elle rentra sous la domination persane en 1620 de
J.-C.
A la mort de Chah-Abbas, les Uzbeks, pensant
pouvoir recommencer impunément leurs déprédations,
envahirent le Khorassan : battus par les troupes
persanes, gardiennes de cette province, ils se portèrent
sur Kandahar, dont ils s’emparèrent par suite de
la défection du gouverneur persan de la ville, Ali-
Murdàne-Khan. Celui-ci, se croyant condamné à mort
par Châh-Séfi, petit-fils et successeur d’Abbas, évacua
la ville, et se rendit à la tête des troupes qu’il commandait
à la cour du Grand Mogol, auquel il rendit
hommage.
Les Uzbeks ne furent chassés de cette place qu’en
1044 de 1 hég. (1634 de J.-C.) par l’empereur Djehàne-
Cliâh, auquel les Persans l’enlevèrent dans l ’année
1061 de l’hég. («650 de J.-C.), sous le règne de Châh-
Abbas II. Depuis cette époque, bien qu’assiégée à
plusieurs reprises par les Mongols, entre autres
par le fameux Aurengzeb en personne (1121 de
1 hég. et de J.-C. 1709), ils ne purent jamais la
reprendre et elle resta aux Persans jusqu’à la révolte
du célèbre Mir-Veïs, chef afghan de la tribu
des Ghaldjéhis, auquel succédèrent d’abord son frère,
Mir-Abdullah, puis ses deux flls, Mir-Mahmoud et Mir-
Hussein. Ce dernier fut dépossédé par Nader-Châh,
à la mort duquel Kandahar devint la capitale du nouveau
royaume d’Afghanistan, dont Ahmet-Châh, Su-
dozéhi,fut le fondateur. Sa dynastie ayant été renversée
par les Barukzéhis en 1816, la famille des Méhé-
medzéhis s est partagé les diverses provinces de
l’Afghanistan, dont elle fut un moment chassée par
les Anglais, de 1839 à 1841; mais après la retraite de
ceux-ci, Kouhendel-Khan est rentré dans le Kandahar,
où il règne en souverain absolu ‘.
Un des hommes de mon escorte était parti en avant,
quand nous fûmes à Takht-Sindjavi, pour prévenir
Kouhendel-Khan de mon arrivée. Je le retrouvai à la
nuit tombante, en dehors de la ville auprès des casernes
anglaises, accompagné de dix autres eslaficrs, à
la mine féroce, dont je fus aussitôt entouré, pour empêcher
qui que ce fût de m’approcher. Le soleil se couchait
en ce moment, les muezzins invitaient du haut
des minarets les musulmans à la prière, et mes gardes,
se mettant promptement en bataille, remplirent ce
devoir avec une précision digne d’une compagnie
d’élile; les génuflexions et autres mouvements prescrits
furent exécutés par eux avec un ensemble vraiment
remarquable. Après cela, les gaillards ne perdirent
pas une minute et se mirent en devoir de
satisfaire le plus vigoureux appétit que j ’aie jamais
v u ; ils s’abattirent en affamés sur une pile de
melons étalés en plein vent par un spéculateur, et
après lui avoir jeté deux ou trois pièces de menue
monnaie» que celui-ci se garda bien de trouver
insuffisantes, tant les Sipahis du grand Serdar lui
imposaient, ils dévorèrent une vingtaine de ces fruits
en un clin d’oeil. Je les avais d ’abord jugés barbares
et impitoyables, mais ils me semblèrent presque lmi
Kouhendel-Khan est mort en 1855; Kandahar est aujourd’hui,
à ce qu’il paraît, au pouvoir de Dost Mohammed.—Ed.
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