
péens. Cette dénomination h-’est pas connue de la
grande majorité des Asiatiques; on la trotive seulement
dans de vieux livres persans, où ce lac est aussi
désigné sous celle de Déria-Rizèh, noms qui signifient
l’un et l’autre petite mer. Les Sistaniens rappellent
plus généralement aujourd'hui Méehilèh-Sistan (lac
du Sistan), et Méchilèh-Roustem (lac de Roustem),
en mémoire du héros persan de Ferdousi. Selon cet
auteur, Roustem, ce guerrier extraordinaire, avait
sa demeure dans une île située près de la rive orientale
du lac. Plusieurs géographes ont désigné ce lac,
sans doute par erreur, sous le nom de Déria-Ha-
moun, qui ne lui appartient pas. En Asie, il sert à
désigner la mer d'Oman, qui baigne les côtes d'Arabie
et du Mekràne. Les contours et la position du
Méehilèh-Sistan sont inexactement indiqués sur la
plupart des cartes ; il ne forme ni un rond, ni un
ovale, mais bien une espèce de trèfle sans queue ayant
une tête très-allongée. Il court du Sud au Nord sur
une longueur de 25 farsangs, s’étendant, à peu près,
du 31 au 32° de latitude Nord, en parcourant une ligne
oblique parlant au Sud du 59° de longitude et aboutissant
au Nord au 60°. Sa plus grande largeur dans
cette direction est d’environ 12 farsangs et partout ailleurs
de 6 à 7 au plus. Ses eaux, quoique n ’étant pas
salées, sont noires et de mauvais goût. Les poissons s’y
habituent difficilement et y restent toujours très-petits:
les gros remontent dans l’eau claire et limpide des
rivières, où se trouvent même d’énormes barbeaux.
Ce lac n’a pas plus de 4 à 5 pieds de profondeur et son
niveau tend constamment à s’exhausser, tandis que
les lits de ses affluents deviennent au contraire chaque
année plus profonds. Il faut peut-être chercher
dans ce dernier fait l’explication du premier. Les crues
d’hiver entraînent une grande quantité de détritus et
de sable du lit de ces rivières, et vont les déposer dans
un réservoir commun qui doit nécessairement finir
par se combler; et il est très-possible que le déplacement
de ses eaux soit amené d’ici à peu d’années : peut-
être iront-elles occuper de nouveau un emplacement
desséché, au Sud de celui qu’il occupe actuellement,
et où l’on assure qu’il existait jadis.
L’aspect du Méehilèh-Sistan est assez pittoresque : il
est planté sur toute sa surface de tamariscs et autres
arbres dont les branchages, toujours verts, s’élèvent
au-dessus des eaux. Le fond de ce lac est de sable très-
mouvant absorbant l’eau avec une rapidité incroyable.
S’il n’en était pas ainsi, il serait assez difficile de déterminer
ce que deviendraient celles que lui apportent si
abondamment l’Hirmend et ses autres affluents. L’évaporation
ne pourrait jamais être assez grande pour
les faire disparaître, surtout pendant l’hiver et le printemps.
Il est vrai qu’à cette époque le lac subit la
même loi que les rivières; il sort de son lit et répand
assez loin l’inondation, mais en avril il y est déjà rentré
et trois mois après il est tellement desséché, vers
le Nord, que les habitants de Sékoukèh, de Dechtak,
de Djiàne-Abad, et autres localités voisines, se rendent
directement à Lâchen traversant à sec le détroit
compris entre Biring-Kéfter et Pécharewàne. Il y a
plusieurs constructions et beaucoup de ruines dans
l île située au milieu de ce lac ; sa partie Nord se ter