le rangèrent parmi les. ours (3).  , 
 M.  Francis  Buchanan,  dans:  son Voyage  de  Mysoore.,  publié  
 en  1807  (4),  annonça  que  ce  prétendu  bradypus  ursinus  n’étoit  
 autre  qu’un  ours  des  montagnes  de  l’Inde,  et  en  effet  il  y  a  au  
 Muséum des chirurgiens de Londres une tête osseuse  qui  passe  pour  
 être .celle de l’individu vu en 1790, et qui est sans contredit celle d une  
 espèce.particulière d’ours,  . 
 M,  C lift a bien voulu  nous  en  faire  de  beaux  dessins  dont  nous  
 copions un,  au tiers, pl. XX III, fig. 6. 
 0,(1).  Lamétherie ,  Jovan.  de Phys.,  179a, 1. 1 , p.  136, et 4o4,. avec la figure.deBeyoick.  
 .,(2). Shayv,  Natur. Miscell., I ,  pl.  §8,  et  General Zool.,  vol. I ,  pl.  i ,   p.  15g ,  avec la  
 ligure dè  Catton.  Pennant,  Hist,  of Quadrup., édit, de  1793$1.  I I ,  p.  243  ,  avec la  figure  
 de Catton.  Smith,  Journal de Phys.,  1792,  t, I ,  p.  4°4* 
 ,  .(3)  Patre-bcar.  Catton's fig.. pf Anun.  ,  et Bewick, Hist. , of Quadrup.,  p , 293 . (4'.  édit.)  
 , (4)  ai Jowncjfrom Madras  through the countries of Mysoore,  etc., etc .,  t.  II, p.  197. 
 T. IV.  :  '  ' s!  ■  ... '  '  4i