
« grandeur, de la magnificence et de la munificence;
«la lueur matinale de la dignité et de la prospérité ;
«l’éclat de l’a rbre;'la source d’une origine noble et
« valeureuse, voie Dieu prolonger ses jours ; qu’il soit
« préservé ici-bas de toute espèce de piège et de trom-
«perie, de toute peine et de toute affliction; que le
« coursier de l’objet de ses désirs et de son but lui soit
« soumis, et qu’enfin le nectar de la joie et de la féli-
« cité soit versé dans sa coupe.
« Une fois les règles de l’amitié et de ce qui en dé-
pend exposées, j ’annoncerai à mon très-généreux
« fils, dont la sagesse est un sujet de réjouissance et
« de contentement que, comme ses intentions, dont
«découle la clémence, sont et ont toujours été d’être
« mis par moi au fait et au courant des affaires et des
« événements, je remplis cette tâche en lui écrivant
« cette feuille de réjouissance ; et, tout en profitant de
« cette occasion, je lui apprendrai que ces jours-ci un
« seigneur appartenant au royaume de France, le gé-
« néral Ferrier, venant de Perse, s’est rendu à la sainte
« ville de Meched d’où il vient d’arriver dans la capi-
« taie de Hérat. Bien qu’après son arrivée ici il y ait
« séjourné quelques jours, cependant après l’avoir vu,
« après bien des enquêtes, il a été reconnu et démon-
« tré qu’il n’avait point d’autre intention que celle de
« se rendre à Lahor, et que c’était le seul but qui l’a-
« vait amené dans ce pays. Comme dans toutes les
« circonstances, honorer et respecter les hôtes est une
«obligation, surtout quand ils appartiennent à un
« gouvernement, durant tout le temps qu’il est
«resté à Hérat afin de prendre une décision sur la
« route qu’il devait suivre pour se rendre au lieu de
« sa destination, j’ai observé envers lui toutes les lois
« de l’hospitalité, et j ’ai cru, pour la sécurité de sa per-
« sonne, devoir lui conseiller de prendre la route de
«Kandahar et de Kaboul, afin qu’il puisse par cette
«voie se rendre en toute sûreté à sa destination, et
«que l’honneur qui en résultera rejaillisse sur lui
« comme sur nous. Le très-sublime susdit ayant ap-
« prouvé et apprécié mes conseils, je me suis empressé
« de le faire accompagner par une personne chargée
« de lui servir de guide et de protecteur jusqu’à Kan-
« dahar: celle-ci reviendra sur ses pas une fois arrivée
« dans cette ville. J’ai la conviction que mon très-
« généreux fils, ainsi que les Serdars et les grands de
« Kandahar, prenant ma lettre en considération, s’em-
« presseront de témoigner leur amitié au sublime sus-
« dit seigneur et qu’ils feront tous leurs efforts pour
« satisfaire à ses désirs. A son arrivée dans cette ville,
« les dignes lois de l’amitié et de l’hospitalité seront
« observées à son égard et, de là, il se rendra vers sa
« destination comblé d’honneurs et de bienfaits; cela
« sera honorable de toute manière.
« Comme il était urgent et nécessaire que vous fus-
« siez instruit, je vous ai adressé cette présente. Je
« vous prie de m’informer constamment de l’état de
« votre santé. Salut. »