
rable au but de mon voyage et à mes désirs. Je ne
tins donc aucun compte des avertissements qui m’étaient
donnés, et le chef de DériaDèrrè n’insista plus
lorsqu'il vit Osman-Khan lui-tnôme se prononcer pour
que je me misse au plus tôt en route. Cet Afghan maladroit
voulait que les preuves de son zèle parvinssent
au plus vite à llérat, et il écrivait au Vézir-Saheb la
lettre la plus stupide, me représentant comme un
conspirateur très-dangereux, et faisant, par contre,
un éloge complet de sa perspicacité, de son habileté
et de son dévouement. Le drôle m’avait chargé de
porter cette lettre au camp hératien : Habib-Ullah-
Khan m’en donna lui-même connaissance, tout en
riant beaucoup des craintes qu’y manifestait, à mon
endroit, son spirituel délégué.
J’eus bientôt la preuve que Mouslapha-Khan m’avait
donné un conseil d’ami, car je fus témoin,
quelques heures après, de l’un de ces bouleversements
de la nature semblables, à coup sûr, à ceux qui
doivent précéder le jugement dernier. La montagne
du sud, dans laquelle j ’entrai, offrait à la vue un
aspect triste et sombre; quelques arbres rabougris,
aux feuilles rares et cendrées, rompaient seuls la
monotonie de cette énorme massé granitique. Après
une heure et demie d’ascension, nous nous trouvâmes
dans les nuages, et la vallée disparut presque
aussitôt à nos yeux. Les éclats du tonnerre se faisaient
sourdement entendre depuis le point du jour,
mais lorsque nous fûmes parvenus à cette hauteur
ils se produisirent partout autour de nous ses détonations
répétées d’écho en écho étaient si terribles,
qu’on aurait cru que le ciel allait s’cntr’ouvrir. Il y
avait cependant quelque chose de sublime dans ce re tentissement,
et mon admiration était au moins égale au
sentiment de terreur dont je ne pouvais me défendre.
À la tondre succédèrent les murmures du vent, qui
s’annonça d’abord par des tourbillons et se déchaîna
ensuite avec une incroyable impétuosité, entraînant
tout sur son passage, déracinant les plus gros arbres
les transportant à de grandes dislances, et faisant rouler
dans l’abîme, comme s’ils eussent été arrachés de
leur souche par l’effet de la mine, d’énormes blocs de rochers.
La poussière, soulevée comme par une trombe,
augmentait encore l’obscurité, tandis que tout pliait
et craquait sous les efforts de la tourmente. Ce fut avec
beaucoup de peine, et grâce à un heureux hasard, que
nous pûmes nous préserver de ses atteintes en nous
réfugiant dans une excavation formée à la base d’un
rocher surplombant au-dessus de nos têtes. La pluie
succéda au vent et au tonnerre, et les nuages se fondirent
en ondees diluviennes qui finirent par délayer
toutes les parties friables de la montagne. Les terres
en se détachant sous l’effort puissant des eaux, remplirent
bientôt toutes les concavités d’un mélange de
boue .1 de débris de toute espèce ; dans chaque
roulèrent des lorrents se précipitant dans la vallée et
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