et versToùèst, tandis qu’à l’est elles sont relevées, et souvent cassées
à pic.
Les couches d’en-bas sont les plus épaisses, et ont de 18 à 24
pouces; les autres diminuent par degrés, et les supérieures sont si
minces et si friables, qu’on ne peut les employer. On ne les'exploite
que pour parvenir aux moyennes et aux" inférieures qu’on débite
en moellons pour les édifices particuliers.
Telle est la composition générale de la montagne ; voici maintenant
la description particulière des filons qui contiennent lés os.
Il y en a de deux sortes; les uns appelés nerfs les ouvriers,
qu’ils gênent beaucoup dans l’exploitation, sont des déchirures ou des
coulées verticales pratiquées dans la pierre de couche ; les autres,
qui n’ont pas reçu de nom, se trouvent dans la pierre de masse.
Les nerfs sont remplis dans le bas d’une pierre blanche, un peu
cristalline, compacte et très-dure, où l’on a trouvé de loin en loin
dès ossemens, que l’on rapporte avoir été un peu plus grands que
ceux de l’homme; dans le haut, cette pierre devient plus friable, se
colore en rougé, et est mêlée ou recouverte de spath calcaire. On
11’y trouve point d’ôs fossiles.
Les autres filons, qui occupent la pierre de masse, et qui.sont
par conséquent beaucoup plus bas que les premiers, 'sont remplis
d’une brèche à ciment terreux et rougeâtre, qui renferme un grand
nombre de morceaux, les uns anguleux, et les autres arrondis, d’un
marbre salin à gros grains, de couleur bleuâtre, qui à toute l’apparence
d’un grès. C’est là qu’on trouve les petits os. Ils sont très-
abondans aux endroits où la brèche est plus molle èt plus terreuse,
et très-peu à ceux où elle est plus dure et plus infiltrée de'sp'ath.
A ces renseignemens précieux, M. Decandolle a bien voulu
joindre des échantillons de toutes les matières dont il vient d’être
question ; la pierre de masse et la pierre àecouche Sont en effet des
calcaires d’un gris brun foncé, à pâte complètement homogène, parsemés
de veines d’un spath blanc comme le calcaire que l’on nomme
alpin - la substance qui remplit la partie inférieure des nerfs, et où
Se trouvent quelquefois de grands os ,!eSt une concrétion jàuriàtre,
contenant quelques fragmens de la pierre grise, et creusée de beaucoup
de petites cavités que tapissent des cristaux de spath.
La partie supérieure des nerfs, au contraire, est remplie d’une
concrétion très-rouge, assez dure, et tout-à-fàit semblable à celle
de Gibraltar; mais à Cette il ne s’y trouve point d’os; et dans les
morceaux que M. Decandolle m’a envoyés, il n’y a point de fragmens
de marbre.
Quant à la substance qui remplit les filons de la pierre de masse',
et qui fourmille de petits ossemens, elle est très-rouge, plus tendre,
et les morceaux de pierre qu’elle contient sont des fragmens d’un
marbre à gros grain, d’un gris bleuâtre foncé, qui se dissout presque
entièrement dans l’acide nitrique, ne laissant qu’un léger résidu argileux.
Ce n’est donc point un grès, comme l’ont cru quelques personnes
trompées par l’apparence. Une partie de ces fragmens semble avoir
été un peu roulée.
Cinq sortes d’animaux ont fourni ces petits ossemens : des lapins
de la taille et de la forme de ceux d’aujourd’hui ; d’autres lapins d’un
tiers plus petits; des rongeurs fort semblables au campagnol; des
oiseaux de la taille de la bergeronnette ; enfin des serpens de celle de
la couleuvre commune.
Les os de lapins sont les plus communs ; et dans tout ce que j’en
ai vu, je les ai trouvés indiscernables d’avec ceux de nos lapins sauvages.
Le lecteur peut en juger par lui-même, s’il veut comparer les
deux demi-mâchoires, pl. II, fig. i 3 et i 4 ; les portions d’humérus,
fig. i 5; de cubitus, fig. 17; de fémur, fig. 16 et 18; le métatarsien
du petit doigt, fig. 19; et les phalanges, fig. 20 et 21, avec leurs
analogues dans le lapin sauvage de France. J’ai beaucoup d’autres
os; tels que tibia, radius, calcanéum, cuboïde, scaphoïde, cunéiforme,
et une infinité de fragmens d’os de la même espèce; mais
comme ils n’offrent non plus aucune différence appréciable, je n’ai
pas jugé nécessaire de les faire graver; on ne peut trop donner de
figures quand il s’agit de constater l’existence d’une espèce inconnue;
mais quand on a déterminé, selon toutes les règles de l’anatomie,
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